mercredi 17 mars 2021

Militants de l’UNEF relaxés à Nanterre, une confirmation de leur bon droit

 

Il n’y avait aucune raison de donner une dimension judiciaire à cette affaire

 


À la rentrée 2019, ces quatre militants étaient aux côtés de ceux qui sortant du lycée, n’avaient pas encore obtenu d’inscription universitaire et tentaient d’en obtenir une dans cette université.

         La présidence de celle-ci avait convoqué une réunion du « Conseil de la Formation et de la Vie Universitaire » sans que deux des membres de ce conseil, Barth et Victor, n’aient eux été convoqués. D’où des incidents sans gravité entre des étudiants et des « sans fac » avec des vigiles.

         Rien d’extraordinaire donc.

         Néanmoins ces quatre militants ont été poursuivis et jugés il y a un mois.

         Et ils viennent d’obtenir comme cela était prévisible la relaxe.

         Une grande satisfaction pour ces militants engagés qui s’étaient mobilisés pour être aux côtés de ceux que l’État abandonne. Une grande joie également pour tous leurs soutiens. DM

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme ». Aujourd’hui (22) : La « bolchevisation » le stalinisme, Un parti ouvrier réprimé

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons jour après jour en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme »

La «bolchevisation» et le stalinisme

Un parti ouvrier réprimé

Les virages successifs de la direction du Parti communiste, en décalage complet avec l’état d’esprit des classes populaires, l’isolement des militants qui en résultait et la répression qui n’avait jamais cessé au cours de ces années, provoquèrent de nombreux départs et un grand renouvellement dans les rangs du parti. En décembre 1926, un dirigeant parisien du PC estimait que 80 % des 55000 membres du parti étaient nouveaux par rapport à janvier 1925[12]. Cela signifie que l’immense majorité des militants venus au parti depuis sa création l’avaient quitté. Parmi eux, beaucoup restaient des sympathisants, influencés par sa politique, lecteurs réguliers de l’Humanité.

L’engagement qu’il fallait pour être un militant communiste à la fin des années 1920 avait sélectionné des militants déterminés et dévoués, tant à leur classe qu’à leur parti. Ils avaient du courage moral, face à la répression patronale, aux listes noires, aux difficultés matérielles entraînées par des périodes de chômage. Ils avaient aussi du courage physique, face aux nervis des patrons, aux gardes à vue parfois violentes de la police, aux manifestations qui se terminaient bien souvent au poste. En même temps, ces militants avaient appris à obéir sans trop réfléchir et n’hésitaient pas à cogner non seulement leurs ennemis de classe, mais aussi ceux qui les critiquaient à l’intérieur même du mouvement ouvrier. Le coup de poing commençait à remplacer la discussion.

L’exemple de Jules Fourrier est significatif. Orphelin, obligé de travailler depuis l’âge de 13 ans, il adhère au Parti communiste à 21 ans en 1927, parce que, dira-t-il plus tard, «c’était le parti de la cogne». Peintre en bâtiment émigré à Paris, il crée des sections syndicales sur chacun des chantiers où il passe. Refusé sur tous les chantiers et condamné au chômage, il se charge d’organiser les chômeurs. Son activité militante lui vaut plusieurs fois la prison. «Les prisons de la bourgeoisie, nous, on les transformait en universités. Cest en prison que j’ai appris l’histoire du mouvement ouvrier français, en particulier la Commune de Paris. […] C’est en prison que j’ai appris à faire des tracts et à rédiger des articles.[13]» Jules Fourrier sera élu député du 15e arrondissement de Paris en 1936, avant de rompre avec le PC au moment du pacte germano-soviétique.

L’implantation des cellules communistes dans les grandes entreprises du pays était un combat long et difficile, avec des résultats fluctuants. Ainsi chez Renault, dans l’immense usine de Billancourt, la CGT-U animée par des communistes mit des années à s’implanter. Elle y parvint en 1929 de façon clandestine, en créant des groupes de trois cloisonnés entre eux. En 1931, selon les archives du syndicat, la CGT-U comptait 60 adhérents et la cellule du PC 19… pour 18000 ouvriers.

Le courage et le dévouement de dizaines de milliers de militants étaient dévoyés pour une politique aux antipodes des intérêts des travailleurs. Les militants communistes n’étaient pas éduqués à faire confiance aux travailleurs, à les aider à élever leur niveau de conscience, mais à les utiliser comme des masses de manœuvre.

Malgré les errements politiques de sa direction, parce qu’il organisait les travailleurs, le PC restait un corps étranger pour la bourgeoisie française. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter ses militants comme ses dirigeants. Albert Sarraut, radical, ancien gouverneur de l’Indochine, ministre de l’Intérieur en 1927, déclarait dans un discours: «Le communisme, voilà lennemi.» Joignant le geste à la parole, il promulgua des lois sécuritaires et multiplia les arrestations de militants communistes. Dans la foulée de la manifestation organisée le 23 août 1927 à Paris contre l’exécution de Sacco et Vanzetti aux États-Unis, 3400 mois de prison furent distribués à des militants communistes, pour atteinte à la sûreté de l’État. Les dirigeants du parti n’y échappèrent pas. En juillet 1929, à l’annonce d’une manifestation internationale contre les menaces de guerre visant l’Union soviétique, des arrestations préventives envoyèrent une centaine de membres de la direction en prison. Le bureau politique se tenait alors à la Santé.

12.    D’après un texte de Souvarine de 1928 cité par Julien Chuzeville dans Un court moment révolutionnaire.

13.    Témoignage dans le film et le livre de Mosco Mémoires d’ex.

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27 août 1927 à Paris

(Demain : La «bolchevisation» et le stalinisme, Dix ans après le congrès de Tours, un parti stalinien)

mardi 16 mars 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 15 mars 2021

 Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires !

Le 15 mars 2021L’épidémie progresse à nouveau et inquiète par sa virulence. Certaines régions font face à une troisième vague et le scénario catastrophe se rejoue avec des services de réanimation saturés, des déprogrammations d’opérations et des transports de malades d’une région à une autre.

Tout se passe comme si, en une année, le gouvernement n’avait rien appris. Qu’il n’y ait pas de lits en nombre suffisant dans les réanimations pour accueillir cette troisième vague est scandaleux. Sur une région aussi peuplée que l’Ile-de-France – 12 millions d’habitants -, le gouvernement n’a même pas créé, en plus des hôpitaux, une grande structure dédiée à la Covid, susceptible d’absorber d’éventuels pics de malades !

L’autre scandale est la vaccination. Il y a un an, le monde entier était confronté à l’inconnu. Il n’y avait ni traitement ni vaccin. Puis les scientifiques ont travaillé d’arrache-pied. Avec la technologie de l’ARN messager, on dispose même de vaccins qui font l’unanimité des scientifiques par leur efficacité, leur adaptabilité aux variants et la rareté des effets secondaires. Tous les pays demandent et attendent avec impatience ces vaccins libérateurs, mais l’intendance ne suit pas.

Avant les vérifications qui conduisent plusieurs pays, dont la France, à suspendre la vaccination avec l’AstraZeneca, ce laboratoire faisait les grands titres pour ses retards de livraison. Celui-ci s’était en effet engagé à livrer à l’Union européenne 120 millions de doses au premier trimestre 2021. Au mieux, il n’en livrera que 30 millions, quatre fois moins !

Les labos qui monopolisent les brevets sont incapables de tenir le rythme de production prévu. Ils n’ont pas construit les lignes de production nécessaires ni embauché les travailleurs pour les faire fonctionner. Quand Sanofi - 12,3 milliards de bénéfices en 2020 - se prépare à mettre en flacons le vaccin Johnson & Johnson, c'est en supprimant des postes et en augmentant la productivité.

Les trusts pharmaceutiques ne se comportent pas autrement que des margoulins : avec leurs vaccins, ils ont vendu beaucoup de vent. Comment réagissent les dirigeants européens qui se sont fait flouer ? En pleurnichant ! « Ils se moquent de nous », « ils nous font la misère », ont regretté certains, mais ils n’ont aucune intention de les contraindre à quoi que ce soit.

Tous les gouvernements ont imposé des contraintes drastiques à leur population. En France, on a, un temps, fermé les Ehpad aux visites, et interdit à des malades en fin de vie de voir leurs proches. Mais aucun dirigeant n’est prêt à demander des comptes aux grands trusts et à les contraindre soit à faire les investissements nécessaires, soit à céder leurs brevets pour que d’autres produisent des vaccins.  

En temps de guerre, il est arrivé aux États de réquisitionner et de prendre le contrôle de certaines industries pour les mettre au service de l’effort de guerre. Si ces réquisitions ont dépossédé temporairement les propriétaires bourgeois, elles se sont toujours accompagnées d’indemnités et de dédommagements conséquents. Eh bien, aujourd'hui, dans la guerre contre la pandémie, ce minimum-là n’est même pas imaginé !

Les trusts se cachent derrière le secret commercial et industriel pour échapper à tout contrôle. Les chefs d’État ne savent même pas combien de vaccins leur seront livrés, ni à quelle date, et ils l’acceptent car il s’agit du fonctionnement normal du capitalisme qu’ils défendent ardemment. 

Le grand capital fait ce qu’il veut comme il veut dans les autres domaines aussi. Si les logements abordables pour un salaire d’ouvrier manquent, c’est que cela n’intéresse pas les promoteurs. Si les investissements, la recherche et l’innovation ne décollent pas, malgré tout l’argent que l’État met sur la table, c’est que les grands groupes sont plus intéressés à spéculer pour faire fructifier leurs capitaux dans la finance.

Pour lutter efficacement contre la pandémie et fabriquer les vaccins en masse, et cela au niveau mondial, il faudrait s’appuyer sur tous les centres de production existants et sur la planification. Les droits de propriété et la soif de profits d’une poignée de parasites richissimes s’opposent à ce qui devrait être un effort de production collectif. C’est un gâchis sans nom et c’est criminel car cette pénurie sera payée par des dizaines de milliers de nouveaux morts à l’échelle du monde.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure, mais pas les travailleurs. Contre l’impuissance du gouvernement, affirmons la nécessité de réquisitionner les laboratoires et de les faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs !   

 

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-mercredi 17 mars, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux ;

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                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

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Malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM