mercredi 10 juillet 2024

Argenteuil, coût de toute l’affaire Jean Vilar ? Cela se compte en millions…

 

Et tout cela pour rien

 

 


La municipalité d’Argenteuil a été extrêmement discrète pour annoncer l’abandon de son projet mis au point avec le promoteur Fiminco. Mais il y a un autre aspect que les Argenteuillais aimeraient connaître mais où l’on retrouvera la même discrétion, c’est le coût global de l’affaire depuis son début secret dans le bureau de Philippe Doucet avant 2014 jusqu’à aujourd’hui. Entreprises de conseil, mise en place de L’Atrium, facturation de l’engagement de différents services territoriaux dans cette affaire, coût des avocats sollicités pour les différentes procédures, …

         Si l’opacité est de rigueur dans ce genre de sujet, on peut estimer à trois, quatre millions, voire davantage, le montant des dépenses, et tout cela pour RIEN.

         Disons quatre millions. De quoi rénover de belle façon une salle Jean Vilar qui, avec les habitants, ne demande qu’à l’être. DM

mardi 9 juillet 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 8 juillet 2024

Il n’y aura pas de changement sans mobilisation massive et consciente des travailleurs !

 

8/07/2024

Ceux parmi les travailleurs qui ont vu dans le Rassemblement national un moyen de dégager Macron se sentent floués par la tambouille politicienne qui lui a fait barrage. À l’inverse, pour ceux qui craignaient la politique du RN et ses attaques anti-immigrés, la relative victoire du Nouveau Front populaire est un soulagement.

Mais, à moins d’une explosion sociale venant de la classe ouvrière, ce soulagement ne peut être que de courte durée. Car la société continue de s’enfoncer dans la crise. Et il ne s’agit pas seulement de l’instabilité politique et d’une majorité introuvable qui risquent de condamner le prochain gouvernement à la paralysie, mais de l’aggravation de la crise économique. 

Les faillites d’entreprises se multiplient, menaçant des dizaines de milliers d’emplois. La pression des financiers sur l’État, endetté à hauteur de 3000 milliards, est plus forte que jamais. Les rivalités entre grands groupes capitalistes sont exacerbées. Elles ont déjà pesé grandement sur la guerre en Ukraine, tandis que les États-Unis et la Chine se préparent à s’affronter militairement.

Dans ce contexte, même avec l’arrivée d’un gouvernement de gauche, personne ne peut croire au Père Noël. La grande bourgeoisie continuera d’imposer du sang et des larmes aux travailleurs et le gouvernement, à son service, l’y aidera. Et ce ne sera pas la première fois que les Hollande, Faure et même Mélenchon cautionneront les licenciements, les fermetures d’entreprises et la rigueur pour le monde du travail !

Un tel gouvernement ne protègera pas non plus les travailleurs d’origine étrangère du rejet, voire de la haine raciste. Ce poison est présent dans toute la société, y compris au cœur de l’appareil d’État et dans la police. Et il va continuer d’agir, car le RN ne s’est pas affaibli. Son poids politique et son influence sur toute la société n’ont même jamais été aussi élevés. Et il ne pourra que se renforcer quand, au fil des mois, le ou les prochains gouvernements montreront qu’ils n’ont rien d’autre à proposer aux travailleurs que de nouveaux reculs.

Rien de positif ne surviendra pour le monde du travail sans affrontement avec la grande bourgeoisie et à son système. Ce dont aucun politicien ne veut, car ils sont tous des serviteurs fidèles du capitalisme.

Pour défendre leurs intérêts, il faut que les travailleurs retrouvent le chemin des luttes collectives, en ayant conscience qu’il faut renverser la domination de la bourgeoisie.

Le prochain gouvernement s’appellera peut-être Nouveau Front populaire en référence à mai-juin 1936 où les travailleurs ont obtenu les congés payés et la semaine de 40 heures. Mais, contrairement au mythe inventé par la gauche, ces avancées n’ont pas été octroyées par Léon Blum et son alliance gouvernementale. Elles ont été arrachées par une des grèves générales les plus puissantes que le pays ait connues, avec une vague d’occupations d’usine.

C’est parce qu’il craignait de tout perdre que le patronat de l’époque a accordé ces congés payés, dont il n’était même pas question dans le programme du Front populaire. Loin d’encourager la mobilisation victorieuse, le rôle du gouvernement Blum a été, au contraire, de la canaliser pour que les ouvriers ne contestent pas la propriété privée des usines et le pouvoir patronal.

Le dernier acte politique de la Chambre de Front populaire fut de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Autrement dit, le Front populaire n’a ni protégé les travailleurs, ni fait barrage au fascisme et à la guerre. Cette histoire doit nous servir de leçon.

Le capitalisme nous condamne à l’exploitation et à la destruction de la planète. Il fait sombrer la société dans les inégalités, les haines nationalistes et racistes, les guerres. Seule la puissance et l’unité du monde du travail, mobilisé contre la grande bourgeoisie, peuvent l’empêcher.

Dans cette perspective, il faut construire un parti regroupant des travailleurs de toutes origines autour de la conscience que le monde du travail reste la seule force révolutionnaire.

Demain, même s’il n’y a pas de gouvernement durable, la société continuera pourtant de tourner, car nous, travailleurs, en sommes la base. Les richesses, les profits et le capital de la bourgeoisie ne peuvent pas s’accumuler sans nous. Nous sommes indispensables. Cela nous donne le moyen de nous faire respecter et de nous battre, mais aussi et surtout de renverser le pouvoir de la bourgeoisie afin de diriger nous-mêmes la société.

                                                                 Nathalie Arthaud

 

Vidéo de Nathalie ARTHAUD : le communiqué de Lutte ouvrière au soir du second tour des Législatives, le 7 juillet – 2 mn 39

Les riches et les arbres en Grèce : quand l’argent des riches ne brûle pas seulement leurs doigts…

 Grèce : la croisière s’amuse

Publié le 03/07/2024

Vendredi 21 juin, un incendie a détruit une partie de la végétation de l’île très touristique d’Hydra, au sud-ouest d’Athènes. La responsabilité en incombe à des incendiaires parfaitement identifiés qui ont pris la fuite sans vergogne.

C’est en effet un feu d’artifice tiré pour agrémenter la croisière des passagers du Persephoni, un yacht de luxe, qui a déclenché l’incendie. D’après la presse grecque, des fonctionnaires ont révélé que figuraient sur la liste des passagers de riches hommes d’affaires kazakhs de l’entourage de l’ancien président Nazarbaïev, des oligarques enrichis dans l’exploitation pétrolière et impliqués dans des affaires douteuses.

L’un d’eux, à la tête d’une fortune de plusieurs centaines de millions de dollars, aurait loué avec quelques amis ce yacht pour au moins 200 000 euros la semaine. Leur forfait accompli, ils sont retournés à Athènes et ont pris tranquillement un avion de ligne régulière pour rentrer chez eux.

L’affaire fait scandale : l’île d’Hydra, renommée pour sa végétation, a perdu la plus grande partie de sa seule forêt de pins. La population, maire en tête, est en colère. Mais cela dépasse le problème local, d’abord parce que le risque d’incendie est une source d’angoisse dans tout le pays, et d’ailleurs, la même semaine, on comptait 45 départs de feux et des villages évacués dans différentes régions. Mais c’est aussi l’incroyable impunité des vrais responsables qui scandalise. Seuls les membres de l’équipage ont été interpellés, puis libérés sous caution, sauf le capitaine et son second. Ils risquent jusqu’à 200 000 euros d’amende et vingt ans de prison !

                                          Sylvie Maréchal (Lutte ouvrière n°2918)

Argenteuil, espace Jean Vilar, pour la municipalité passer vite à autre chose

Escamotage, les prestidigitateurs sont en action

 

Septembre 2021

Adieu aux « Promenades Argenteuil » ex « Cap Héloïse », la municipalité veut vite tourner la page. Pas question de s’attarder sur le fiasco de son projet concernant Jean Vilar, de donner de véritables explications, il faut pour elle vite passer à autre chose. Et la voilà qui ressort de ses cartons à la façon du lapin de la boîte « La Seine pour horizon » qui avait fait l’objet d’une distribution en septembre 2021 d’une luxueuse plaquette portant ce titre.

         « Ainsi, le réaménagement de l’avenue Gabriel Péri, le chemin de halage, la Plataneraie et la place du marché Héloïse ont été les premiers actes de cette reconquête bienveillante du fleuve. ». Ah bon, première nouvelles, ce début de liste à la Prévert, vous lecteur, ce genre de chose, vous l’aviez lu avant de le découvrir dans le communiqué municipal et le largage du projet Fiminco ? Mais c’est cela l’art du prestidigitateur, celui de faire prendre des vessies pour des lanternes.

         « Désormais, il s’agit de diffuser cette même logique sur une surface plus étendue allant de la Gare à la Porte Saint Germain, intégrant l’Ile Héloïse pour créer un noyau vert en cœur de ville. Les différentes étapes visant à concrétiser cette vision doivent prendre place au dernier trimestre 2024 et débuter par une vaste consultation de la population sur les pistes actuellement en réflexion au sein de la municipalité… »

         Ah ce « désormais » ! Comme si tout cela n’avait pas et depuis longtemps été mis dans les mains de quelque boîte de conseil, le réaménagement global de l’espace des bords de Seine, de la gare au Val-Notre-Dame, et n’était pas une évidence. Mais pourquoi n’en avoir pas parlé de cette façon à la population ?

         Cette analyse du communiqué du 4 juillet est bien sûr à poursuivre. À demain donc ! DM