vendredi 4 juin 2021

Argenteuil-Lutte ouvrière : la disparition d’un de nos proches

 

La disparition de Raymond dit « Tatave »

 


Raymond Tavernier vient de décéder. Ouvrier à l’usine Snecma de Gennevilliers durant l’essentiel de son activité de travailleur, il a fait partie du groupe Lutte ouvrière organisé autour de cette entreprise, un groupe militant qui pendant des décennies a lutté pour développer la conscience et l’action collective des travailleurs, et qui rendit la vie dure à ceux qui dans la hiérarchie de cette entreprise se croient tout permis au profit des actionnaires. Cette activité a été marquée en 1988 par la longue grève des usines du groupe Snecma pour une augmentation uniforme et générale de tous les salaires de 1500 francs.

         Raymond fut durant ces décennies un militant discret mais efficace.

         Il participa longtemps aux activités que nous menions sur Argenteuil, en figurant sur les listes que nous présentions pour aider à la diffuser de nos idées et pour permettre le vote ouvrier, communiste et révolutionnaire.

         C’est anecdotique, mais nous avions vécu Raymond et moi une petite aventure. Collant des affiches à… Meaux en Seine et Marne à l’occasion des élections législatives de 1973, nous nous étions retrouvés ensemble au poste de police. Sans dommage, mais nous ne pouvions manquer de temps en temps d’évoquer cette petite, bien petite aventure militante mais qui ne s’oublie pas.

         Une fois à la retraite, Raymond avait cessé toute activité militante, mais jusqu’au bout il sera resté un fidèle de ses idées de jeunesse, des idées que nous continuons plus que jamais à défendre.

         Raymond sera incinéré, à 10 heures au crématorium de Saint-Ouen l’Aumône. Nous y serons.

Inflation : le pouvoir d’achat menacé. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Inflation : le pouvoir d’achat menacé

02 Juin 2021

Les prix augmentent : ceux de l’essence, du fioul domestique, du gaz et de toute une série de produits de consommation. Et ces hausses risquent de devenir de plus en plus importantes.

Depuis mardi 1er juin, les tarifs réglementés du gaz ont encore augmenté. En un an, cela fait une hausse de 23 %. La raison invoquée par la Commission de régulation de l’énergie est que la demande est forte, l’offre faible et que cela fait monter les prix. La même justification est avancée pour le prix du litre d’essence ou de gazole qui a augmenté de 25 centimes en trois mois.

Ces hausses ne touchent pas que le secteur de l’énergie. Le prix du bois de construction a triplé en un an, celui du plastique a doublé, comme celui de l’acier. Le cuivre a atteint son record historique. Dans l’alimentaire, le prix des céréales est à son plus haut niveau depuis cinq ans. Même celui du porc a augmenté de plus de 50 %. Il y a une multitude de causes à cette situation. Mais, en même temps, il y a des raisons fondamentales liées au fonctionnement de l’économie capitaliste.

Au printemps 2020, l’économie s’est presque arrêtée pendant des semaines, voire des mois. Beaucoup d’entreprises ont stoppé leurs commandes à leurs fournisseurs. Par répercussion, les productions d’acier, de pétrole, de gaz ont chuté. Des hauts-fourneaux et des raffineries ont été mis à l’arrêt. Certains puits de pétrole ont été fermés. Dans le transport maritime, des porte-conteneurs géants ont été désarmés.

Quand l’économie est repartie, les entreprises ont relancé leurs commandes. Mais, dans les secteurs des matières premières et du transport, les grands groupes industriels leaders ont pu s’entendre pour ne relancer la production sur leurs sites que lentement et à un niveau inférieur à celui d’avant la crise du Covid. Car, d’une part, ils ne voulaient pas se retrouver avec des surcapacités et, d’autre part, sous-produire leur permettait de faire monter les prix. Ils ont ainsi énormément accru leurs marges et fait des bénéfices exceptionnels.

Grâce à un prix du pétrole en hausse de 38 % depuis trois mois, Total a pu annoncer un profit record de 3,3 milliards de dollars rien que pour le premier trimestre 2021, tout en n’ayant eu à augmenter sa production que de 0,8 %. Sur l’année 2020, le transporteur maritime français CMA-CGM a fait une marge jamais vue de plus de 6 milliards de dollars, en profitant du fait que le prix moyen de la location d’un conteneur avait plus que triplé. Et puis, il faut ajouter que les spéculateurs ont aussi contribué tant à la hausse qu’à la pénurie, en achetant des matières premières, en les retirant du marché pour faire monter les prix et en les revendant ensuite avec une grosse plus-value.

Tout cela aggrave la désorganisation de l’économie. Des usines et des chantiers sont mis à l’arrêt par manque de matières premières. Dans le bâtiment, certains produits de construction sont carrément en rupture de stock, les fournisseurs ne donnant plus ni prix ni délais de livraison. Et, en bout de chaîne, ce sont les consommateurs, surtout ceux des couches populaires, qui payent la note.

L’inflation pourrait n’être qu’à ses débuts et, si on en croit les prévisions des banquiers, pourrait même devenir explosive. Selon un rapport du Crédit Suisse : « Par rapport au dernier quart de siècle, nous sommes entrés, pour 12 à 18 mois, dans une période d’incertitudes extraordinairement élevées sur l’inflation. » Aux États-Unis, celle-ci est déjà très importante, de 4 % sur un an, le chiffre officiel le plus élevé depuis trente ans. En Europe, elle atteint pour l’instant près de 2 %. Mais, depuis le début de l’année, elle est chaque mois plus importante.

Face à la hausse des prix, les travailleurs devront imposer l’augmentation des salaires et des pensions et leur indexation sur les prix, sous leur surveillance directe. Collecter les informations sur l’évolution du niveau des prix et sur celui des salaires est possible dans chaque entreprise, qu’elle soit privée ou publique. Les couches populaires ne peuvent accepter de voir leur pouvoir d’achat laminé.

                                                              Pierre ROYAN (Lutte ouvrièren°2757)

Chômage partiel : revenu de plus en plus partiel

 

Salaire partiel, mais dépenses complètes. Pas d'accord !

À partir du 1er juin, les aides de l’État aux entreprises commencent à être réduites. Certains s’en désolent.

Mais l’indemnisation des salariés au chômage partiel va elle aussi baisser, dès juillet ou septembre, selon les secteurs et leur exposition à la crise sanitaire. Elle passera de 84 % du salaire net à 72 %, l’employeur devant compenser… ce qui reste à voir.

Derrière les décisions du gouvernement, il y a toujours des sacrifices pour les salariés.

Assassinat commandité contre un militant de la CGT dans la plasturgie : jusqu’où peut mener la soif de profits

 

Patrons tueurs

 


La patronne d'Apnyl, une entreprise de la plasturgie d'Izernore dans l’Ain, et son mari, ont été inculpés et incarcérés à Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir commandité, pour un montant de 75 000 €, le meurtre d'un militant de la CGT, auprès d'une officine de barbouzes.

À Oyonnax comme dans bien d'autres endroits, certains patrons ne tolèrent pas que les travailleurs refusent de se laisser exploiter sans réagir et cherchent à s'organiser. Confondant l'usine avec le bagne, ils n'hésitent pas à virer ceux qui relèvent la tête. Ceux-là semblent être allés carrément plus loin.

Mais les menaces patronales sont impuissantes quand elles se heurtent à toute une usine mobilisée.