Retraites
: une riposte indispensable
04 Janvier 2023
La Première ministre tend des
perches depuis le 3 janvier aux divers « partenaires » pour tenter d’assurer au
gouvernement un consensus minimal au moment de faire passer sa réforme des
retraites.
Le scénario fixé est censé donner
l’idée d’un projet fermement décidé : le 10 janvier Borne présente la
réforme, le 23 janvier le Conseil des ministres est officiellement mis au
courant, puis le Parlement en débat et l’accepte ou non. Si Macron et Borne ne
parviennent pas à obtenir une majorité, cette dernière ne reculera pas devant
un 49.3, avant l’application prévue à l’été 2023.
Le jeu des préliminaires, inscrit
dans ce calendrier, a déjà conduit la Première ministre à un semblant
d’assouplissement en direction des députés LR. Le recul de l’âge du départ à 65
ans, évoqué jusque-là, ne serait pas à ses yeux « un totem »,
glisse-t-elle à l’intention des parlementaires de droite qui se prétendent
désireux d’en rester aux 64 ans. À l’intention des dirigeants des centrales
syndicales, tel Laurent Berger qui déplorait qu’il « n’y a rien pour la
CFDT », il lui sera toujours possible de jeter quelques miettes. Borne
pourrait ainsi promettre la prise en compte de la pénibilité ou des carrières
longues, et qu’elle n’ira pas au-delà des 43 années de cotisation prévues par
la réforme Touraine, à l’époque ministre de Manuel Valls. L’objectif du
gouvernement reste, selon elle, « l’équilibre du système de retraite à
l’horizon 2030 ».
Tout cela n’est qu’un tissu de
mensonges. Il est certes avéré que c’est là un mode de communication habituel
des gouvernements. Ils endossent l’un après l’autre le rôle de gestionnaires au
service des intérêts de la bourgeoisie en faisant mine d’être au-dessus de la
mêlée. Mais, cette fois, prétendre que cette réforme serait une nécessité pour
« sauver le système des retraites par répartition » potentiellement
en déficit dans l’avenir relève du matraquage idéologique.
Non, le système des retraites
n’est pas en déficit. Le très officiel Conseil d’orientation des retraites, le
COR, l’a affirmé dans son rapport annuel, la caisse est bénéficiaire de 3,2
milliards en 2022, et si un déficit se creuse dans les années à venir, il sera
minime et fonction de la manière de calculer. Et surtout, comme cela s’est
immédiatement vu depuis la reprise d’après-Covid, il suffit pour que les
caisses se remplissent que des chômeurs soient embauchés, les salaires
augmentés, ce qui ferait croître les cotisations, salariales comme patronales.
Mais Élisabeth Borne s’est défendue de vouloir « augmenter le coût du
travail » en touchant si peu que ce soit aux cotisations. Et, malgré les
déclarations sur l’égalité femmes-hommes, le salaire toujours inférieur des
premières constitue lui aussi un manque à gagner pour les caisses de retraite.
Il n’y a rien qui justifie cette
réforme, pas plus que les précédentes qui ont déjà aggravé les conditions de
départ et le niveau de pension en instituant des décotes. Des milliers de
manifestants ont déjà montré dans les rues leur colère face à chaque projet
s’attaquant aux retraités futurs et actuels. Les sondages confirment que
l’opposition de la population travailleuse se maintient et augmente.
Le vrai « totem » est
dans la volonté explicite de Macron, et derrière lui de la classe capitaliste,
de prendre sur la part des richesses consacrée aux vieux travailleurs pour
financer la bonne santé des financiers, malgré les crises économique ou
sanitaire. Sous forme d’aides au grand patronat, qu’elles se nomment CICE,
« quoi qu’il en coûte » ou suppression des impôts de production,
cette logique de vases communicants est inacceptable.
Le financement de la retraite des
travailleurs, qui ont créé de longues années durant les richesses de la société
et les profits des capitalistes, devrait être à la charge de ces derniers,
d’une manière ou d’une autre. Des organisations ouvrières dignes de ce nom,
loin de chercher à négocier le moindre mal, devraient d’abord rappeler ce
principe, et appeler à s’opposer, par tous les moyens, à cette contre-réforme.
Si elles ne le font pas, car leur attitude jusqu’à présent tient de
l’attentisme passif, c’est en tout cas aux travailleurs qu’il revient de
relever le gant face à cette attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière.
Viviane LAFONT (Lutte ouvrière
n°2840)
Les prochaines
permanences prévues.
-vendredi 6
janvier, de15 heures 30 à 16 heures 40, marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15
à 18 h.15 au carrefour Babou ;
-samedi 7
janvier, de 10 h. à 10h.30, marché des Coteaux ;
-de 11 heures à
midi, centre commercial Joliot-Curie ;
-et de 11 h. à
midi, marché de la Colonie ;
-dimanche 8
janvier, de 10 h.15 à 10 h.55, devant l’Intermarché du Centre,
-et de 11 h. à
midi, marché Héloïse ;
-mercredi 11
janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
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