Loi
Sécurité globale : la chasse aux pauvres
05 Mai 2021
La loi Sécurité globale,
définitivement votée le 15 avril, a suscité une nouvelle saisie du Conseil
constitutionnel par plusieurs dizaines d’associations du droit au logement, de
défense des droits de l’homme, de soutien aux immigrés et de syndicats.
En effet, un article criminalise
davantage ceux qui occupent des espaces ou des locaux sans titre de propriété.
À l’automne 2020, une nouvelle loi renforçait déjà la chasse aux squatters,
avec le droit donné aux préfets d’accélérer les évacuations, en incluant celles
des résidences secondaires. Les médias déploraient le triste sort de
particuliers retrouvant leur maison de campagne, ou même leur domicile
principal, occupés par des individus sans scrupules. Mais ce n’est évidemment
pas cette propriété-là que la loi sécuritaire vise à protéger.
Ajouté juste avant le vote final,
sur la base d’amendements proposés par des sénateurs Les Républicains,
l’article 1 bis précise maintenant qu’il s’agit de sanctionner davantage
l’occupation de terrains ou de locaux professionnels, commerciaux, industriels
ou agricoles. La police municipale pourra intervenir, retenir les occupants, en
attendant de les livrer, eux et les organisateurs, à la police ou à la
gendarmerie nationales. Les peines sont triplées, passant d’un à trois ans de
prison et de 15 000 à 45 000 euros d’amende, et la liste des espaces
visés est considérablement élargie.
Cet arsenal répressif
supplémentaire pourra aussi bien servir contre les occupations d’usine par des
grévistes, ou celles de ZAD par des protestataires, que contre des locataires
expulsés, devenus SDF et réfugiés dans des usines désaffectées, des bureaux
vides ou sur des terrains en friche.
Avec l’augmentation des
licenciements déjà programmés, le nombre de chômeurs incapables de payer leur
loyer va s’accroître. De très nombreuses familles n’ont déjà pas de logement
correct. Au lieu de réquisitionner les immeubles vides pour loger les plus
démunis, au lieu de construire des logements, le gouvernement s’apprête à
réprimer davantage ceux que le patronat aura jetés à la rue.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2753)
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DM
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visite au piquet de grève des grévistes de PPG, à Bezons, au 84 rue Salvador
Allende. Ils luttent contre leur licenciement. Aidons-les ! DM