mardi 2 mars 2021

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme » (7) : Avant le Congrès de Tours : des années décisives, Le congrès de Tours

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons à partir d’aujourd’hui en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »

 

Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme

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Le congrès de Tours

C’est dans ce contexte que se déroula le congrès de Tours, à la toute fin 1920. Au cours de cette année, les partisans de l’adhésion à l’IC (fondée presque deux ans plus tôt!) avaient progressé dans la SFIO. La fraction encore majoritaire, autour de Frossard, Cachin, mais aussi Longuet, défendait désormais cette adhésion. Ils n’étaient pas devenus révolutionnaires, mais ils étaient prêts à manœuvrer pour rester à la direction du parti.

Les dirigeants les plus proches des positions bolcheviques, en prison, ne purent participer physiquement au congrès. Depuis leurs cellules à la Santé, Loriot et Souvarine rédigèrent la motion approuvant la révolution russe et l’a­dhé­sion à l’IC, motion portée et défendue au congrès par Cachin et Frossard. Il fallut l’intervention explicite de l’IC pour écarter Longuet, prêt à «adhérer avec réserve». Les 21 conditions furent discutées et critiquées par une majorité de délégués, sans être mises formellement au vote. Ces conditions demandaient par exemple de placer la fraction parlementaire et tous les journaux du parti sous le contrôle de sa direction. Elles faisaient de chaque parti communiste une section d’un parti mondial de la révolution, soumise à la discipline de l’Internationale. Son exécutif pouvait en toute légitimité intervenir dans les affaires des sections nationales. Symbole des liens entre les différents pays, Clara Zetkin, militante communiste allemande reconnue, prit la parole au congrès où elle était venue clandestinement pour appuyer la rupture avec les réformistes.

Une majorité de délégués, 3208 mandats sur 4717, votèrent la motion Loriot-Souvarine. La minorité clairement hostile à la révolution russe, emmenée par Léon Blum, quitta le congrès. Le jeune Parti communiste, la SFIC, Section française de l’Internationale communiste, revendiquait 110000 adhérents quand la SFIO maintenue en avait 50000. Le nouveau Parti communiste avait beaucoup plus dinfluence et de crédit dans la classe ouvrière. Mais il était loin d’être un parti révolutionnaire ayant rompu avec les pratiques et les mœurs réformistes. Si la scission était salutaire, elle ne réglait pas tout. Alfred Rosmer adhéra au Parti communiste dès son retour de Moscou, fin 1921. Monatte quant à lui s’y refusa, restant à l’extérieur pendant les deux années suivantes, des années pourtant cruciales.

 

 

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(Demain : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti)

lundi 1 mars 2021

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 1er mars 2021

 Le capitalisme, un obstacle pour combattre Efficacement le virus

1er mars 2021

 Et voici que l’épidémie flambe à nouveau et, avec elle, de nouvelles restrictions. Les habitants de Nice et Dunkerque sont désormais soumis, en plus du couvre-feu, au confinement du week-end. Et une vingtaine de départements sont dans le collimateur.

Macron refuse, paraît-il, de prononcer le mot « confinement ». Il tente de sauver la face en prenant des mesures par ville et par département. Mais il est bel et bien en train de reconfiner le pays, et cela signe l’échec de sa politique.

Le gouvernement se défend en expliquant que les autres pays ne s’en sortent pas mieux. C’est vrai, mais il serait plus exact de dire que Macron fait aussi mal que les autres.

Les dirigeants de la planète ont pour point commun de gérer la crise sanitaire de la seule façon qu’ils connaissent: du point de vue de la bourgeoisie, en respectant scrupuleusement le cadre capitaliste. Cette gestion est non seulement contraire aux intérêts des travailleurs mais elle est également inefficace au regard de la lutte contre le virus.

Pour la population, ce sont les restrictions sur la vie personnelle, les interdits et les sanctions avec comme seul horizon : « Va bosser coûte que coûte puis reste enfermé chez toi ». Pour les capitalistes et le grand patronat, c’est un minimum de contraintes et de perturbations car les affaires doivent continuer et rapporter.

Résultat : le gouvernement traque le virus pendant les heures de loisirs, mais il le laisse courir dans les entreprises où les protocoles sanitaires sont impossibles à tenir, vu les rythmes imposés et les contraintes des postes. À cela s’ajoutent des transports en commun bondés et des établissements scolaires sans véritables moyens de lutter contre les contaminations.

Le plus lourd de conséquences est ce qui se passe au niveau de la vaccination. Les laboratoires pharmaceutiques détiennent la clé de la situation. Cherchent-ils à unir leurs efforts pour accélérer la fabrication ? Partagent-ils leurs connaissances en se communiquant les brevets ? Non ! Chaque laboratoire veut vendre son vaccin et encaisser les profits. Mais pour investir dans les chaînes de fabrication de façon à produire les doses commandées et payées, ils ne sont pas pressés, comme on le voit avec les retards de livraison d’AstraZeneca !

La situation exigerait de mettre en commun le savoir et les moyens de production, mais la concurrence et la propriété privée l’interdisent. Il faudrait de la coopération et de la planification, mais les labos imposent l’opacité et le secret commercial.

Nous vivons dans une société qui place la propriété capitaliste, les lois du marché et le profit au-dessus de tout. Les capitalistes sont incapables de répondre à une « mobilisation générale », que ce soit contre une pandémie ou contre tout autre chose. Ils ne savent se mobiliser que s’il y a des bénéfices à en retirer.

Les politiciens au service d’une telle organisation sociale ne peuvent qu’être impuissants. Pour masquer cette inefficacité et l’incohérence de sa politique, le gouvernement de Macron se défausse sur la population. Depuis que l’épidémie fait rage, la responsabilité de la situation est toujours rejetée sur les comportements individuels et le prétendu manque de civisme.

C’est une vieille ficelle du pouvoir. Tout est toujours de la faute de la population : les rixes mortelles entre bandes de jeunes ? C’est la faute des parents ! Le chômage de masse ? C’est la faute des chômeurs ! La pollution ? C’est la faute des consommateurs… Alors même que nous vivons sous le diktat du grand capital et de la loi du profit !

Le gouvernement et les médias à sa botte ont voulu faire croire, pendant des semaines, que le problème était la réticence d’une fraction de la population à se faire vacciner. Aujourd'hui, ils nous baladent avec le passeport vaccinal, alors que ceux qui veulent se faire vacciner ne le peuvent pas.  

Accabler la population pour ne pas assumer leurs responsabilités : voilà la politique des dirigeants. Eh bien, qu’ils ne s’étonnent pas de ne pas avoir la confiance des classes populaires !

Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas de preuve à donner de leur implication dans la lutte contre l’épidémie. Ce sont eux qui font tourner la société en dépit du virus.

Le personnel hospitalier donne tout ce qu’il peut dans le combat, alors même qu’il subit toujours les restrictions budgétaires. On peut en dire autant des auxiliaires de vie, du personnel des Ehpad ou encore des chercheurs qui ont découvert les vaccins. Ces efforts collectifs sont gâchés par l’organisation capitaliste de la société : tout comme du virus, il faut s’en débarrasser !

 

Achetez Lutte ouvrière (1,2 euro).

         Lors de nos permanences :

-la prochaine : mercredi 3 mars, de 11h. à 11 h.20 au marché des Champioux ;

         Chez les marchands de presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

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Travail gratuit : La Poste condamnée

 

Les méthodes habituelles des groupes capitalistes

 


La Poste à Troyes vient d'être condamnée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, pour non-respect du Code du travail. Les facteurs ont des horaires de travail sur le papier mais, dans les faits, ils sont souvent obligés de les dépasser pour terminer leur travail. En outre rien n'est prévu pour décompter, et encore moins pour payer, les heures supplémentaires.

         La situation est la même partout en France : les « réorganisations » se succèdent, en fait des plans de suppressions d'emplois, alors que les facteurs ont de plus en plus de recommandés et de petits colis à livrer... Le travail s'accumule avec toujours moins de monde.

         Supprimer des emplois, s'asseoir sur le Code du travail, esquiver le payement des heures supplémentaires, c'est vrai à La Poste comme dans tous les groupes capitalistes !

 

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Cantine scolaire et épidémie. Pas de viande à la cantine : une polémique pour faire diversion…

 

Si ce n’était pas une affaire très sérieuse, cela prêterait franchement à rire

 


Le protocole sanitaire pour les cantines scolaires a évolué un peu avant les vacances, en limitant le brassage, et augmentant les distances entre les" groupes classes" à la cantine. Le principe est qu'à un instant donné, il doit y avoir moins d'enfants à la cantine en même temps.

Il y a 3 options pour gérer ce nouveau protocole dans les écoles : 

1- exclure des élèves de la cantine. Certaines villes ont essayé, les familles ne sont évidemment pas d'accord, et de toutes façons c'est illégal. Quand c'est pour une semaine, des familles peuvent essayer de s'arranger, mais ça ne peut pas durer.

2- étendre la pause de midi. Par exemple, au lieu de 11h30-13h30, ce qui permet 2 voire 3 services de cantine, faire 11h-14h, ce qui permet un service de cantine en plus. Mais là, c'est l'Education Nationale qui bloque, car cela veut dire commencer les cours à 8h, et finir à 17h, ce que l'inspection ne veut pas. Et il faudrait du personnel périscolaire en plus.

3- faire manger les enfants plus vite ! C'est hélas la seule option restante. Concrètement, cela veut dire par exemple, pour le dessert, au lieu de donner une pomme, qui prend du temps à croquer ou à couper/éplucher, on donne une compote, ça va évidemment plus vite. Pareil pour un steak, long à couper et mastiquer, une omelette ou un poisson (sans arête) se mange plus vite.

La semaine avant les vacances, on a même eu des prestataires de restauration qui ont proposé 3 fois des raviolis : évidemment c'est rapide à faire et à manger, mais c'est vite lassant, et pas du tout diététique.

Des politiciens ont brodé autour de ce problème pendant les vacances, au lieu de poser la seule question qui vaille : comment faire pour que les enfants mangent correctement, en prenant le temps, et en même temps en respectant les contraintes sanitaires liées à l'épidémie. Mettre des locaux et du personnel en plus, avec le soutien financier de l'Etat ? Ces politiciens n'y pensent même pas.