samedi 7 janvier 2023

Argenteuil, co-propriétés dégradées, un autre versant de la montée de la pauvreté

 

Vendre des appartements, pas de souci. Assurer des revenus corrects à vie, une autre histoire !

 

 

Lors du dernier conseil municipal, la question des co-propriétés dégradées était à nouveau à l’ordre du jour. Il s’agissait en l’occurrence de co-propriétés du quartier du Val Notre Dame. Les chiffres annoncés ce soir-là sont éloquents : «35% des logements sont en état technique passable ou mauvais ; 1 copropriété sur 4 a des impayés supérieurs à 24% de son budget. » À la différence du Val-Nord, au vue des secteurs évoqués, il s’agit d’immeubles anciens.

         La question au cœur du problème est la suivante : comment entretenir correctement ces co-propriétés lorsque les revenus sont faibles, que les salaires n’augmentent pas tout comme les pensions de retraite ? En comparaison, les travaux, eux, exigent des dépenses de plus en plus importantes, les décennies passant.

         Mais ce sujet, les promoteurs de la propriété privée s’en moquent. Sur ce terrain comme sur bien d’autres, leur antienne est « Vendons des appartements. Ce qu’il en sera dans 30 ou 40 ans, le déluge futur ne nous concerne plus ». DM

Omar Sy et le film Tirailleurs : une vérité qui dérange

Omar Sy et le film Tirailleurs : une vérité qui dérange

04 Janvier 2023

Les propos de l’acteur Omar Sy dans le journal Le Parisien ont suscité les réactions imbéciles de certains politiciens. Il y était interrogé à propos de son film Tirailleurs évoquant la boucherie à laquelle les troupes africaines ont été envoyées lors de la Première Guerre mondiale.

Alors que le journaliste lui demandait s’il était découragé par ce qui se passe en Ukraine, lui dont la famille vient de Mauritanie, très marquée par les guerres, Omar Sy avait répondu : « L’Ukraine n’a pas été une révélation pour moi. Comme j’ai de la famille en Afrique, je sais qu’il y a toujours eu des enfants en guerre, des familles brisées. Ça n’a jamais cessé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ça veut dire que quand c’est en Afrique vous êtes moins atteint ? Petit, j’ai été traumatisé par le conflit Iran-Irak, j’ai grandi avec ces images horribles. On a l’impression qu’il faut attendre l’Ukraine pour s’en rendre compte. »

Omar Sy énonçait là une évidence sur la différence de traitement des conflits. La guerre en Éthiopie a fait 600 000 morts en deux ans, et c’est à peine si les médias en ont parlé. Celle qui ravage en permanence la République démocratique du Congo et a fait des millions de victimes n’est pas mieux traitée. Quand l’armée française était au Mali, la misère des populations, la corruption du gouvernement n’étaient pas le sujet. En France, les médias passaient en boucle les enterrements de militaires morts pour défendre les intérêts de l’impérialisme français en affirmant qu’ils étaient allés là-bas pour protéger les Maliens.

Il n’en a pourtant pas fallu plus pour déclencher la colère de la députée européenne Nathalie Loiseau, ancienne ministre de Macron, qui s’est indignée : « Il y a 58 militaires français qui sont morts au Sahel en luttant contre les djihadistes. Non, Omar Sy, les Français ne sont pas moins atteints par ce qui se passe en Afrique. Certains ont donné leur vie pour que les Maliens cessent d’être menacés par les terroristes. » Les Maliens ont pourtant montré ce qu’ils pensaient de cette protection en demandant le départ de l’armée française… Mais Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, en a rajouté une couche en reprochant à Omar Sy d’oublier que « les guerres africaines atteignent aussi les Français ».

Aujourd’hui comme en 1914, il y a des chiens de garde pour justifier les guerres impérialistes et sauter à la gorge de ceux qui semblent tant soit peu critiques.

                                                      Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2840)

                                                                              


 

vendredi 6 janvier 2023

Retraites : une riposte indispensable

 

Retraites : une riposte indispensable

04 Janvier 2023

La Première ministre tend des perches depuis le 3 janvier aux divers « partenaires » pour tenter d’assurer au gouvernement un consensus minimal au moment de faire passer sa réforme des retraites.

Le scénario fixé est censé donner l’idée d’un projet fermement décidé : le 10 janvier Borne présente la réforme, le 23 janvier le Conseil des ministres est officiellement mis au courant, puis le Parlement en débat et l’accepte ou non. Si Macron et Borne ne parviennent pas à obtenir une majorité, cette dernière ne reculera pas devant un 49.3, avant l’application prévue à l’été 2023.

Le jeu des préliminaires, inscrit dans ce calendrier, a déjà conduit la Première ministre à un semblant d’assouplissement en direction des députés LR. Le recul de l’âge du départ à 65 ans, évoqué jusque-là, ne serait pas à ses yeux « un totem », glisse-t-elle à l’intention des parlementaires de droite qui se prétendent désireux d’en rester aux 64 ans. À l’intention des dirigeants des centrales syndicales, tel Laurent Berger qui déplorait qu’il « n’y a rien pour la CFDT », il lui sera toujours possible de jeter quelques miettes. Borne pourrait ainsi promettre la prise en compte de la pénibilité ou des carrières longues, et qu’elle n’ira pas au-delà des 43 années de cotisation prévues par la réforme Touraine, à l’époque ministre de Manuel Valls. L’objectif du gouvernement reste, selon elle, « l’équilibre du système de retraite à l’horizon 2030 ».

Tout cela n’est qu’un tissu de mensonges. Il est certes avéré que c’est là un mode de communication habituel des gouvernements. Ils endossent l’un après l’autre le rôle de gestionnaires au service des intérêts de la bourgeoisie en faisant mine d’être au-dessus de la mêlée. Mais, cette fois, prétendre que cette réforme serait une nécessité pour « sauver le système des retraites par répartition » potentiellement en déficit dans l’avenir relève du matraquage idéologique.

Non, le système des retraites n’est pas en déficit. Le très officiel Conseil d’orientation des retraites, le COR, l’a affirmé dans son rapport annuel, la caisse est bénéficiaire de 3,2 milliards en 2022, et si un déficit se creuse dans les années à venir, il sera minime et fonction de la manière de calculer. Et surtout, comme cela s’est immédiatement vu depuis la reprise d’après-Covid, il suffit pour que les caisses se remplissent que des chômeurs soient embauchés, les salaires augmentés, ce qui ferait croître les cotisations, salariales comme patronales. Mais Élisabeth Borne s’est défendue de vouloir « augmenter le coût du travail » en touchant si peu que ce soit aux cotisations. Et, malgré les déclarations sur l’égalité femmes-hommes, le salaire toujours inférieur des premières constitue lui aussi un manque à gagner pour les caisses de retraite.

Il n’y a rien qui justifie cette réforme, pas plus que les précédentes qui ont déjà aggravé les conditions de départ et le niveau de pension en instituant des décotes. Des milliers de manifestants ont déjà montré dans les rues leur colère face à chaque projet s’attaquant aux retraités futurs et actuels. Les sondages confirment que l’opposition de la population travailleuse se maintient et augmente.

Le vrai « totem » est dans la volonté explicite de Macron, et derrière lui de la classe capitaliste, de prendre sur la part des richesses consacrée aux vieux travailleurs pour financer la bonne santé des financiers, malgré les crises économique ou sanitaire. Sous forme d’aides au grand patronat, qu’elles se nomment CICE, « quoi qu’il en coûte » ou suppression des impôts de production, cette logique de vases communicants est inacceptable.

Le financement de la retraite des travailleurs, qui ont créé de longues années durant les richesses de la société et les profits des capitalistes, devrait être à la charge de ces derniers, d’une manière ou d’une autre. Des organisations ouvrières dignes de ce nom, loin de chercher à négocier le moindre mal, devraient d’abord rappeler ce principe, et appeler à s’opposer, par tous les moyens, à cette contre-réforme. Si elles ne le font pas, car leur attitude jusqu’à présent tient de l’attentisme passif, c’est en tout cas aux travailleurs qu’il revient de relever le gant face à cette attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière.

                                                  Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2840)

 

 

Les prochaines permanences prévues.

-vendredi 6 janvier, de15 heures 30 à 16 heures 40, marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;

-samedi 7 janvier, de 10 h. à 10h.30, marché des Coteaux ;

-de 11 heures à midi, centre commercial Joliot-Curie ;

-et de 11 h. à midi, marché de la Colonie ;

-dimanche 8 janvier, de 10 h.15 à 10 h.55, devant l’Intermarché du Centre,

-et de 11 h. à midi, marché Héloïse ;

-mercredi 11 janvier, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

 

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           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC) 

 

Le samedi 11 mars 2023

Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte ouvrière à Argenteuil

Réservez vos places dès maintenant

17 euros et 8 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans

Pour nous joindre :

Mdommarie@aol.com