mardi 9 février 2021

Éducation nationale à Argenteuil et dans le Val d’Oise : chronique d’un désastre (3)

 


Et par-dessus le marché, le gouvernement promet que l’an prochain, ça sera pire !

En ce moment, dans les collèges et lycées, les responsables des établissements sont en train de prévenir les professeurs et parents des moyens prévus pour l’an prochain. Pour faire simple, le ministère a décidé de supprimer, une nouvelle fois, des milliers de postes de professeurs de collèges et lycées. Cela voudra dire, une nouvelle fois, la suppression de projets, la suppression d’options, la suppression de demi-groupes (indispensables pourtant, par exemple en langues, ou pour les TP), et/ou la suppression d’heures de soutien, et l’éclatement d’équipes pédagogiques qui fonctionnent.

         C’est tout de même incroyable, alors que les élèves, encore plus en ce moment, ont des retards à rattraper, et des conditions d’apprentissage dégradées. Par exemple, au collège Lucie Aubrac d’Argenteuil, on attend 29 élèves de plus l’an prochain, mais aucun moyen en plus. Autre exemple, au collège Paul-Vaillant-Couturier, on attend 53 élèves de plus, mais la dotation horaire est en baisse de 20 heures ! A Eugénie Cotton, si le nombre d’élèves est prévu un peu à la baisse (-19 élèves), la dotation horaire est annoncée en forte baisse, -29 heures !

         Pour l’ensemble des collèges d’Argenteuil, pour une hausse de 93 élèves, qui devrait se traduire au minimum par une hausse de 150 heures d’heures-enseignement pour fonctionner à moyens constants, il y aura au contraire une baisse de 28 heures ! Et c’est pareil dans les 2 collèges Segpa (18 élèves de plus, 0 moyen en plus), et en lycées : 107 élèves de plus, pour à peine 29 heures en plus.  

 

Et les locaux ?

La hausse démographique dans le Val d’Oise n’est pas nouvelle. Elle devrait s’accompagner de constructions d’écoles, de collèges et lycées supplémentaires, et en grand nombre. Pour les lycées, la Région Ile de France avait « oublié » le Val d’Oise dans son plan décennal 2017-2027. Elle vient de se réveiller, en promettant finalement de créer 2400 places nouvelles d’ici 2027.  

         Mais le problème est que, déjà aujourd’hui, c’est bien plus de places qui sont manquantes ! Et rien que l’an prochain, d’après les chiffres indiqués par Le Parisien, près de 1700 lycéens supplémentaires sont attendus dans les filières générales, et environ 500 dans les voies professionnelles.  

         Bref, si l’annonce sent la proximité des élections régionales, pour les personnels et les familles, cela veut dire, pour des années encore, plus de classes surchargées, plus de monde dans les lycées existants, des services de cantine encore plus chaotiques, des horaires de cours encore plus fous, des emplois du temps encore plus à trou…  

 

Et les transports scolaires ?

Le manque de collèges et de lycées nécessite régulièrement des modifications de carte scolaire, pour rééquilibrer le nombre d’élèves entre établissements. C’est-à-dire que des élèves des rues d’une ville qui allaient dans un collège par exemple vont devoir aller dans un autre collège. Ce n’est déjà pas simple à accepter. Mais en plus, cela nécessite souvent de revoir les trajets des transports publics, qu’ils soient scolaires ou non. Par exemple, en ce moment, un rééquilibrage est prévu entre les collèges de Fosses et de Marly-la-ville. Donc, pour éviter que des collégiens aient à faire plusieurs changements de bus, il faudrait revoir les trajets des bus existants. Il faudrait… eh oui, car si la modification de carte scolaire est déjà actée, les impacts sur les trajets des bus ne sont pas encore abordés !  

         Le plus simple serait d’avoir des collèges en nombre largement suffisants, pour qu’ils ne soient pas aussi rapidement « trop pleins », et ainsi éviter de changer sans arrêt les règles.  

 

En résumé et pour conclure provisoirement ce panorama, pour faire face au désastre de l’École publique dont nous avons montré ces trois derniers jours différents aspects, pour reprendre un slogan entendu dans les manifestations ces dernières années, pour faire face, et cela de plus en plus urgemment : « construisez ! embauchez ! » 

lundi 8 février 2021

Emploi : hausse du chômage et… des grandes fortunes. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 

Emploi : hausse du chômage et… des grandes fortunes

03 Février 2021

Le ministère du Travail vient d’annoncer que le nombre de travailleurs inscrits à Pôle emploi a augmenté en 2020 de 7,5 % pour ceux qui n’ont aucune activité. Il y a six millions de chômeurs en France (y compris les DOM-TOM sauf Mayotte).

 


En Île-de-France, le nombre de chômeurs n’ayant exercé aucune activité durant cette période a même bondi de 15,3 %.

La responsabilité en est attribuée au Covid, aux confinements et à la baisse de l’activité économique. Mais c’est cacher la responsabilité du grand patronat, qui a profité de la crise sanitaire et économique pour détruire des emplois. C’est le cas par exemple de Michelin, Sanofi, Total, Danone, Renault, etc., qui ont annoncé des milliers de suppressions de postes alors que ces trusts ultra-riches accumulent des milliards de profits depuis des années, et pour certains particulièrement en 2019.

Certes l’activité économique a baissé en 2020, notamment dans l’aéronautique et le transport aérien. Mais les grands groupes de ces secteurs ont reçu des milliards d’aides de l’État comme c’est le cas d’Airbus, ADP, Air France et des constructeurs automobiles, alors qu’ils ont tous taillé dans leurs effectifs. Alors à quoi ont servi ces milliards, si ce n’est à maintenir les dividendes pour alimenter la fortune des gros actionnaires ?

Renvois d’intérimaires et de CDD, licenciements, suppressions d’emplois, fermetures d’usines, etc., tout cela a permis au patronat de faire produire les marchandises avec moins de travailleurs. D’ailleurs, d’après l’ONG Oxfam, la fortune des 43 Français les plus riches a augmenté de 175 milliards d’euros en un an. Et la richesse du premier d’entre eux, Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, est même passée de 108 milliards d’euros en janvier 2020 à 152 milliards en décembre !

À l’autre bout de l’échelle sociale, pour environ 350 000 travailleurs sans emploi, c’est l’angoisse d’arriver en fin de droits. Pour un tiers d’entre eux, ce sera le RSA, pour un autre tiers les 506 euros de l’allocation spécifique de solidarité (ASS). Quant aux autres, ils resteront sans la moindre ressource.

Le gouvernement vient donc d’annoncer, une nouvelle fois, une petite prolongation jusqu’à fin février des allocations des chômeurs arrivant en fin de droits entre le 30 octobre 2020 et le 16 février 2021. Un filet de sécurité pérenne serait même à l’étude au ministère du Travail, tant le gouvernement est persuadé que les suppressions d’emplois vont se poursuivre.

Ceux qui font marcher la société ne veulent pas d’aumônes, mais des emplois correctement rémunérés !

                                                  Arnaud LOUVET (Lutte ouvrière n°2740)

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Le vélo et Argenteuil : on en a pourtant déjà fait le Tour. Quant au concret…

  

Le roi du peloton municipal traîne avec la petite reine 


 En vert, aménagements... la messe est dite

Dans la série « démocratie locale » de façade, voilà que la municipalité se penche à nouveau sur… le vélo. Comme si les usagers et la municipalité elle-même n’en connaissaient pas déjà un rayon sur la question. Comme s’il n’y avait pas eu déjà une telle enquête il y a peu de temps. Comme si on avait besoin de dépenser de l’argent pour cela, puisque la municipalité a décidé de faire appel à une entreprise d’enquête. Des enquêtes, de l'argent pour cela, mais pour la protection concrète des cyclistes, c'est toujours la pédale douce !

         Nous le disons d’autant plus que nous avions répondu à la dernière enquête et que nous aimerions pouvoir circuler comme tout un chacun à Argenteuil dans des conditions de sécurité normale.

         Oui, le vélo nécessite des voies propres. Pour l’essentiel, ces pistes cyclables doivent exister en priorité sur les grands axes structurant la ville : l’axe Jean-Jaurès/Stalingrad-route d’Enghien, l’axe Héloïse/gare d’Argenteuil, l’axe Ml Joffre au pont d’Argenteuil via Gabriel Péri, et l’axe Louis Lhérault, la voie longeant la ligne de Ceinture.

         Cela concerne, et la Ville et le conseil départemental. Et alors ? Au travail messieurs, on appuie sur les pédales, ce n’est tout de même ni le Puy de dôme ni le Tourmalet ! DM

Industrie pharmaceutique : Sanofi, Pfizer et compagnie, le monde aux 25, 30 % de profits sur le dos des salariés, des malades, de la sécurité sociale…

 

Sanofric

 

 Bien vu !

Pas même trois semaines après avoir confirmé la suppression de 400 postes en recherche pharmaceutique, en pleine période de crise sanitaire, Sanofi vient de rendre publique une hausse de son dividende par action : ce sont 4 milliards d'euros qui seront ainsi versés.

         Si Sanofi n'a pas eu de succès dans la mise au point d'un vaccin contre la pandémie, l'entreprise aura donc préservé l'essentiel pour les actionnaires, soigner leur santé... financière.