Macron : dévoué aux capitalistes, en guerre contre
les travailleurs
18/07/2022
Lors de son
interview du 14 juillet, Macron a retrouvé sa morgue pour présenter sa feuille
de route : un plan d'action pour
les capitalistes ; des sacrifices et de nouvelles attaques contre les
travailleurs.
Affirmant que
la guerre en Ukraine "va durer", que l'armée française doit participer
au déploiement de troupes face à la Russie tout en poursuivant ses
interventions en Afrique ou au Moyen-Orient, Macron a promis d'augmenter le
budget militaire de 3 milliards par an d'ici 2025. Il va aider les industriels
de l'armement à fabriquer plus vite les chars, les canons ou les drones qui
font fureur en Ukraine. Cet argent manquera aux hôpitaux, à la rénovation des
lignes de trains ou aux pompiers qui luttent contre les incendies géants.
Agitant la
menace que Poutine ne ferme le gazoduc Nordstream 1, avec le risque d'une
pénurie de gaz et d'électricité cet hiver, Macron a annoncé un plan de sobriété
qui devra concerner « les particuliers comme les entreprises ».
Mais il est évident que la sobriété ne sera pas la même pour tout le monde.
Les
entreprises, surtout les grosses, seront grassement indemnisées si elles
acceptent de mettre à l'arrêt leurs installations les plus énergivores lors des
pics de consommation. Elles bénéficieront de nouvelles aides si elles
généralisent le télétravail ou réduisent le chauffage ou la climatisation. Les
salariés, eux, n'auront aucun choix, ni celui de télétravailler ni celui de
crever de chaud ou de froid sur leur poste de travail.
Quant aux
particuliers, c'est le porte-monnaie qui décidera qui est sobre ou pas. Pour
les classes populaires, la sobriété est déjà imposée à coups de trique, à
travers les prix du gaz, de l'électricité et de l'essence. Des millions de
ménages sont contraints de baisser le chauffage en hiver, de réduire leurs
déplacements ou de se rabattre sur des transports publics défaillants. Ce ne
sont pas les leçons de morale du gouvernement qui les y obligent, mais la
faiblesse de leurs salaires et pensions !
On le voit
aujourd'hui avec la canicule, comme hier avec les confinements : si la température
est la même pour tout le monde, ses effets dépendent de la classe sociale à
laquelle on appartient. Il y a ceux dont le logement est climatisé ou qui
peuvent aller se mettre au frais dans leur maison secondaire et ceux qui
suffoquent dans un appartement exigu.
Comme la
"chasse au Gaspi" des années 1970, la « sobriété » des
années 2020 est un rideau de fumée pour justifier la hausse des prix et
camoufler l'enrichissement éhonté des grands groupes de l'énergie. L'envolée du
prix du gaz et du pétrole a des causes bien plus profondes que la guerre en
Ukraine. Après avoir occulté pendant des décennies la réalité du réchauffement
climatique, les multinationales veulent faire payer à toute la société les
investissements imposés par la transition énergétique qu'elles n'ont pas faits
plus tôt.
Non seulement
Macron et ses homologues européens refusent de taxer ces richissimes profiteurs
de crise, mais ils mettent les moyens de leurs États à la disposition de leurs
producteurs nationaux respectifs. Les capitalistes commandent, les chefs de
gouvernement et les ministres s'exécutent.
Engagés dans
une guerre économique de plus en plus dure, les capitalistes exigent que
l'argent de l’État leur soit réservé et que les travailleurs leur soient
soumis. C'est pourquoi Macron veut repousser l'âge de départ à la retraite.
C'est pourquoi il prépare une nouvelle loi travail pour obliger les chômeurs à
accepter n'importe quel poste, sous peine de perdre tout ou partie de leurs
indemnités.
Les patrons, en
particulier dans la restauration, se plaignent de ne pas trouver de personnel
assez corvéable à leur goût malgré le chômage persistant ? Pas question
pour Macron d'imposer une augmentation massive des salaires ! Il reprend
les pires calomnies contre « ceux qui abusent de la solidarité
nationale »" en n'acceptant pas n'importe quel emploi à n'importe
quel salaire. Comme si les indemnités chômage n'étaient pas financées par les
travailleurs eux-mêmes ! Dans la même veine, il veut conditionner le
versement du RSA à la reprise d'une activité. Aucun travailleur ne doit tomber
dans le piège : attaquer les chômeurs, c'est tirer tous les salaires vers
le bas et obliger tout le monde à accepter les postes les plus durs et mal
payés.
Avec ou sans
majorité absolue, Macron s'apprête à poursuivre la politique exigée par la classe capitaliste. Pour
défendre leurs intérêts, les travailleurs n'ont d'autres choix que de se
mobiliser collectivement.
Nathalie ARTHAUD
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