dimanche 27 septembre 2020

Éducation : le « tout numérique » et l’abandon des manuels-papier : un progrès très-très loin d’être évident. L’exemple du Grand-Est

 

« Lycée 4.0 » : de l’affichage et des commandes publiques au grand patronat

 


La région Grand-Est a décidé d’équiper chaque lycéen d’un ordinateur portable. En contrepartie, il faut passer au dispositif 4.0, dit tout-numérique, c’est-à-dire essentiellement supprimer les manuels scolaires papier.

Cette façon de faire est absurde du point de vue pédagogique autant que du point de vue technique. Pour passer au tout numérique, il aurait fallu commencer par s’assurer d’un débit de connexion apte à supporter une telle demande dans chaque établissement ; il aurait fallu créer les contenus numériques aptes à remplacer réellement, et avec un service augmenté, les manuels papiers ; il aurait fallu équiper les enseignants et les former à utiliser le matériel fourni aux élèves ; et enfin, il aurait fallu prendre du temps pour familiariser les élèves à un usage pédagogique de leur matériel. Rien de tout cela n’a été fait.

         Tout cela aurait demandé un encadrement en adultes, parce que tout apprentissage nécessite une présence humaine, même celui du numérique.

         Ce choix de mettre la charrue avant les bœufs a sa logique : une logique de promotion politique pour l’équipe à la tête de la région, et surtout de subvention du patronat. Il n’y a jamais d’argent pour embaucher dans l’éducation, mais on le trouve pour acheter des équipements à des entreprises privées, quitte à ce qu’ils soient sous-employés parce qu’on a volontairement brûlé les étapes.

         Éduquer correctement n’est pas un problème technique, mais de volonté politique. Cela passe avant tout par un investissement en moyens humains : un investissement dont est incapable cet État préoccupé uniquement de garantir les profits des capitalistes.

Total : « zéro pétrole » ? Pour nous d’abord : c’est « zéro licenciement »

 

Total invente le plan de licenciements verts

 


Total a annoncé la fermeture de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne.

         A la place, devrait s’installer un ensemble « zéro pétrole », une unité de fabrication de biocarburant et une usine de bioplastiques. On imagine que le qualificatif « vert » de ces unités justifiera tous les financements publics.

         Mais en attendant, le groupe Total, riche à milliards, s’apprête à mettre à la porte au moins 150 travailleurs, si ce ne sont pas les 400 qui travaillent actuellement sur le site.

         Alors « zéro pétrole » ou pas, pour les travailleurs, ce doit être « zéro licenciement ».

Capital, profits, Coronavirus, les travailleurs au travail ! Pour Castex-Véran, pas de restrictions de ce côté-là…

 

Coronavirus : pas de barrière pour les profits

 


Les nouvelles mesures restrictives prises au nom de la lutte contre la covid-19 concernent un certain nombre de villes et de lieux, comme les bars et les restaurants, mais en aucune manière les grandes entreprises. Là, les travailleurs pourront continuer à s’entasser, de même que dans les transports en commun pour s’y rendre. Les actionnaires et autres bourgeois, les financiers et leurs profits sont protégés par les barrières efficaces érigées par ce gouvernement.