La belle vie à deux faces
Pantoufles de luxe
Le 20 décembre, Jean Rottner, ancien médecin urgentiste, ancien maire de Mulhouse et président LR du Conseil Régional du Grand Est, annonçait à la surprise générale qu'il démissionnait de tous ses mandats politiques pour « impératifs familiaux ». Tout le monde s’interrogeait sur ces impératifs.
Dix jours plus tard, on apprend qu'il a été débauché par un groupe privé, « Réalités », pour diriger son antenne Grand Est. Cette entreprise vend ses services pour la maîtrise d'ouvrage de construction de logements, commerces, bureaux, locaux… Le carnet d'adresses de Rottner a dû être un bon argument pour son recrutement.
Rottner n'est pas le premier à passer de la politique à un poste de direction dans le privé. C'est même une pratique courante et légale, à condition en principe qu'il n'y ait pas conflit d'intérêt entre les deux emplois.
De fait, le monde des affaires et celui des "serviteurs de la République" sont loin d'être séparés. Au pouvoir politique, ces politiciens, sous couvert de l'intérêt général, défendent les intérêts des capitalistes. Puis ils se mettent directement au service de l'une ou l'autre de ces mêmes entreprises.
Pas de doute, la démission de Rottner est bien une histoire de famille : il reste dans la grande famille de ceux qui se placent du côté de la classe dirigeante.