lundi 20 mars 2023

Retraite : la grève appuyée par la manifestation, seule arme des travailleurs

 

Rien que prendre l’habitude de discuter entre nous de tous les problèmes est déjà une avancée précieuse

 

 

Le recours de Macron au 49-3 pour faire passer la loi sur les retraites suscite une immense et légitime colère. Ceux qui se mobilisent depuis des semaines se sentent piétinés, et ce mépris renforce leur détermination à combattre cette attaque.

         Grâce à notre action collective, nous avons commencé à construire un rapport de force face au gouvernement et au grand patronat. Beaucoup de travailleurs réapprennent à s’exprimer et agir collectivement. Des liens de solidarité et de confiance se construisent et nombre de travailleurs se sentent plus légitimes que jamais pour revendiquer. Rien que prendre l’habitude de discuter entre nous de tous les problèmes qui se posent, salaires, horaires, conditions de travail, transport… est une avancée précieuse pour notre camp et un danger pour le patronat. Alors, faisons-en sorte que cette agitation continue et se généralise à toutes les entreprises pour réussir à peser sur le patronat et le gouvernement de toutes nos forces, c’est-à-dire par la grève.

         Macron espère que l’adoption de la loi sonnera la fin de la mobilisation et le retour au calme dans les entreprises. Il dépend de chacun d’entre nous qu’il en soit autrement.

         Le monde du travail est vaste. Il a de la ressource et un carburant inépuisable : celui de la colère. Continuons de l’exprimer ! Entraînons les hésitants et retrouvons-nous encore plus nombreux en grève et en manifestation ce jeudi 23 et après !

 

 

49.3 : ce que Macron-Borne font, la rue peut le défaire

Dès maintenant, préparons la grande journée de grève et de manifestation du

Jeudi 23 mars

 

Manifestation à Bezons mardi 18 heures

 

Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui lundi 20 mars, de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets, à Saint-Gratien ;

-mercredi 22 mars, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

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           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC) 

 

 

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Argenteuil, combat des femmes, l’association Nénuphar a offert samedi soir une bien belle soirée

Femmes courage

 

 

Le Salon du Livre et des Lecteurs il y a un mois, et cette bien belle soirée organisée par l’association Nénuphar samedi soir mettent du baume au cœur à tous ceux que préoccupe la santé de la vie associative à Argenteuil. Cette association présentait la projection d’un documentaire réalisé par elle-même et intitulé : « Trajectoires féminines : 5 parcours de femmes marquantes et inspirantes ».

         Ces cinq femmes, pour quatre d’entre elles, avaient été confrontées à des drames qu’elles avaient surmontés par un profond sens de la vie. L’une confrontée à la mort d’un fils assassiné par un terroriste, une autre, avocate, emprisonnée à la suite d’un coup d’État en Turquie, une autre encore devant subir plusieurs longues années d’emprisonnement à cause de la folle politique de répression de l’État chinois à l’encontre de la minorité ouïghour. La quatrième victime d’une maladie dégénérative, la sclérose en plaques. Quant à la cinquième, c’est une habitante d’Argenteuil qui, sans avoir été confrontée à un drame majeur, à 98 ans n’a rien perdu de ses convictions et de son engament.

         Ce qui a « sauvé » ou soutenu dans leur vie ces cinq femmes, c’est le soutien. Soutien de la volonté personnelle pour la femme malade, soutien de sa fille pour la femme d’origine ouïghour, soutien de ses proches et de son milieu professionnel pour la femme emprisonnée en Turquie, les convictions religieuses pour les deux autres. En tout cas, toutes les cinq unies par une volonté forte et déterminée.

         J’aurai une pensée particulière pour Marie-Ange Lescop qui non loin de ses cent ans continue de clamer son appartenance à la classe ouvrière et la force de l’action collective, convictions qui ont guidé toute sa vie.

         Effectivement, cinq parcours de femmes inspirantes. Bravo à Nénuphar qui a su, en outre, remplir la salle du Figuier blanc, et faire se rencontrer des habitants qui n’ont pas forcément l’habitude de le faire. DM

 

Caisses d'Allocations Familiales (région parisienne) : une situation infernale pour les travailleurs et les allocataires

La moutarde monte au nez

 

 

La Convention d'Objectifs et de Gestion 2018-2022, document qui encadre l'évolution des organismes de sécurité sociale, n’a remplacé qu’un départ en retraite sur cinq et a supprimé 2 100 CDI. Il ne faut pas s'étonner que les stocks retard augmentent. Les heures supplémentaires en semaine, démarrés en janvier, continuent dans le Val-de-Marne. La stratégie du gouvernement consiste à maintenir nos salaires faibles afin de trouver des volontaires pour les faire. En 2021, il y a eu 396 000 heures supplémentaires effectuées dans les CAF. Cela prouve qu’il a manqué 200 employés. Cela montre que ce sont des embauches qui sont nécessaires, et non des heures supplémentaires.

         Du fait du manque de personnel, des incidents éclatent dans les accueils des CAF ou des centres de sécu, en province ou à Paris, les allocataires expriment leurs récriminations : dossiers en attente, indus incompréhensibles, attente d'au minimum 3 semaines pour obtenir un rendez-vous pour connaître le motif du blocage du dossier... Et le personnel subit parfois des agressions. Pour rester zen en pareille situation, il faut poser le stylo et imposer des embauches pour alléger le travail.

         La grève en Guadeloupe peut servir d'exemple : elle a débuté le 7 février 2023, pour la réouverture du centre d’accueil de St François et l’embauche de 100 CDI. Comme ici, le travail à l’accueil est infernal : paroles agressives, difficultés pour obtenir des rendez-vous, dossiers non traités. Et devant la détermination des employés, la direction s’est engagée à rouvrir l’agence St François embaucher du personnel supplémentaire. Comme quoi, la lutte paie !

 

Service national universel : le retour vers l’âge des casernes

 SNU : retour vers l’âge des casernes

08 Mars 2023

Selon un document publié par erreur sur le site Internet du ministère de l’Éducation nationale, le Service national universel (SNU) inauguré en 2019 pourrait devenir obligatoire à la rentrée 2024 pour les quelque 800 000 jeunes des classes de seconde.

 

 

Pour l’heure, organisé hors du temps scolaire, ce service conduit des volontaires âgés de 15 à 17 ans – 32 000 en 2023 contre 50 000 espérés par le gouvernement – à vivre pendant douze jours une vie de caserne, encadrés par des militaires ou des animateurs, en uniforme avec salut au drapeau et Marseillaise obligatoires. Selon les promoteurs de ce service national, se familiariser aux « valeurs de la République » et prendre goût à « l’engagement » passe par la marche au pas, le parcours du combattant, les séances de self-défense. Aucune initiation aux armes à feu n’est au programme, mais le SNU – qui se prolonge d’une mission d’intérêt général – n’est pas une colonie de vacances : sous couvert de camaraderie et de vie collective, l’objectif est de faire mariner les participants dans un bain patriotique, sans s’interroger sur le rôle qu’a eu et qu’aura l’armée française. Le SNU, plus qu’une préparation militaire, a un objectif d’endoctrinement que Macron se prépare à étendre à toute une classe d’âge sur le temps scolaire.

L’objectif d’une généralisation du SNU n’est pas une surprise, et une partie de la jeunesse le conteste depuis des mois. Mi-décembre, sur le pont du porte-avions Charles-de-Gaulle, Macron avait déclaré son ambition que la jeunesse soit mise plus étroitement au contact de la chose militaire : « Je sais pouvoir compter sur les militaires pour faire face aux défis de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse. » Alors que des centaines de fermetures de classes sont annoncées pour septembre 2023, que des milliers de postes d’enseignants sont menacés par la réforme de la voie professionnelle, deux milliards d’euros sont envisagés pour un encadrement militaire, même de courte durée, de la jeunesse scolarisée.

« Il s’agit d’un bagage républicain offert à tout le monde, en aucun cas le retour d’un service militaire », s’est défendue ces derniers jours Sarah El Haïry, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel. Mais la distance entre le bagage et le paquetage peut être courte étant donné la montée des tensions internationales. Comme le dit la chanson du film Avoir vingt ans dans les Aurès sur la sale guerre coloniale menée par l’armée française en Algérie : « Fous pas ton pied dans cette merde ou bien t’y passeras jusqu’au cou. »

                                              Boris SAVIN (Lutte ouvrière n°2839)