Dassault
: attaques en Rafale
16 Septembre 2020
L’envolée, lundi 14 septembre, du
cours de l’action Dassault Aviation a salué la commande probable de Rafale
annoncée par la Grèce. On comprend que les spéculateurs y voient des
perspectives alléchantes de profits, et que les actionnaires, au premier rang
desquels la famille Dassault, se frottent les mains.
On se souvient aussi qu’il n’y a
pas si longtemps les gouvernements de France et d’Allemagne mettaient le
couteau sous la gorge de la Grèce pour lui imposer de dépenser moins pour les
retraites et les services publics à destination de la population. Car il
fallait rembourser les banquiers. Cette fois, pour acheter 18 avions de guerre
à Dassault, le gouvernement français ne trouve rien à redire à la dépense de 2
milliards d’euros d’un État déjà fortement marqué par la crise : il faut
servir les marchands d’armes.
Cette commande n’en a pas moins
été commentée favorablement par les travailleurs de l’usine d’Argenteuil, comme
probablement dans les autres sites de production. D’autant que la direction
générale organise durant ce mois de septembre une série de négociations pour
leur faire payer la crise, avec au menu : des mesures de chômage partiel
sur plusieurs sites (Argenteuil et Anglet) ainsi que des attaques sur le
treizième mois et la participation. Ces attaques montrent que ce qui est sans
doute une aubaine pour les actionnaires ne l’est pas pour les
travailleurs !
Car, bien avant cette dernière
commande, la situation de l’entreprise était florissante. Dassault, avec une
trésorerie positive supérieure à 4 milliards, avait largement les moyens
d’assurer du travail pour tous, sans diminution de salaire, quelle que soit la
charge de travail. Le PDG de Dassault Aviation, Trappier, avait par ailleurs
obtenu quelque 8 milliards supplémentaires de subventions pour la filière
aéronautique, pour entre autres, paraît-il, « sauvegarder des
emplois ». Le gouvernement ne mettait d’ailleurs aucune condition ni aucun
contrôle sur l’utilisation de ces milliards.
Tout cela n’avait pas empêché
Dassault Aviation de mettre au chômage la majorité des travailleurs en contrats
précaires ainsi que des sous-traitants.
La famille Dassault profite d’un
contexte général de crise économique pour tirer le maximum des travailleurs.
Aucune commande d’avions ne l’empêchera de tenter d’imposer des reculs tant en
matière d’emploi, de conditions de travail que de salaire. Seule la volonté des
travailleurs à s’y opposer la fera reculer.
Correspondant LO (Lutte ouvrière
n°2720)