SNCF
Strasbourg : un REME qui vire au cauchemar
Brève
28/12/2022
Le Réseau express métropolitain
européen (REME) de l’agglomération strasbourgeoise a démarré le 11 décembre et,
comme tous les cheminots et de nombreux usagers s’y attendaient, cela s’est
traduit par un fiasco.
Au lieu des 890 TER
supplémentaires promis par la région Grand Est, l’Eurométropole de Strasbourg
et la direction de la SNCF, qui devaient circuler dans la première semaine, pas
moins de 509 trains ont été supprimés, dont 200 pour manque de personnel de
conduite. À cela il faut ajouter 175 suppressions partielles, c’est-à-dire des
trains qui n’ont pas pu se rendre jusqu’à leur terminus, une multitude de
retards, des correspondances empêchées, des trains bondés… Faute d’embauches et
de moyens matériels, il ne pouvait en être autrement.
Le REME se heurte également à la
saturation des voies de la gare de Strasbourg. Si un RER parisien circule sur
un réseau entièrement dédié, la gare de Strasbourg doit composer avec les
circulations TGV, le fret, les trains de travaux… Là aussi, les cheminots
avaient alerté la direction sur l’impossibilité technique d’organiser cette
augmentation du nombre de trains TER.
La direction de la SNCF, de son
côté, a tenté de se dédouaner en mettant en avant le froid et la neige, sauf
que, sur ce point aussi, sa responsabilité est engagée, puisque depuis des
années elle supprime des postes dans les brigades des voies chargées de traiter
les problèmes liés aux conditions climatiques.
Quatre jours à peine après le
lancement, la direction de la SNCF et la région Grand Est ont annoncé un plan
de transport adapté, qui supprime 25 % de la circulation sur les lignes du
REME pour une période de quinze jours. Mais, à moins d’embaucher et de former
d’ici là tout le personnel indispensable, et de fournir le matériel nécessaire,
la situation ne risque pas de s’améliorer. Les plans de transport adaptés vont
se succéder comme c’est déjà le cas depuis plus de deux ans.
« Le REME, c’est du
rêve » disait le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou quelques jours avant
le lancement. Cheminots et usagers ont pu concrètement vérifier ce que valaient
ces belles promesses. La situation de sous-effectif ainsi que l’état de vétusté
du réseau et du matériel étant la même partout sur le territoire, le même
résultat est à prévoir pour les dix RER de province annoncés par Macron. Eux
aussi n’existent que dans ses rêves.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2839)