Assurance
chômage : Castex à l’attaque
29 Juillet 2020
Alors que le Premier ministre
avait annoncé à grand renfort de publicité, le 18 juillet, un report du
deuxième volet de la réforme de l’assurance chômage, le projet de décret,
transmis aux syndicats par le ministère du Travail quelques jours plus tard, ne
fait pas mention du report du volet sur les nouvelles conditions d’accès au
chômage.
Les représentants des
confédérations syndicales qui avaient été conviés à cette réunion ont tous fait
mine de découvrir le pot aux roses.
La suppression du volet concernant
les nouvelles conditions d’accès au chômage, qui en durcit les conditions et
est entré en vigueur le 1er novembre dernier, ne sera donc pas rétroactive pour
les personnes ayant perdu leur emploi entre le 1er novembre 2019 et le 1er août
2020, au prétexte que cela aurait obligé Pôle emploi à recalculer leurs droits,
chose paraît-il techniquement impossible.
Par ailleurs, au 1er novembre
2019, il fallait avoir travaillé six mois au cours des 24 derniers mois pour
prétendre à une indemnisation, contre quatre mois au cours des 28 derniers mois
auparavant. De ce fait, entre novembre 2019 et février 2020, plus de
20 000 demandeurs d’emploi se sont vu refuser une ouverture de droits
chaque mois, selon une estimation de l’Unedic. Or, si le retour aux quatre mois
de travail est bien validé, ce sera toujours sur une base de 24 mois, et non
28. Ce seul écart de quatre mois empêche l’ouverture des droits au chômage pour
nombre de travailleurs. Enfin, le seuil permettant un rechargement des droits
sera de quatre mois alors qu’il était d’un mois avant le 1er novembre.
En annonçant le report de la
réforme de l’assurance chômage, Castex cherchait surtout à gagner du temps, à
ne pas allumer d’incendie social au moment où le chômage frappe de plus en plus
de travailleurs.
Aline RETESSE (Lutte ouvrière
n°2713)
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