mardi 9 mars 2021

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme » (14) : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti : aujourd’hui, Des femmes et des hommes engagés et dévoués

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons à partir d’aujourd’hui en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »

Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme

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1921-1924: la lutte pour transformer le parti

Des femmes et des hommes engagés et dévoués

Mener des campagnes comme celle de la Ruhr impliquait des militants d’une certaine trempe, dévoués à leurs idées et à leur classe. Le parti n’en manquait pas. À vrai dire, les arrestations et la prison étaient déjà le lot ordinaire des militants ouvriers sous la IIIe République bien avant la guerre. Clemenceau, ministre de l’Intérieur dans les années 1906-1910, avait abondamment révoqué les grévistes, emprisonné les militants et fait tirer sur des manifestants. Depuis 1919 presque tous les dirigeants de la gauche du PC, et même le député Cachin, comme ceux de la CGT-U, avaient fait des séjours en prison.

Cet engagement était celui des femmes et des hommes du PC. Quelques courtes biographies en attestent. Adrien Langumier, ouvrier à Auxerre depuis l’âge de 15 ans, est envoyé en prison en 1921 pour fait de grève, six mois après son adhésion au PC. Il a 18 ans. Quand il retrouve un emploi, il est licencié pour avoir tenté de monter un syndicat. Auguste Herclet, ouvrier du textile près de Vienne, est arrêté en avril 1921 pour provocation à l’émeute alors qu’il tentait de faire occuper les usines de sa région. Militant de la CGT-U, il est de nouveau emprisonné en 1923 suite à une grève du textile à Elbeuf, où il s’est installé. Victor Delagarde, mécanicien ajusteur, mobilisé en 1914, est licencié pour grève en 1917 aux usines Morane à Paris. Syndicaliste révolutionnaire, il adhère en 1921 au PC, dont il démissionne en 1925. Cette année-là, il est arrêté après une grève à Issy-les-Moulineaux.

Ces quelques exemples montrent que le PC commençait à orienter le travail de ses militants vers les usines, vers une activité syndicale à la base. Bien avant l’existence officielle des délégués du personnel, il encouragea les militants à créer des comités d’usine, regroupant des délégués ouvriers élus par les travailleurs, sans tenir compte de leur appartenance politique et syndicale. Au sein de la CGT-U, le PC gagna d’anciens syndicalistes révolutionnaires et des anarchistes. Parmi ceux-ci figurent plusieurs futurs dirigeants ouvriers du PCF: Pierre Sémard, Albert Vassart, Benoît Frachon, Gaston Monmousseau

Des femmes avaient joué un rôle important avant le congrès de Tours dans le combat pour l’adhésion à l’IC. Elles devinrent des dirigeantes du jeune parti, alors même que la république française interdisait aux femmes de voter, d’accéder à la contraception, et criminalisait l’avortement. La majorité de ces militantes rompront avec le parti quand le stalinisme l’aura gangrené. Parmi elles, Marthe Bigot, institutrice, internationaliste dès 1915, élue au comité directeur du parti au congrès de Tours, est révoquée de son emploi par le ministère en 1921. Elle devient rédactrice à l’Humanité jusqu’à son exclusion du PC en janvier 1926. Lucie Colliard, une autre institutrice, fut arrêtée et incarcérée en 1918 pour «indiscrétion en temps de guerre». Révoquée de lenseignement, elle adhéra à la SFIO, milita pour l’adhésion à l’IC et participa au congrès de Tours. Oratrice reconnue du parti, elle multiplia les meetings et soutint de nombreuses grèves, dont celle des sardinières de Douarnenez en 1924. Elle fut l’une des dirigeantes de l’Internationale communiste des femmes, avec Clara Zetkin. Lucie Leiciague, sténodactylo, déléguée au congrès de Tours, élue au comité directeur, représenta le PC auprès de l’Internationale en 1922. Elle fut rédactrice dans divers journaux du parti, jusqu’à sa rupture en 1929.

Ces militantes combattaient la double exploitation des femmes, prolétaires au travail et domestiques à la maison. Elles étaient convaincues que leur émancipation était liée à la lutte contre l’exploitation sociale. Comme l’affirmait Marthe Bigot, «pour que cesse l’esclavage des femmes, il faut que cesse l’esclavage salarié[7]». Dès 1921, le Parti communiste présenta systématiquement des femmes aux élections, en position éligible, tout en sachant que leur élection serait invalidée par les préfets. C’était une démonstration politique.


7. Marthe Bigot, La servitude des femmes, Librairie de l’Humanité, 1921

 


Quand le PC présentait des candidatures de femmes… quitte à ce qu’elles soient invalidées

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(Demain : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti, Janvier 1924: une transformation inachevée)

lundi 8 mars 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 8 mars 2021

 Pour chaque travailleur, un emploi et un salaire décent !

8/03/2021

Le volet de la réforme de l’assurance chômage diminuant les allocations des chômeurs s’appliquera à partir du 1er juillet. Par exemple, un travailleur mis au chômage après huit mois de travail payés au Smic verra son indemnisation passer de 970 € à 685 € par mois.

Macron et ses semblables ne s’imaginent pas vivre avec le Smic, mais ils volent 100, 200, 300 € par mois aux chômeurs. En pleine crise, alors que les plans de licenciements se multiplient et que le nombre de chômeurs explose !

Et ensuite ils déploreront la montée de la misère ? Ils octroieront une prime par-ci, par-là, tels de bonnes âmes charitables ? Mais les travailleurs ne demandent pas l’aumône, ils veulent gagner leur vie en travaillant !

Tout cela est d’un mépris et d’une violence inouïs. Car la violence de la société est aussi là. Elle est dans l’impossibilité de gagner sa vie ; dans les privations sans fin ; dans la culpabilité et l’angoisse de dépendre d’allocations ou de la charité. Elle est aussi de ne pas se voir d’autre avenir que la misère.

Les restaurateurs dont les établissements sont fermés ou les artistes privés de leur public témoignent chaque jour de leur désarroi. Ils expriment l’injustice qu’ils ressentent de ne pas pouvoir exercer leur activité professionnelle. Eh bien, c’est ce que vivent en permanence des millions de salariés condamnés au chômage !

Les commerçants ou les professionnels de la culture sont empêchés de travailler par décret gouvernemental. Les salariés, eux, sont mis au chômage sur décision patronale. C’est injuste et insupportable dans les deux cas.

La différence, c’est que les suppressions d’emplois, les fins de contrat, les licenciements et les fermetures d’entreprise relèvent du fonctionnement normal et banal du capitalisme. Le code du travail et toutes les réglementations permettent au grand patronat de se débarrasser des travailleurs quand il n’en a plus besoin. Maître chez lui, il peut renvoyer ceux qu’il ne trouve pas assez productifs. Il peut réorganiser le travail pour demander à un salarié de faire le travail de deux.

Dans cette période de crise, c’est plus vrai que jamais. Renault, Michelin, Nokia, Airbus, Sanofi, Total, ADP… la liste des grandes firmes qui licencient ne cesse de s’allonger.

S’y ajoute maintenant le groupe PSA - Stellantis. Son PDG a annoncé, la semaine dernière, qu’il ne produira pas son prochain moteur dans son usine de Douvrin dans le Pas-de-Calais. Il planifie donc la mort de l’usine.

Les actionnaires de PSA se partagent actuellement l’équivalent de 2,5 milliards d’euros et ils menacent 1500 salariés de perdre leur gagne-pain, dans un ancien bassin minier ravagé par le chômage et frappé par la fermeture de Bridgestone.

Même gavé de milliards par le gouvernement, même à la tête de fortunes immenses, le grand patronat est sans pitié contre le monde du travail !

Nous ne pouvons pas accepter d’être poussés dans la misère au nom des profits et des cours boursiers d’une minorité de parasites. Alors, nous n’aurons d’autre choix que de nous défendre collectivement.

Il faut arrêter les licenciements et combattre réellement le chômage. Pour cela, il n’y a qu’une solution : répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Il y a moins de travail à réaliser ? L’entreprise se reconvertit ? Le travail doit être réorganisé de façon à être réparti entre tous. C’est vrai aussi du côté de l’État, car il y aurait des milliers d’emplois utiles à créer dans les hôpitaux, les Ehpad ou l’Éducation. Baisser les cadences et réduire le temps de travail pour conserver tous les postes et embaucher est de l’intérêt des travailleurs et de toute la société.

Un emploi et un salaire, c’est la seule richesse des exploités dans cette société. Tout le monde doit en avoir un : les jeunes comme les plus vieux, les femmes comme les hommes, les moins qualifiés comme les plus diplômés, les handicapés comme les valides, ceux qui ont une carte d’identité française comme ceux qui n’en ont pas.

Nous ne l’obtiendrons que collectivement et au prix d’un combat acharné contre la classe capitaliste. Mais nous en avons la capacité.

En travaillant, nous ne gagnons pas seulement notre pain. Nous produisons toutes les richesses. Nous produisons les profits, les capitaux et les fortunes extraordinaires qu’une minorité s’approprie. Nous sommes à la base de toute la vie sociale. Cela nous donne non seulement la légitimité d’imposer nos intérêts contre la classe de parasites qui domine la société, mais cela nous donne aussi les moyens d’inverser le rapport de forces.  

8 mars : manifestation pour les droits des femmes

 

8 mars : manifestation pour les droits des femmes

03 Mars 2021

Voilà plus d’un siècle que des militantes de la IIe Internationale, décidaient de l’organisation, chaque année, d’une journée internationale de lutte pour les droits et les revendications des femmes. Pour elles, il était évident que l’émancipation des femmes passe par la lutte contre le capitalisme.

 


Au terme de toutes ces années, la société capitaliste restant ce qu’elle est, bien des droits restent à conquérir et le combat s’impose aussi pour conserver les droits acquis.

La crise sanitaire a révélé bien des aspects de la surexploitation des femmes. Pendant le confinement, on a trouvé en première ligne très majoritairement des travailleuses : infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, caissières, femmes de ménage, assistantes maternelles, ouvrières de l’agroalimentaire… Et pourtant, pour un même travail, en moyenne, elles gagnent 25 % de moins que les hommes. Et pourtant 80 % des salariés à temps partiel sont des femmes, soumises au travail du matin tôt, et le soir tard, avec les pires amplitudes d’horaire.

Les femmes ont payé très cher les restrictions de liberté imposées par le gouvernement à l’occasion de la pandémie. Ce sont elles, et tout particulièrement les travailleuses des familles populaires, qui ont dû jongler avec les courses, la préparation des repas, le télétravail ou les horaires variables, les enfants à la maison, le tout dans des logements trop petits et avec des revenus trop bas. Et certaines l’ont payé de violences sexistes qui ont redoublé.

À l’occasion de ce 8 mars 2021, une trentaine d’organisations appellent les « premières de corvées » à se rassembler et à manifester pour crier leur colère contre les inégalités, contre toutes les violences faites aux femmes et pour dire leur solidarité avec celles qui, partout dans le monde, luttent pour défendre leurs droits et faire aboutir leurs revendications. Lutte ouvrière se joint aux manifestations organisées ce jour-là.

 

À Paris, une manifestation partira le lundi 8 mars à 13 heures de Port-Royal en direction de la place de la République.

                                            Sophie GARGAN (Lutte ouvrière n°2744)

 

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         Lors de nos permanences :

-mercredi 10 mars, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux ;

-         Chez les marchands de presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

 

Une initiative du mouvement socialiste international

C’est en août 1910, lors de la Seconde Conférence internationale des femmes socialistes, que Clara Zetkin, militante du Parti social-démocrate allemand, proposa d’organiser chaque année une journée de lutte pour les droits des femmes, notamment pour le droit de vote pour lequel les suffragettes menaient des combats acharnés en Angleterre mais aussi pour les droits des femmes au travail et l’égalité des salaires.

La journée du combat des femmes en Russie en février 1917 allait inaugurer la Révolution

L’année suivante, en mars 1911, un million de femmes et d’hommes manifestèrent pour l’égalité des droits au travail dans plusieurs pays européens. En Russie, en 1913 et 1914, alors que le prolétariat féminin s’était éveillé à la lutte, des grèves et manifestations d’ouvrières eurent lieu en particulier contre les intoxications dues aux produits chimiques dont elles étaient victimes depuis des années.

La déclaration de guerre mit un coup d’arrêt à cette mobilisation des femmes ouvrières. Mais le 8 mars 1917, alors qu’elles formaient plus de 50 % du prolétariat du fait de la mobilisation des hommes sur le front, les ouvrières russes de Petrograd décidèrent de faire grève et de manifester pour « le pain et la paix », donnant le coup d’envoi de la révolution russe. C’est pour commémorer cette lutte des ouvrières que la Journée internationale des femmes fut fixée le 8 mars par le gouvernement soviétique en 1921.

Aujourd’hui à Paris, une manifestation partira le lundi 8 mars à 13 heures de Port-Royal en direction de la place de la République.

Lutte ouvrière se joint à cette journée de manifestations qui est une occasion importante pour rappeler que les travailleuses comme les travailleurs n’ont gagné des droits que grâce à leurs luttes.