lundi 21 septembre 2020

CGT : on ne discute pas gentiment autour d’un café avec le chef du Medef (DM). Un article de notre hebdomadaire de cette semaine

 

Débat Martinez – Roux de Bézieux : les intérêts des travailleurs à la trappe

16 Septembre 2020

Alors que la fête de l’Humanité s’est tenue de façon restreinte en raison du Covid, le PCF a choisi, comme à son habitude, d’inviter plusieurs patrons et ministres, offrant une tribune supplémentaire à ceux qui ont déjà les médias à leur service, quand ils ne les possèdent pas directement.

Cette fois, c’est carrément Roux de Bézieux, le patron du Medef, qui a été invité à un débat avec Philippe Martinez, le secrétaire de la CGT.

Présenté par l’Humanité comme « le choc de la fête », ce débat n’avait rien d’un combat. Le représentant des capitalistes assumait parfaitement les intérêts de sa classe, son parasitisme et les coups contre le monde du travail. Mais les intérêts présents et futurs des travailleurs, eux, n’avaient pas de défenseur.

Roux de Bézieux n’a affiché aucun complexe à bénéficier de l’argent public. Ainsi, à propos du plan de 100 milliards et de la prise en charge publique du salaire en cas de chômage partiel, il a déclaré : « C’est l’État qui a stoppé l’activité économique. Il est donc logique qu’il vienne au secours des entreprises. »

Roux de Bézieux a assumé avec le même cynisme l’irresponsabilité patronale en matière d’environnement : « Dans 99 % des cas, si produire en polluant moins était moins cher, on le ferait depuis longtemps. » Il a aussi raillé les timides demandes de Martinez pour des « places pour les salariés dans les prises de décision », affirmant : « Je reste capitaliste. Celui qui met l’argent, in fine, doit décider. »

En affirmant sans complexe à la fois son parasitisme et sa mainmise absolue sur les décisions économiques, le porte-parole des patrons était dans son rôle. Mais, loin de mettre en cause la dictature capitaliste, le dirigeant syndical a au contraire cherché le consensus sur un terrain nationaliste. Il a réclamé que « 40 % des investissements publics soient nationaux » ou à l’échelle européenne, au nom de « règles sociales » qui écarteraient les entreprises chinoises. Le patron n’a pu qu’approuver le fait qu’un syndicaliste se propose ainsi de débarrasser le patronat français de certains de ses concurrents.

Quant à l’instauration d’un smic européen, Roux de Bézieux a indiqué hypocritement : « Le problème, c’est d’aller convaincre le patronat polonais. » À quoi Martinez a répondu : « C’est à vous de le faire. » Comme si le Medef pouvait être un allié pour la défense des intérêts des ouvriers polonais ou français ! Comme si les grands groupes français n’exploitaient pas férocement les travailleurs des cinq continents depuis des siècles en jouant sur toutes les différences. Avec l’innocence de l’enfant qui croit au père Noël, Martinez souhaite « recréer la solidarité », non entre travailleurs, mais « entre employeurs » et souhaite que « les entreprises qui ont beaucoup de moyens puissent aider les petites, par exemple à mieux payer leurs salariés ». Une hyène a plus de chances de devenir végétarienne.

Il n’est pas étonnant que Roux de Bézieux se soit félicité d’un tel débat, où un syndicaliste a pu faire croire que l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre du patronat lui-même.

                                                  Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2720)

Logement, rien dans le plan de relance, mais des centaines d’enfants à la rue

 

Dans le cadre d’une crise du logement qui s’accélère

 


Selon les décomptes que viennent de communiquer plusieurs ONG (chiffres qui ne reflètent sans doute qu’une partie de la réalité), près de 1 500 enfants ont dormi à la rue la veille de la dernière rentrée scolaire, dans la nuit du 1er au 2 septembre, leurs familles ayant appelé le 115 pour obtenir un hébergement d’urgence, mais en vain. Les associations soulignent que la crise du logement s’accélère, que les familles privées de domicile se multiplient. D’ailleurs le fameux plan de relance de Castex ne relance rien dans ce domaine.

Rien d’étonnant à cela, ni au fait qu’il n’utilise même pas les nombreuses dispositions légales permettant la réquisition des logements vides. Loger décemment les plus démunis n’est absolument pas dans les priorités du gouvernement.

« Argenteuil, printemps de l’intérieur » : le rappel du rôle de nos militants

 

Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour maintenir le lien

 


La mairie d’Argenteuil et les Archives Municipales collectaient ce week-end le témoignage des habitants sur le confinement du printemps dernier. Il fallait aller se faire photographier dans l’agora de l’hôtel de ville, avec un objet ayant marqué son confinement personnel.

         J’ai donc joué le jeu et me suis fait photographier comme il se doit.

J’aurais pu amener une paire de chaussures pour marquer l’importance de l’heure de promenade alors permise. Ou bien le « blanc », l’effaceur qui permettait de raturer jour après jour l’attestation de sortie dont nous avions besoin. Non, j’ai choisi de me faire photographier lisant un exemplaire du journal Lutte ouvrière.

         Non, ce n’est pas à proprement parler pour faire la promotion de notre hebdomadaire ouvrier.

         Il s’agissait seulement de souligner que ce journal a été un des rares à paraître sous forme « papier » toutes les semaines du confinement, et je dis bien toutes les semaines du confinement. Qu’il a permis de maintenir le lien avec des habitants isolés de la commune, que nous le portions à nos abonnés dans la Ville durant l’heure de marche impartie, semaine après semaine.

         Les dominants ne mettront pas sur le devant de la scène les militants qui ont eu un rôle important durant ce grand moment de solitude et d’isolement pour certains.

         Le journal Lutte ouvrière, ses rédacteurs, ses imprimeurs, ses diffuseurs, les libraires, ses militants, méritaient bien, tous, que je leur rende hommage samedi dans l’agora de l’hôtel de ville. DM