jeudi 5 août 2021

Loi sanitaire : affirmer les exigences des travailleurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2766 à paraître

 Loi sanitaire : affirmer les exigences des travailleurs

04 Août 2021

Les manifestations contre l’extension du passe sanitaire et l’obligation vaccinale ont réuni samedi 31 juillet plus de 200 000 personnes dans toute la France, plus encore que la semaine précédente. Selon le ministère de l’Intérieur, 14 200 personnes ont défilé à Paris, 8 500 à Montpellier, 6 500 à Nice, près de 4 000 à Nantes.

 


Les motivations des manifestants sont bien sûr variées. Si certains sont contre le vaccin, beaucoup d’autres, d’ailleurs parfois eux-mêmes vaccinés, veulent faire entendre leur indignation contre la façon autoritaire dont le gouvernement entend imposer la vaccination. Alors que pendant des mois Macron avait assuré que personne ne serait contraint de se faire vacciner, il a changé de position du jour au lendemain, affichant le plus total mépris pour les doutes, les méfiances ressenties par une fraction importante de la population.

Il y a de quoi en effet être choqué par la méthode du gouvernement, avec ses menaces d’amendes, le chantage à l’emploi, sa façon de prendre au piège les non- vaccinés en restreignant leur vie sociale, en allant jusqu’à vouloir les empêcher de faire leurs courses dans des centres commerciaux. Il n’a reculé, partiellement, que sous la pression des représentants de la grande distribution. Parmi les manifestants, il y a aussi des commerçants, des restaurateurs qui, à juste titre, ne se voient pas organiser le contrôle des clients.

Dans la plupart des cortèges, des soignants, souvent reconnaissables à leurs blouses blanches, ont exprimé une révolte d’autant plus légitime qu’ils ont été en première ligne dans la lutte contre le Covid et qu’ils se souviennent avoir été envoyés au front sans moyens, sans masques, avec des sacs poubelle en guise de surblouses… Et aujourd’hui encore, les moyens ne sont toujours pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire en termes d’embauches et de salaires. La plupart du temps, les suppressions de lits programmées n’ont pas même été remises en cause.

À travers ces manifestations s’exprime une colère plus générale contre la politique du gouvernement depuis le début de la pandémie, contre les confinements et les restrictions qui ont pesé davantage sur les classes populaires, contre les conditions de travail devenues plus dures, contre l’appauvrissement avec l’augmentation du chômage…

Les travailleurs ont vraiment toutes les raisons de s’opposer à des mesures qui aboutissent à de nouvelles restrictions de leurs droits. Ils ont raison d’utiliser les manifestations actuelles pour exprimer leur révolte contre le gouvernement et sa politique. Mais ils ne gagneront rien pour eux-mêmes s’ils se contentent de défiler contre Macron, comme le disent certains, ou pour « défendre les libertés individuelles ». Ils ne doivent pas laisser cette colère être dévoyée par ceux qui, comme le politicien d’extrême droite Philippot, cherchent à l’exploiter à leur profit.

Pour les travailleurs, il n’y a pas de véritable liberté dans cette société sans un emploi et un salaire permettant de vivre dignement. Ce n’est pas seulement Macron qu’il faut combattre, mais l’ensemble de la classe capitaliste, qui, en licenciant, en renforçant l’exploitation dans les entreprises, condamne une partie croissante des travailleurs à la pauvreté. Face à cette classe qui impose sa loi à toute la société, les travailleurs doivent mettre en avant leurs propres revendications, refuser la division que le gouvernement veut instaurer entre vaccinés et non-vaccinés et rester unis sur leur terrain de classe. De la colère qui s’exprime dans les manifestations, il faut passer à l’expression de ce qui doit être aujourd’hui l’exigence des travailleurs. Il faut affirmer la nécessité d’embaucher dans les services publics, à commencer par les hôpitaux. Face à la gestion capitaliste de la crise sanitaire et économique, il faut affirmer la nécessité d’imposer une répartition du travail entre tous garantissant à chacun un emploi, avec une augmentation des salaires suivant le coût de la vie. C’est toute la société qui doit être réorganisée en fonction des intérêts du plus grand nombre.

                                                    Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2766

Une permanence vendredi 6 août, de 18 à 18 h.30 devant « Chez Paul », au carrefour Babou

 

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) n°2766, et Lutte de classe (2,5 euros) n°217 :

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Nos prochains rendez-vous :

Le 11, lors du Forum des associations, nous nous retrouverons sur les stands. (Toujours pas d’information officielle)

Le samedi 18 septembre, rassemblement pour la défense de l’espace Jean Vilar et contre le projet Cap Héloïse

Le jeudi 23 septembre, à 20 heures, grande salle de l’espace Nelson Mandela, une réunion publique-débat de Lutte ouvrière : crise de la société et perspectives pour le « camp des travailleurs »

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Argenteuil, médiathèques, pas question que l’on mette la culture au « pass »

 

La municipalité : du zèle et encore du zèle

Cela s’applique aussi à la culture

Suppression du bibliobus, fermeture pendant quinze jours à tour de rôle des deux médiathèques de la Ville à cause du manque d’effectifs. Le Livre est mis à mal à Argenteuil. Cerise amère sur le gâteau, la « loi sanitaire » appliquée à Argenteuil. La médiathèque Elsa triolet-Aragon (a priori la seconde, Desnos ne l’est pas) est concernée par l’application du « pass sanitaire », sous prétexte qu’elle est susceptible de voir au moins 50 personnes dans ses locaux, ce dont on peut douter actuellement. À cela, il faut ajouter un contrôle qui occupe deux agents de la médiathèque. Comme si c’était leur travail, et comme s’il n’y avait déjà pas un manque de personnel criant dans ce service.

Ils sont aussi chargés de vérifier le justificatif d’identité (même si ce peut être apparemment la carte d’inscription aux médiathèques).

On ne sait pas si tout cela est bien réglementaire. En tout cas, on imagine que cela ne doit pas les mettre très à l’aise, en particulier lorsqu’ils doivent vérifier que les jeunes qui viennent à la médiathèque entrent bien dans la catégorie concernée par le « pass », et alors même que la vaccination des jeunes est encore extrêmement minoritaire.

         Comme nous le disions dans un article récent de Lutte ouvrière, « Le gouvernement prétend faire marcher droit les travailleurs, distribuant les interdictions et les autorisations, invoquant l’intérêt collectif. C’est révoltant ! »

         On est qu’au début de telles situations qui vont poser problèmes. C’est déjà choquant en général. Cela l’est encore davantage lorsque cela restreint l’accès à la culture dans une ville populaire telle Argenteuil. DM

Pass sanitaire, syndicats : une prise de position commune très intéressante de la CGT, de Sud et de la FSU. Pour information

 


 

Vaccin : les pauvres passent en dernier

 

La misère du monde… à abattre

Les livraisons de vaccins vers l’Afrique augmentent rapidement, s’est félicitée l’Organisation Mondiale de la Santé. 4 millions de doses du mécanisme Covax seraient arrivées la semaine dernière, en comparaison avec 245 000 doses livrées en juin. En fait les livraisons étaient quasiment à l’arrêt ces derniers mois !

Dans les 29 pays les plus pauvres du monde, seule 1,6 dose pour 100 habitants aurait été administrée jusqu’à présent. Comme le déclarait en juin Médecins sans frontières : « Covax était destiné à échouer parce qu'il repose sur les règles de l'industrie pharmaceutique où les fabricants vendent toujours au plus offrant ».

Macron et consorts peuvent discourir, il laisse les grands laboratoires vendre au prix fort leurs doses aux pays riches qui les monopolisent