mardi 1 septembre 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du 30.8.2020


MASQUÉS MAIS PAS MUSELÉS !

 
Face à la menace d’une seconde vague de l’épidémie, le gouvernement a consacré sa semaine de rentrée aux discours sanitaires. Gestes barrières, port du masque obligatoire, y compris à l’extérieur, conseils aux « Papys, Mamies », Castex et Macron ont multiplié les recommandations comme si nous étions de grands enfants ou des demeurés !
À côté de ça, ils refusent la gratuité du masque. Et pendant qu’ils en appellent à la responsabilité de chacun, ils cachent leurs propres manquements. Parce que, malgré la crise dramatique que nous avons traversée, avec plus de 30 000 morts, le gouvernement n’a pas fait ce qu’il fallait pour affronter une nouvelle flambée de contaminations.
Il n’a pas fait ce qu’il fallait dans les hôpitaux. Il n’a pas fait ce qu’il fallait dans les Ehpad. Il n’a pas fait ce qu’il fallait dans l’Éducation.
Si tant est que la promesse du Ségur de la santé de créer 7 500 emplois dans les hôpitaux soit honorée, il ne s’agit là que de saupoudrages face aux besoins. Et voir le gouvernement mégoter sur les 300 euros d’augmentation demandés par les hospitaliers alors qu’il a débloqué des centaines de milliards pour le grand patronat est aussi révoltant que significatif : la Santé publique et les hôpitaux ne sont pas sa priorité.
Les Ehpad ne sont pas mieux traités. Le ministre de la Santé a annoncé la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée au grand âge. Mais, dans les maisons de retraite, où sont les créations d’emplois ?
Beaucoup d’établissements n’ont pas d’infirmière et de médecin à demeure 24 heures sur 24. Il faut aussi plus de personnel, plus d’animateurs, et il faut augmenter les salaires. Rien n’a été fait. Et nous voilà en train de revivre les mêmes horreurs avec certains Ehpad, condamnés à reconfiner leurs résidents dans leur chambre !
Dans l’Éducation nationale, c’est la même passivité, la même incurie : il n’y a pas eu d’embauche d’agents de service dans les écoles, les collèges ou les lycées, pour assurer le surcroît de travail lié aux désinfections. Pas d’embauche d’infirmières ni de médecins scolaires. Et pas de recrutement d’enseignants pour dédoubler les classes, ce qui serait salutaire non seulement pour assurer la distanciation physique, mais aussi pour rattraper le retard scolaire.
Et puisque les personnels et les élèves de plus de onze ans porteront le masque, il n’est plus question de distanciation, ni même d’empêcher le brassage des classes. « Tout peut reprendre normalement », dit le ministre. Et en cas de mise en quatorzaine et de cours à distance, les professeurs, les parents et les élèves seront, comme en mars dernier, livrés à eux-mêmes.
La situation exceptionnelle exigerait des mesures exceptionnelles, à commencer par des créations d’emplois massives. Eh bien non ! Et le plus fou est qu’il y a des millions de chômeurs qui ne demandent qu’à travailler et que, tous les jours, les ministres clament leur volonté de combattre le chômage !
Jeudi, le gouvernement va officialiser son plan de relance. L’État dispose de 100 milliards, l’équivalent de 2,7 millions d’emplois payés 1 800 euros net mensuels, cotisations sociales incluses. Et au lieu de créer directement ces emplois dans les secteurs vitaux de la société, il va, une fois de plus, arroser les grandes entreprises et leurs propriétaires.
À coups d’aides publiques, de baisses d’impôts et de cotisations, l’État aidera la bourgeoisie à restaurer ses profits. On comprend que le Medef jubile : le gouvernement fera remonter les cours boursiers et donnera, de nouveau, du grain à moudre aux spéculateurs.
Les emplois sont détruits par dizaines de milliers, les salaires sont amputés, les conditions de vie aggravées, mais Macron vole au secours des profits des privilégiés !
Les mesures exceptionnelles et les milliards qui vont avec sont réservés aux capitalistes. Ils vont encore grossir les fortunes d’une minorité déjà richissime. Les intérêts des travailleurs et de la société sont à l’opposé et nécessitent un tout autre plan.
Contre les licenciements, il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Contre l’explosion du chômage, il faut créer des emplois dans la Santé, l’Éducation, les transports.
Ces emplois ne généreraient pas de profits pour la classe capitaliste, ils produiraient de l’utilité sociale, du bien-être pour tous. Ils répondraient, enfin, aux besoins les plus indispensables de la société et des classes populaires. Alors, contre le plan du gouvernement pour la relance des profits, défendons nos intérêts de travailleurs !

Lutte ouvrière : à défaut de notre fête interdite, un meeting ouvrier de « retrouvaille »


La fête de Lutte ouvrière interdite

 


Malgré notre volonté et notre détermination à organiser Ia Fête de Lutte ouvrière des 26 et 27 septembre en région parisienne, en tenant compte bien sûr des contraintes sanitaires, celle-ci n’aura pas lieu cette année. La préfecture du Val d’Oise vient de l’interdire. Mais nous pourrons nous retrouver

Vendredi 9 octobre à la Mutualité (24 rue Saint-Victor, Paris 5e – métro Maubert-Mutualité),
à 20 h, pour un meeting de rentrée.

Dans cette période de crise et d'attaques contre les travailleurs, l'affirmation des perspectives communistes révolutionnaires et l'activité militante sont plus que jamais indispensables. 

À Argenteuil, lors de nos activités et nos permanences, également bien des occasions de se retrouver dans les jours et les semaines qui viennent

Morts du travail : ce ne sont pas les médias dévoués au patronat qui en parleront


Une mort atroce au travail près de Lannion

 
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Un salarié est mort et cinq autres ont été blessés lors d’un incendie à l’usine de traitement des déchets et d’incinération Valorys à Pluzunet, près de Lannion, en bretagne. C’est lors d’une opération de maintenance que le drame s’est produit : une projection d’huile à 360° venant d’une turbine en serait à l’origine.
Cette entreprise, rénovée en 2012, traite les ordures ménagères de plus de 180 000 habitants de la région. Quel que soit le secteur, les salariés sont toujours en première ligne pour faire fonctionner la société, y compris au péril de leur vie. Cet accident en est un malheureux exemple parmi les centaines de cas de travailleurs qui meurent chaque année au travail.
         Ces morts-là dont parlent la presse locale n’ont en revanche guère droit de figurer dans les grands médias. Pas assez médiatiques sans doute pour eux.

Mélenchon en vue des présidentielles de 2022 : et un clin d’œil au Medef


Se « présidentialiser »  passe évidemment par là

 


Mélenchon a récemment confié qu'il avait téléphoné à Roux de Bézieux, le patron du Medef, durant le confinement et s'en est dit « agréablement surpris ». Selon lui, il s'agissait de connaître sa position sur le recours possible aux nationalisations et aux réquisitions.
Qui peut être surpris par cette confidence ? En tout cas pas nous. Car la prétendue « rupture » avec le capitalisme, évoquée par les Insoumis lors de leur université d'été, est aussi bidon que celle de Mitterrand en son temps, ou que Hollande déclarant que la finance était son ennemie.

Argenteuil, Ma Ville, et comme un petit air de petit mensonge. Et puis, une petite brève personnelle


Se donner les moyens de tisser les liens

 


Cela a dû faire sourire plus d’un. Il y a quelques jours, un numéro de Ma Ville, le mensuel de la municipalité, est apparu sur le site d’Argenteuil. Rien d’extraordinaire à cela, sauf qu’à part les quelques lecteurs de ce site qui auront remarqué le fait, il y aura eu bien peu d’habitants pour lire en août ce mensuel, indiqué pourtant comme étant celui du mois d’août. Mais pourquoi donc ne pas l’avoir marqué comme étant un numéro de septembre ?
         Pure coquetterie ? Ou risible tentative pour tenter de montrer que la municipalité avait bien été présente en août ?
         Cela serait dérisoire, si la population de la Ville ne vivait pas depuis des mois une situation bien particulière. Cet été, bien des jeunes, bien des familles, bien des anciens, ont dû rester en plus à Argenteuil-plage (sans plage). Cela, en particulier, ayant été dû à certaines fermetures de frontières et à l’impossibilité de pouvoir réserver un moyen de transport. Et les moments de canicule ont encore rendu plus difficile la période avec cette impossibilité de pouvoir s’aérer un peu ailleurs.
         C’est dans ces périodes que les habitants ont besoin de lien, et ce magazine, s’il sert à quelque chose, devrait y contribuer.
         Les membres de la municipalité ont bien le droit de prendre des vacances, tout comme la direction administrative de la Ville, mais il y avait tout à fait la possibilité de maintenir les moyens de communication, voire de les développer dans cette période particulière des vacances.
         Pour notre part, avec de tout autres moyens, c’est ce que nous avons tenu à continuer de faire durant tous ces mois, jour après jour. À ce propos, nos articles, nos photos quand elles sont les nôtres, peuvent être utilisées par quiconque. Les sujets que nous abordons à propos d’Argenteuil sont au cœur des préoccupations des habitants. Bien souvent, ils pourraient être repris et développés par tous, en particulier par les journalistes municipaux en mal d’inspiration (si cela leur arrive bien sûr !). DM
 

Petit paragraphe personnel

Entre Saint-Lazare et Montparnasse, ce dimanche, je me suis fait voler mon portefeuille et mon portable. Comme chacun sait, ce n’est pas joyeux. Nous pensons à cette occasion également à une de nos proches qui s’est faire« tirer» ces dernières semaines son collier un matin, dans un quartier d’Argenteuil, elle en porte les marques. Certes cela m’apprendra à ne pas être emporté par la lecture d’un très bon roman…
         Dans la société pour laquelle je milite, je pense qu’il y aura moins de voleurs, une tare des sociétés où l’individualisme et le mépris des autres est roi.
         Mais cette brève a un objectif plus important. Il faut que mes correspondants habituels me transmettent à nouveau leurs coordonnées téléphoniques, via mon adresse internet. On peut m’appeler. J’ai un portable de secours via Orange, et il me transmet mes appels sur mon numéro habituel.
         Le matin, j’avais discuté avec notre Liliane à ma permanence du marché Héloïse, et nous convenions tous les deux qu’il y avait bien des gens solidaires. Oui, c’est vrai.
         Merci aux agents de Montparnasse qui m’ont fait passer en urgence au comptoir. Merci aux jeunes qui ont accepté que je les double. Merci à ma voisine de train qui m’a permis de téléphoner. Et un grand merci à cette technicienne d’une agence Orange de Bretagne qui s’est décarcassée avec obstination et patience pour me trouver une solution pour que je puisse retrouver un moyen de téléphoner, et qui y est parvenue. DM

lundi 31 août 2020

Rentrée scolaire : discours sans moyens, et le virus en plus !


Rentrée scolaire : discours sans moyens, et le virus en plus !

26 Août 2020

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, multiplie les consultations avec les syndicats d’enseignants, les messages à l’adresse des enseignants et des parents, avec un objectif : convaincre que tout se passera bien à la rentrée prochaine, malgré la circulation du virus.
 


« Nous avons un des protocoles sanitaires les plus stricts d’Europe », a affirmé Blanquer le 24 août, propos appuyés comme il se doit par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. « Il y aura des contaminations à l’école, des enfants vont se contaminer, probablement quelques enseignants aussi, mais on va le gérer », a en effet déclaré ce dernier, ajoutant : « Il est fondamental que l’école reprenne. On ne peut pas laisser cette génération d’enfants sans reprendre ».
Il est effectivement fondamental que les jeunes puissent de nouveau avoir accès à un enseignement dans de bonnes conditions, et ce partout, mais en particulier dans les villes et quartiers populaires, où l’accès à la culture est plus difficile. Certains auront été privés d’école depuis six mois. Mais, à part des discours et l’obligation du port du masque pour les collégiens et lycéens, le gouvernement n’a pris aucune mesure exceptionnelle pour faire face aux nombreux problèmes qui se posent.
Blanquer affirmait sans rire, il y a quelques semaines, que la rentrée serait normale. Mais, depuis des années, aucune rentrée scolaire ne se passe normalement, c’est-à-dire avec des moyens suffisants permettant d’offrir des conditions d’apprentissage correctes. Les difficultés s’accumulent en effet au fil des rentrées scolaires : classes toujours plus surchargées, élèves qui ne trouvent pas de place en collège ou en lycée, locaux exigus, établissements scolaires prévus pour quelques centaines d’élèves qui en accueillent parfois le double.
Le manque d’enseignants qui permettraient d’organiser des groupes plus restreints, et d’aider ainsi les jeunes en difficulté plus efficacement, se fait sentir depuis des années. Le manque de surveillants, d’infirmières, de personnel de nettoyage est tout aussi criant. Les élèves doivent avoir accès à l’éducation, ce droit fondamental nous dit le gouvernement. Mais le nombre d’heures d’enseignement consacrées à l’apprentissage des langues, à l’histoire, à la culture plus généralement, se réduit comme peau de chagrin au fil des réformes gouvernementales.
L’épidémie de coronavirus ne fait qu’aggraver une situation catastrophique depuis longtemps, conséquence des politiques d’économies dans l’éducation menées par les gouvernements successifs.
                                             Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2717)

Un exemple parmi des milliers d’autres 

La rentrée dans l’académie de Nancy-Metz : L’Etat n’a rien préparé

Malgré la menace du virus, cette rentrée annoncée par le recteur d'académie sera comme les autres. Si le dédoublement prévu des petites classes se poursuit dans les zones classées en éducation prioritaire, toutes les autres classes continueront à être surchargées, comme les grandes sections de maternelle qui pourront atteindre 30 élèves en Moselle. Comment respecter les distances entre les élèves dans ces conditions ?
Le gouvernement avait plusieurs mois pour se préparer à cette rentrée de tous les dangers. Il aurait pu dédoubler toutes les classes, trouver des locaux, former des éducateurs, mais il n’a rien fait...
Malgré les risques pour les enfants et leurs parents, les risques pour les enseignants, il continue à faire des économies sur l’éducation pendant qu’il inonde de milliards les entreprises, y compris les plus grandes.

Méditerranée orientale : Grèce, Turquie, grandes puissances européennes, rivalités pour le gaz, le pétrole et pour le reste


Le bruit des armes

 


En Méditerranée orientale, les marines militaires se bousculent. D'un côté, la marine turque qui manœuvre au côté d'un navire américain, de l'autre la marine grecque navigue au côté de navires français et italiens avec le soutien de Chypre et des Émirats arabes unis. Et tout ce beau monde est en principe allié au sein de l'Otan !
Mais avec la découverte de nouveaux gisements de gaz sous-marins, les rivalités ont ressurgi. Chacun montre les muscles pour avoir un éventuel accès au gaz. La France et les Émirats arabes unis en profitent du même coup pour faire pression avec la Turquie qui est leur rivale en Libye.
Même si ça n'est pas pour le moment d'actualité, on ne peut pas exclure que ces bruits de bottes dérapent un jour vers un vrai conflit armé. Tout ça pour que les Total, ENI et autres trusts pétroliers s'engraissent un peu plus.

Licenciements, aéronautique : Figeac Aéro : licencieur subventionné par l’État


Les patrons décident, l’État esquive

 


Le sous-traitant aéronautique Figeac Aéro vient d'annoncer son intention de supprimer 300 emplois dans son siège, après avoir supprimé ces derniers mois un tiers de ses effectifs hors de France. Ce qu'on appelle cyniquement « plan de sauvegarde de l'emploi » détruira ces postes de travail à Figeac, petite ville du Lot qui sera sinistrée.
Figeac Aéro, qui employait encore récemment 4 000 travailleurs, affichait une croissance annuelle de son chiffre d'affaires de 17 % depuis 2014. Cette entreprise a bénéficié du soutien de l'État, qui lui a garanti un prêt de 80 millions d'euros et finance chaque mois les salaires de plus de la moitié des employés placés en chômage partiel.
Mais les capitalistes, qui profitent du travail de leurs salariés, s'en débarrassent au gré des hoquets de leur système économique.