lundi 15 mars 2021

Argenteuil, une municipalité tout à l’écoute de Charlemagne

 

Cadeau !

 


Depuis plusieurs années, le « Cours Charlemagne », école privée hors contrat s’est installé à Argenteuil avec le soutien de la municipalité, aux dépens de locaux en direction de la jeunesse et des familles du quartier, rue d’Ascq. Cette école a une réputation sulfureuse, sur la base de méthodes autoritaires et de qualifications pédagogiques tout à fait discutables.

         La municipalité entend récidiver cette fois, en faisant cadeau à Charlemagne d’un terrain susceptible de porter un bâtiment scolaire destiné à 9 classes. De plus, ce serait à la Ville de préparer le terrain pour une somme de 65 000 euros, certes remboursable sur huit ans.

         On nous dira également qu’au bout du bail gratuit de 18 ans, la Ville récupéra l’ensemble sol-bâtiment, la commune restant pendant tout ce temps propriétaire du sol. Ce genre de bail s’appelle un bail emphytéotique. S’il ne peut pas être renouvelé en tant que tel, au terme des 18 ans, il peut toujours déboucher sur un bail civil, à condition que les deux parties soient d’accord… Et dans 18 ans !

         En attendant, Cadeau !

         La municipalité n’a pas d’autre chose à s’occuper, du côté d’une École publique à la dérive ? DM

Aéroport de Roissy : des milliers de suppressions d'emplois

Une marche le 18 mars pour le maintien de 20 à 30 000 emplois menacés

 


Une marche pour l’emploi doit avoir lieu le 18 mars dans la zone aéroportuaire de Roissy où des menaces pèsent sur l’emploi de 20 ou 30 000 salariés.

         Avec la baisse de l’activité, les vols sont regroupés sur les deux principaux terminaux de l’aéroport, les autres ont été fermés. Les commerces et activités liées se sont arrêtés et les salariés sont en chômage partiel. Les directions en ont profité pour faire du chantage pour arracher des accords d’activité partielle de longue durée (APLD) et de performance collective (APC) imposant des reculs sur les horaires et les primes ou des baisses de salaire.

         Dès le début de la crise, entre dix et quinze mille salariés en intérim, CDD ou contrats pro ont perdu leur emploi. Après la suppression des emplois précaires, ces patrons multiplient les licenciements, avec PSE, par rupture conventionnelle individuelle ou collective.

         Les travailleurs sont encore nombreux à être présents sur la plateforme. Sans eux, qu’ils soient personnels de bord ou au sol, bagagistes, agents de piste, d’accueil, de sûreté ou de ménage, les avions ne peuvent pas voler. Durant toutes les années où le trafic aérien était en croissance rapide, les profits pleuvaient. Pourquoi serait-ce aux travailleurs de faire des sacrifices au lieu de prendre sur les profits, actuels et passés ?

 

Renault : la saignée des emplois continue

 

Les actionnaires en action pour récupérer du cash

 


Engagé dans un plan de suppression de 15 000 postes en interne, impliquant bien davantage encore d’emplois perdus induits, Renault vient d’annoncer la cession de son usine Fonderie de Bretagne à Hennebont, qui compte encore plus de 300 salariés. Déjà vendu à Teksid-Fiat en 1999, ce site avait été repris dix ans plus tard par Renault. Aujourd’hui, l’entreprise entend de nouveau s’en débarrasser ! Une façon pour ses actionnaires de récupérer du cash sans avoir à puiser dans leurs immenses réserves accumulées.

         Renault est à l’offensive. Comme partout, car les attaques viennent de partout, il faut préparer la défense de l’emploi et des salaires.  

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme ». Aujourd’hui (20) : La « bolchevisation » le stalinisme, La campagne contre la guerre du Rif

 « Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme »

La «bolchevisation» et le stalinisme

La campagne contre la guerre du Rif

 

Sur le terrain de la lutte anticoloniale, le PC conservait une position internationaliste, dans la lignée de son attitude lors de l’occupation de la Ruhr. En 1921, Abd el-Krim avait pris la tête d’un soulèvement des tribus du Rif, dans le nord du Maroc. Il avait infligé une cuisante défaite aux troupes espagnoles avant de proclamer une République du Rif. Le gouvernement français considéra immédiatement cette proclamation d’indépendance comme une menace: Abd el-Krim montrait à tous les peuples colonisés, au Maroc comme en Algérie, que les puissances coloniales pouvaient être battues. Fin 1924, sous le Cartel des gauches, le gouvernement français envoya un corps expéditionnaire, avec des chars et des avions de combat qui larguèrent du gaz moutarde sur les Rifains. Plusieurs dizaines de milliers de Marocains furent tués dans cette guerre.

Le PC et l’Humanité dénoncèrent la guerre coloniale du Rif et reconnurent le droit à l’indépendance des Rifains. Ils organisèrent des manifestations et firent une campagne auprès des soldats, au sein même de l’armée française, à travers des tracts, à travers le journal des conscrits communistes, la Caserne, pour dénoncer le caractère impérialiste de cette guerre. Ces positions étaient courageuses parce qu’à contre-courant de tous les partis politiques. Les députés Thorez et Doriot envoyèrent un télégramme de soutien à Abd el-Krim. Toute cette campagne fut réprimée par le pouvoir. Plusieurs centaines de militants communistes furent arrêtés à la fin de 1925 pour avoir mené cette politique. Ce radicalisme plaisait à bien des militants, mais en même temps il permettait de masquer la mise à l’écart des oppositionnels.

La lutte contre la guerre du Rif cachait cependant une évolution sur le terrain des positions anticoloniales. Lors du 5e congrès de l’IC, en juillet 1924, la critique des bourgeoisies nationalistes des pays colonisés avait été abandonnée, comme si les paysans opprimés en Indochine avaient les mêmes intérêts qu’un propriétaire terrien indochinois. Cette évolution politique permit à Ho Chi Minh, jeune délégué au congrès de Tours, de passer facilement du communisme au nationalisme. À la même époque, l’Union intercoloniale, qui éditait le journal Le Paria et qui regroupait les communistes qui militaient en direction des travailleurs issus des colonies, qu’ils vivent dans celles-ci ou en France, quelles que soient leurs origines, fut divisée en sections géographiques. Le Paria cessa de paraître. La section maghrébine devint l’Étoile nord-africaine, dirigée par Messali Hadj. Très vite, elle se sépara du PC pour se placer sur le terrain du nationalisme.

Cette politique fut imposée à l’IC dans tous les pays. En Chine, en 1926-2027, elle livra les militants communistes chinois à leur bourreau, le général Tchang Kaï-chek provoqua l’écrasement de la révolution chinoise. Ce nouvel échec, en aggravant l’isolement de l’Union soviétique, renforça le pouvoir de la bureaucratie.

 

Un numéro du Paria

 (Demain : La «bolchevisation» et le stalinisme, Des zigzags politiques permanents)