Le rachat
de Photonis inquiète les travailleurs
Quand les pertes d’emplois touchent une région
En Corrèze, après l’annonce pour
2022 de la fermeture de l’usine Borgwarner à Eyrein près de Tulle, c’est
Deshors Moulage, sur la zone de Brive-Laroche, qui vient d’être mise en
liquidation judiciaire.
370
travailleurs de Borgwarner et 47 de Deshors Moulage vont se retrouver sans
travail et sans salaire. Toujours à Brive, la récente annonce du rachat par le
groupe américain Teledyne de l’usine Photonis, leader mondial de la vision
nocturne, plonge les 500 travailleurs dans l’inquiétude.
À chaque
fois, les travailleurs sont confrontés à la rapacité des capitalistes :
Borgwarner est une grande entreprise qui emploie 29 000 salariés dans le
monde et travaille avec les grands groupes de l’automobile aux USA et en
Europe. En dépit d’une prétendue baisse de commandes des boîtes de vitesses
fabriquées à Tulle pour Volkswagen, les affaires sont plutôt florissantes :
en janvier 2020, Borgwarner s’est par exemple payé l’entreprise Delphi
Technologies pour 3,3 milliards de dollars !
Deshors
Moulage dépend du groupe Deshors ADI et fabrique des moules pour pneumatiques
pour des groupes comme Continental. Ouverte à l’automne 2016 avec 68 salariés,
l’entreprise a bénéficié de 400 millions d’aides des collectivités locales pour
s’installer peu après dans 4000 m2 de locaux neufs. La directrice de l’usine et
le maire de Brive promettaient un développement de l’entreprise et de la
création d’emplois à gogo... Le maire de Brive annonçait « un avenir
radieux ». Depuis, 15 emplois ont disparu et aujourd’hui les 47
travailleurs restants voient leur avenir à Pôle emploi !
Alors,
lorsque aujourd’hui le maire de Brive, Frédéric Soulier, explique à propos du
rachat de Photonis que le site de Brive « serait la pierre angulaire d’un
grand plan industriel », il y a en effet de quoi s’inquiéter !
Pas un
travailleur – que ce soit à Borgwarner, à Deshors, à Photonis ou ailleurs – ne
peut accorder le moindre crédit au baratin de ces politiciens ! L’unique
préoccupation des capitalistes dans le contexte de la crise mondiale, c’est de
sauver leurs profits en faisant payer les travailleurs : c’est leur lutte
collective qui pourra imposer de travailler moins pour que tout le monde ait un
travail sans perte de salaire.