La
piscine Youri Gagarine, un équipement sous-dimensionné pour une ville de 115 000
habitants
Manque de moyens mis en œuvre, un manque de volonté politique
Les incidents avec bagarre et
bousculade qui ont eu lieu le 31 juillet à la base de loisirs d’Étampes dans
l’Essonne sont les derniers en date d’une série qui rappelle la situation des
nombreux jeunes des quartiers populaires qui ne partent pas en vacances. Et ces
incidents de l’été n’ont rien de surprenant.
Seule
une minorité parmi la population la plus modeste part habituellement en
vacances. C’est encore plus vrai cette année avec la crise du Covid 19. Elle a
non seulement réduit les ressources de millions de familles, mais, l’épidémie a
aussi supprimé cette année les vacances habituelles dans le pays d’origine.
C’est en particulier le cas des originaires de l’Algérie et du Maroc,
destinations où il n’est actuellement pas possible de se rendre. Cela concerne
des centaines de milliers de familles avec leurs enfants et adolescents.
Pour
tous ceux qui sont restés, en particulier lors des épisodes de chaleur comme
actuellement, les bases de loisirs, les baignades et les piscines prennent un
petit air de lieux de vacances.
Face
à un nombre beaucoup plus important que d’habitude de jeunes restés ici, les
moyens déjà limités pour les aider à passer ce moment particulier n’ont pas été
spécialement augmentés cet été. C’est vrai de la part des communes, de l’État
et des autres collectivités locales.
Face
à ces incidents et à leur propre impuissance, il reste aux responsables
politiques de hausser le ton, tel le représentant du conseil régional d’Ile de
France en charge de la base de loisirs d’Étampes reprenant les commentaires
habituels : « Il y aura désormais une tolérance zéro sur nos douze
îles de loisirs », prônant l’interdiction de l’accès aux fauteurs de
troubles, l’utilisation de drones de surveillance, réclamant des effectifs de
police supplémentaires…
Mais
à défaut de se rendre dans les bases de loisirs, aux baignades et dans les
piscines, les jeunes pourront toujours rester tout simplement dans leurs
quartiers, et se demander ce qu’ils pourraient bien faire.
Les
moyens existent pourtant qui permettraient que ces jeunes puissent partir ou
mener sur place des activités de vacances, en attendant les équipements publics,
telles les piscines en nombre très insuffisant, ou aux capacités trop faibles
comme à Argenteuil. Nous y reviendrons demain. DM
Ce qu’il faudrait multiplier :
À la base d’Argenteuil,
le Coma Aviron organisera un stage à la journée ou à la
semaine, du lundi 24 au vendredi 28 août de 14h à 17h.
Ce stage est ouvert aux
enfants à partir de 12 ans, et c’est payant. Voilà toutefois une
initiative qui va dans la bonne direction.
La base d’aviron est
accessible aux piétons par l’escalier sur le Pont d’Argenteuil ou aux voitures
par la D311