samedi 1 août 2020

Jeunesse, derrière le plan dit de « relance », des aides substantielles au patronat


Plan de relance pour la jeunesse : mille et une façons d’aider les patrons

29 Juillet 2020

Le Premier ministre Jean Castex a présenté jeudi 23 juillet son « plan de relance pour la jeunesse », avec le slogan « un jeune, une solution ».
Il s’est empressé de mettre en avant « des moyens inédits », soit une enveloppe de 6,5 milliards d’euros.
En réalité, dans ce plan pour aider les jeunes, on trouve essentiellement des aides pour les patrons. Certaines existaient déjà, comme les aides à l’embauche d’apprentis ou pour des contrats de professionnalisation. D’autres sont plus récentes, à défaut d’être nouvelles. Les patrons qui embaucheront un jeune, en CDI, mais même pour un CDD de plus de trois mois, pourront toucher plusieurs milliers d’euros – jusqu’à quatre mille si le contrat est signé pour un an. Et cela pour des salaires allant jusqu’à deux fois le smic. Autrement dit, le patronat empochera cette confortable enveloppe même s’il n’y a aucun véritable nouvel emploi à la clé. D’ailleurs, les représentants patronaux se sont empressés de dire qu’ils ne pouvaient rien promettre concernant les embauches.
Les autres mesures du plan ont un air de déjà-vu : des emplois aidés (comprenez : des emplois utiles et même parfois indispensables, mais précaires et avec des salaires très faibles), des suivis plus « intensifs » par Pôle emploi (mais avec quel personnel ?), ou encore 200 000 places supplémentaires dans des formations dites d’avenir.
Mais avec ou sans formation, les jeunes se trouvent confrontés au même problème que le reste du monde du travail : les patrons n’embauchent pas, et même licencient à tour de bras. Ces derniers voudraient tout de même profiter de l’arrivée de 700 000 jeunes sur un marché du travail déjà saturé et paralysé pour leur imposer d’accepter n’importe quel travail, dans n’importe quelles conditions.
Alors, les poses de Macron et de son nouveau Premier ministre, ne risquent pas de tromper grand-monde, à commencer par les jeunes eux-mêmes. Leur avenir, heureusement, ne se décidera pas dans les cabinets ministériels mais dans les luttes, pour imposer les mesures nécessaires à l’ensemble du monde du travail.

                                               Camille PAGLIERI (Lutte ouvrière n°2713)

Anciens : enquête parlementaire sur la pandémie : les anciens sacrifiés


La confirmation d’un tri extrêmement choquant

 


D’après les chiffres fournis par la Commission d’enquête parlementaire sur la crise sanitaire, il apparaît que les personnes âgées de plus de 75 ans ont proportionnellement été bien moins prises en charge dans les services de réanimation durant le pic de l’épidémie qu’ils l’étaient en temps normal. Cela signifie que, malgré l’immense dévouement des hospitaliers, le système a été débordé, incapable de prendre en charge tout le monde et a dû faire ce tri choquant.
Sans compter la situation dans les Ehpad pour lesquels le 15 ou le Samu ont dû refuser dans un certain nombre de cas l’accès à l’hôpital.
C’est la tragique conséquence de décennies d’économies sur les dépenses de santé.

Migrants chassés de partout, en France également


Aubervilliers : encore une expulsion de migrants

 
 

Le campement de migrants installé depuis plusieurs semaines dans la banlieue parisienne, à Aubervilliers, a été démantelé mercredi 19 août. Le prétexte est le même à chaque fois : l’urgence  sanitaire. Mais si les migrants sont  pourchassés d’évacuation en évacuation, c’est que l’État refuse de les accueillir dans des conditions décentes, en leur fournissant des lieux d’accueil satisfaisants. Pour certains de ces migrants, il s'agissait de leur dixième évacuation. Les associations qui leur viennent en aide dénoncent depuis toujours cette situation intolérable. En vain !

Répression syndicale : SNCF et ministère du travail unis pour le licenciement d’Éric Bezou


SNCF : décision inacceptable

29 Juillet 2020

Après un an de procédure disciplinaire, la SNCF vient d’obtenir le licenciement d’Éric Bezou, militant syndical de longue date sur la région de Saint-Lazare. Le prétexte de ce licenciement, s’être agenouillé devant sa hiérarchie pour protester contre la soumission qu’on exigeait de lui, est grotesque. L’inspection s’est d’ailleurs opposée à deux reprises à ce licenciement. Mais, véritable fait du prince, le ministère du Travail a choisi de désavouer l’inspection du travail et a permis à la SNCF de radier ce cheminot.
Ce licenciement fait partie de la guerre que la SNCF mène pour démolir les droits des travailleurs. En licenciant, sous les prétextes les plus futiles, nombre de militants ou de grévistes, elle cherche à intimider les dizaines de milliers de cheminots qui ont montré, en particulier lors de la dernière grève contre la réforme des retraites, qu’ils ne baissent pas la tête.
C’est bien l’intérêt de tous les travailleurs du rail de s’opposer et dénoncer ce licenciement arbitraire.

                                     Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2713)

Un rassemblement de défense précédent (ph. Révolution permanente)


Argenteuil, poste de police du Val-Nord, l’espoir de la députée et le ministre qui sait la faire marcher


On ne la fera pas marcher par hasard ?

 
La "Dalle" des temps heureux, avec services publics !

Le poste de police du Val-Nord est fermé depuis la mi-mai suite aux incidents consécutifs à la mort dans un accident de moto du jeune Sabri, et à une tentative d'incendie. Il aurait très bien pu être rouvert néanmoins dans les jours qui ont suivi.
         Aujourd’hui, la députée du cru supplie le ministre de l’intérieur qu’il soit rouvert dans les meilleurs délais.
         Elle a obtenu certes de bonnes paroles réconfortantes de ce dernier… mais comme chacun sait, entre les paroles et les actes, il y a souvent une grande différence.
         On mesure là la portée des paroles fortes du gouvernement sur la présence de la « république » dans les territoires et plus particulièrement ceux des quartiers populaires, quand celui-ci se permet de fermer un lieu où la population pouvait par exemple déposer plainte à proximité.
Pour les choses sérieuses, il est vrai, qu’en cas de gros problèmes, ses escadrons sont prêts à quitter leurs casernes pour arriver à la demande dans ces mêmes quartiers. Il n'y a alors pas d'entrave pour cela.
         La députée fait d’autant plus grise mine qu’elle se vantait d’avoir fait obtenir pour Argenteuil un surcroît d’effectif de 15 policiers de sécurité du quotidien (PSQ) pour le centre-ville.
         Elle rend pourtant des services, cette dame, en votant tout ce que le gouvernement lui demande de voter. Rien n’y fait. Quel manque de gratitude en retour. À suivre donc. DM

vendredi 31 juillet 2020

Assurance chômage : Castex à l’attaque


Assurance chômage : Castex à l’attaque

29 Juillet 2020

Alors que le Premier ministre avait annoncé à grand renfort de publicité, le 18 juillet, un report du deuxième volet de la réforme de l’assurance chômage, le projet de décret, transmis aux syndicats par le ministère du Travail quelques jours plus tard, ne fait pas mention du report du volet sur les nouvelles conditions d’accès au chômage.
Les représentants des confédérations syndicales qui avaient été conviés à cette réunion ont tous fait mine de découvrir le pot aux roses.
La suppression du volet concernant les nouvelles conditions d’accès au chômage, qui en durcit les conditions et est entré en vigueur le 1er novembre dernier, ne sera donc pas rétroactive pour les personnes ayant perdu leur emploi entre le 1er novembre 2019 et le 1er août 2020, au prétexte que cela aurait obligé Pôle emploi à recalculer leurs droits, chose paraît-il techniquement impossible.
Par ailleurs, au 1er novembre 2019, il fallait avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois pour prétendre à une indemnisation, contre quatre mois au cours des 28 derniers mois auparavant. De ce fait, entre novembre 2019 et février 2020, plus de 20 000 demandeurs d’emploi se sont vu refuser une ouverture de droits chaque mois, selon une estimation de l’Unedic. Or, si le retour aux quatre mois de travail est bien validé, ce sera toujours sur une base de 24 mois, et non 28. Ce seul écart de quatre mois empêche l’ouverture des droits au chômage pour nombre de travailleurs. Enfin, le seuil permettant un rechargement des droits sera de quatre mois alors qu’il était d’un mois avant le 1er novembre.
En annonçant le report de la réforme de l’assurance chômage, Castex cherchait surtout à gagner du temps, à ne pas allumer d’incendie social au moment où le chômage frappe de plus en plus de travailleurs.

                                                    Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2713)

Fruits et légumes : les prix flambent


Le Covid 19, le prétexte pour que les distributeurs se sucrent

 


Une association de défense de consommateurs a fait le constat que les prix des fruits et légumes frais ont explosé, l’augmentation pouvant atteindre 17 % pour certains fruits, du jamais vu, souligne  cette association.
La faute au Covid 19 nous disent les commentateurs... Sauf qu’on constate qu’entre les prix des producteurs et ceux des produits dans les grandes surfaces, ceux-ci sont multipliés par 4 ou 5. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour en conclure que ces distributeurs se sucrent abondamment.
Les classes populaires ne doivent payer ni la crise sanitaire ni la spéculation de la richissime grande distribution : il faut augmenter les salaires et pensions et les indexer sur les prix !

Chômage partiel et patrons fraudeurs : un secteur en forte croissance


Une deuxième nature chez les patrons

 


La nouvelle ministre du Travail Élisabeth Borne vient de révéler que sur l’ensemble des contrôles effectués sur les entreprises ayant bénéficié du chômage partiel, 1400 fraudes avaient déjà été constatées.
Les patrons étant entièrement indemnisés pour mettre leurs salariés en chômage partiel, pour beaucoup la tentation était forte de faire travailler en plus en télétravail tout en se faisant payer par l’État ; il faut dire qu’ils sont tellement habitués à être arrosés...
Il y a un mois le nombre de suspicions de fraudes était de 850 entreprises, aujourd’hui de 1400… On peut dire qu’en ce moment, le seul secteur capitaliste en croissance, c’est la fraude !