Rentrée
scolaire : retour à l’anormal… en pire !
09 Septembre 2020
Malgré le coronavirus, le
ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer voulait une rentrée «
normale ». Il a effectivement organisé une rentrée comme toutes les autres,
avec son lot de classes surchargées, de professeurs, d’infirmières, de
secrétaires ou d’autres personnels pas encore nommés.
Après six mois sans école,
beaucoup d’élèves auraient, encore plus que d’habitude, besoin d’être bien
accompagnés pour rattraper leur retard. Mais certains peuvent arriver dans une
classe où il manque trois ou quatre professeurs, pas encore affectés, ou absents
et pas remplacés. Les fermetures de classes prévues ont été faites, sans tenir
compte de la nécessité de classes moins surchargées, aussi bien pour éviter la
propagation du virus que pour faire face aux difficultés des élèves suite au
confinement. Au contraire, beaucoup d’établissements voient les effectifs de
chaque classe augmenter.
À part les masques, et encore,
pas fournis partout dès le jour de la rentrée, le ministère n’a pratiquement
rien prévu pour éviter la propagation de l’épidémie. Dans certains
établissements, il n’y a qu’un seul distributeur de gel hydroalcoolique à
l’entrée. Pour le reste, tout continue comme avant, avec les classes de plus de
trente élèves entassés dans de petites salles, les couloirs surchargés à la
sortie des classes, les salles de cantine pleines, sans distanciation possible.
En cas de fermeture d’une classe
ou d’une école, à cause de cas de Covid, que faire pour garder les
enfants ? Les réponses contradictoires des ministres aux interviews
témoignent d’une impréparation totale. « On ne laissera pas les parents sans
solution et si jamais une décision lourde de fermer une classe ou de fermer une
école est prise, évidemment qu’on proposera des solutions aux familles », est
tout ce qu’a trouvé à dire Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Mais
c’est tout le contraire qui se passe puisque les parents doivent se débrouiller
seuls, alors que les classes et les écoles fermées sont encore peu nombreuses,
et que le problème pourrait être facile à gérer.
Après le confinement, le
personnel des hôpitaux dénonçait le retour « à l’anormal ». C’est le
cas aussi dans l’enseignement, où la rentrée se déroule, comme toutes les
autres, sans que le gouvernement ait voulu consacrer un peu d’argent public à
créer les emplois nécessaires, et à organiser au mieux la prévention contre
l’épidémie.
Hélène
COMTE (Lutte ouvrière n°2718)