mercredi 29 juillet 2020

Le chômage explose… et ce n’est pas fini


Face à la montée du chômage, avancer notre programme

 


Les chiffres du chômage publiés par Pôle emploi sont encore en hausse pour le mois de juin, plus 31 500 demandeurs d’emploi des catégories A, B et C. Au total, le nombre officiel de chômeurs atteint 6,157 millions, un record depuis… 1996.
Et cette hausse va continuer, au vu des plans de licenciements qu’annoncent les grands groupes capitalistes tels Renault, Sanofi, Airbus et bien d’autres, et au vu des nombreuses faillites de petites et moyennes entreprises annoncées.
Face à ces avalanches de licenciements, il faut s’en prendre à ces groupes capitalistes qui dominent l’économie. Prendre sur leurs profits accumulés depuis des années pour maintenir les salaires et répartir le travail entre tous est pour le monde du travail l’objectif premier à mettre en avant dans la situation actuelle.

Fonction publique : la chute du pouvoir d’achat continue


Toujours ceinture

 


La ministre de la Fonction Publique a annoncé qu’il n’y aurait, une fois de plus, aucune augmentation des salaires des fonctionnaires. Cela fait trois ans que leurs salaires sont bloqués, et donc que leur pouvoir d’achat baisse, comme celui de tous les travailleurs.
Soignants, personnels d’entretien, agents territoriaux, et bien d’autres qui ont maintenu l’activité pendant le confinement, ont démontré que ces salariés étaient indispensables pour faire tourner la société, contrairement aux gros actionnaires qui la parasitent. Alors, comme pour tous les salariés, ce n’est pas à eux de payer la crise.

Covid 19 : un Puy du vraiment fou (Vendée) : De Villiers dans ses œuvres


Les privilèges de Monsieur de De Villiers

 


Après avoir bénéficié d’une autorisation d'ouverture avant tout le monde, le Puy du Fou a donné la première représentation de la saison de son spectacle nocturne, la Cinéscénie, devant 12 000 personnes… pardon devant une tribune de 12 000 personnes divisée en trois par des panneaux de plexiglass. Même le PSG n’avait pas pensé à diviser le Stade de France en 18 tribunes de 4500 places pour accueillir la finale de la coupe de France de football !

Devant la polémique créée par ce tour de passe-passe, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, s’est engagé à respecter à l'avenir la jauge maximale de 5 000 personnes. Quant à payer une amende pour le non respect des règles édictées pour éviter la propagation de l'épidémie, personne n'a pensé à lui demander. Pas même ceux qui tentent de faire porter la responsabilité de l'extension du virus au relâchement des gestes barrières dans la population.

Argenteuil, suite à l’incident notable du marché Héloïse, la municipalité reste muette


La moindre des choses eût été un communiqué pour rassurer

 


Une altercation très violente a eu lieu à la fin du marché Héloïse dimanche dernier, à un moment de grande influence près de l’heure de la fermeture, et alors que l’ampleur de la clientèle n’a pas diminué en ces temps de vacances dans ce marché parmi les plus importants de la région parisienne. L’origine de la bagarre à coups de barre de fer et autre instrument violent a entraîné un mouvement de panique très important qui a fait plusieurs blessés. En l’occurrence, apparemment, une intervention d’un équipage de la Bac, présente à proximité, aurait mis un terme à l’affaire.
         Certains messages extravagants des réseaux sociaux (qui permettent les « instantanés » les plus farfelus les uns que les autres) auraient accéléré la panique.
         L’évènement a donné lieu dans de nombreux médias à des interprétations diverses. Et l’on s’étonne que la municipalité d’Argenteuil n’ait pas fait un communiqué sur un évènement somme toute rare sur ce marché très populaire. Il aurait permis de donner la mesure exacte de l’affaire et de ne pas développer à l’avenir un climat de crainte au sujet d’un marché très important pour les plus modestes et où les commerçants ont déjà subi de plein fouet les conséquences du confinement et de son prolongement tardif.
Ce communiqué aurait aussi permis de marquer la sollicitude de la municipalité à l’égard de ces commerçants qui, dans la panique, ont perdu de l’argent, qui n’ont pas besoin de cela, et qui se plaignent du manque de surveillance. Ni communiqué, ni message de soutien, c'est très regrettable. DM

mardi 28 juillet 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 27 juillet 2020


Contre la sauvagerie du capitalisme, les travailleurs doivent imposer leur droit à l’existence

Pas de trêve estivale pour les licenciements : chaque semaine apporte son lot de nouvelles suppressions d’emplois. Cette catastrophe sociale annoncée pour des centaines de milliers de travailleurs et leurs familles n’empêche nullement Macron et ses ministres de fanfaronner sur leurs mesures et de prétendre que le gouvernement sauvera demain les emplois qu’il est incapable d’empêcher de disparaitre aujourd’hui.
Une semaine après son show télévisé du 14 juillet, Macron s’est à nouveau invité devant les caméras pour vanter le plan de relance de 750 milliards d’euros adopté par l’Union européenne. « Nous nous sommes battus, mais nous l’avons », a-t-il claironné, assurant que les milliards distribués par l’Europe permettraient de financer 40 % du plan de relance national. Deux jours plus tard, c’est son Premier ministre, Castex, qui qualifiait le « plan jeune » du gouvernement de « jamais vu ». Comme si le fait d’exonérer les patrons de cotisations sociales quand ils embauchent des jeunes, y compris pour des CDD de trois mois, était une mesure révolutionnaire et non un énième cadeau accordé au patronat, qui se déclare satisfait par la voix du Medef.
Verser des milliards d’argent public à la grande bourgeoisie n’a rien d’inédit. Lors de la crise de 2008, ils avaient déjà coulé à flots, et il ne s’agissait pas plus à l’époque qu’aujourd’hui de garantir les emplois des travailleurs, mais bien de sauvegarder les profits capitalistes.
Alors, ce qui est historique, ce ne sont pas les plans de relance pour la jeunesse, l’économie ou l’écologie. Ce qui est historique, c’est l’ampleur de la crise qui frappe les classes populaires et qui menace de faire reculer comme jamais les conditions de travail et de vie de toute la classe ouvrière.
Dans le monde du travail, rares sont les familles épargnées. Des dizaines de milliers de travailleurs précaires, en intérim, en CDD ou auto-entrepreneurs ont déjà perdu leurs revenus. S’y ajoutent les plans de suppressions d’emplois annoncés par les grands groupes, avec leurs conséquences en cascade pour les travailleurs des entreprises sous-traitantes, pour les commerces locaux et leurs employés, pour la vie économique et sociale de régions entières.
À ceux qui conservent leur emploi, le patronat annonce aussi la couleur : il faudrait accepter des conditions de travail et des salaires au rabais. Cette semaine, l’équipementier automobile Valeo a dévoilé un plan d’économies de 100 millions d’euros sur le dos des salariés, sans même faire semblant de promettre que les emplois seront préservés. Après s’être débarrassée de 2000 intérimaires, la direction veut imposer aux travailleurs restants le gel des salaires, la perte de jours de congés, l’allongement du temps de travail pour les cadres et le travail de nuit en production à sa guise.
De l’ingénieur à l’ouvrier, de l’embauché au précaire et dans tous les secteurs d’activité, aucun travailleur n’est à l’abri dans la guerre que les grands capitalistes déclarent pour maintenir leurs profits malgré la crise de leur système. Et ces attaques contre le monde du travail tirent toute la société en arrière.
Après une fusillade à Nice, le ministre de l’Intérieur Darmanin, chassant sur les terres de l’extrême droite, a parlé de « l’ensauvagement » de la société et promis des mesures pour restaurer l’ordre. Ces propos ne changeront rien à la dégradation des conditions de vie dans les quartiers. Les incivilités, les violences et les trafics qui empoisonnent le quotidien des habitants sont un sous-produit du chômage et de la misère grandissante. La sauvagerie existe bien : c’est celle d’un système économique incapable d’assurer un emploi et un salaire dignes à des millions de travailleurs.
Alors, à la logique des capitalistes et du gouvernement à leur service, il faut opposer les objectifs du monde du travail. Pour lutter contre le chômage, il faut répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Il faut aussi que l’argent public serve à créer les millions d’emplois qui manquent dans les hôpitaux, les transports, les services d’aide aux anciens ou les écoles, à construire les millions de logements confortables et bon marché qui manquent aujourd’hui, sans qu’un centime n’aille enrichir un grand groupe privé.
Cela nécessitera une lutte collective et déterminée de tous les travailleurs, seul moyen de s’opposer à la course vers l’abîme que nous promettent les capitalistes.

Olivier Véran a à la recherche de boucs émissaires pour se défausser de ses responsabilitéss


À quel âge, Macron a-t-il été responsable du fiasco des masques ?

 


Le ministre de la Santé en appelle « à la jeunesse pour qu'elle soit plus vigilante ». Selon lui, les jeunes feraient moins attention, et seraient donc responsables de la remontée de l'épidémie.
Il faut vraiment avoir tous les culots pour mettre sur le dos d’une fraction de la population la responsabilité de la remontée des contaminations alors que le gouvernement est toujours incapable de fournir des tests en nombre suffisant, incapable de fournir gratuitement des masques à toute la population, incapable de mettre de vrais moyens pour organiser les hôpitaux...

Gouvernement : petits cadeaux entre amis


Accessits très bien payés

 


Le gouvernement Castex vient d'annoncer, trois semaines après sa formation, la nomination de onze secrétaires d’État. Cela montre, sans doute, que l’exercice qui consiste à placer ses amis et ses soutiens sans froisser ses alliés est délicat et difficile. Pour cette nouvelle cuvée, des députés LREM, un conseiller spécial de Macron et des députés du Modem ont décroché la timbale.
L'équipe gouvernementale ainsi grossie compte désormais 42 personnages qui continueront à nous dorer la pilule et à l’occasion à nous matraquer comme leurs prédécesseurs.

« Séparatisme » : une loi pour diviser. Un article de notre hebdomadaire


« Séparatisme » : une loi pour diviser 

Poursuivant sa drague de l’électorat réactionnaire et reprenant les obsessions de Macron et de l’ex-ministre de l’Intérieur Castaner, Castex a, lors de son long discours de politique générale du 15 juillet, évoqué la mise en place d’une loi contre le « séparatisme ». Ce mot, cher à un Zemmour, vise les musulmans encore plus clairement que celui de communautarisme.
Cette loi, si elle est adoptée, devrait renforcer une circulaire déjà adressée aux préfets en novembre 2019, qui avait officialisé le déploiement sur tout le territoire de cellules de surveillance administrative et policière. Il s’agissait de repérer les « signaux même faibles de repli communautaire ». Tous les services publics et les milieux associatifs devaient être enrôlés dans cette croisade au nom de la laïcité et de l’ordre républicain, avec en première ligne l’Éducation nationale. Cette circulaire encourage la délation publique, expliquant même, notamment aux enseignants, comment repérer et signaler des signes de radicalisation islamiste.
Le 14 juillet, Macron avait stigmatisé les marches pour Adama, contre le racisme et les violences policières, disant y voir une volonté de « séparatisme et d’antiracisme dévoyé ». En clair, cette jeunesse et ces manifestants pourraient être eux aussi dans le viseur de la loi.
Castex et Macron n’utilisent pas le terme de séparatisme à l’encontre des ghettos de riches, comme la villa Montmorency à Paris. Et quand ils se drapent du mot de laïcité, ce n’est bien sûr pas pour dénoncer les processions de la Vierge qui ont lieu sur la voie publique, ni pour exiger que les 8 000 écoles catholiques, intégristes ou pas, soient placées sous surveillance. Non, ceux qu’ils visent, ce sont exclusivement les musulmans, les milieux d’origine immigrée et les pauvres.
En fait, toute cette campagne raciste vise deux choses. D’abord, dans la perspective des présidentielles, faire à nouveau des œillades à l’électorat xénophobe, sinon raciste, qui est celui du RN de Le Pen, mais aussi d’une grande partie de la droite, de Dupont-Aignan, de Villiers, Wauquiez, Retailleau et bien d’autres. Et, plus largement, il s’agit là d’essayer, comme toujours, de distiller le poison de la xénophobie parmi les travailleurs. Cela en cherchant à diviser leurs rangs selon l’origine, la langue, la religion, la couleur de peau, alors même que, plus que jamais, ils ont besoin de se rassembler contre leurs véritables ennemis communs : les capitalistes et les gouvernants à leur service.

                                      Christian CHAVAUX (Lutte ouvrière n°2712)