mardi 21 juillet 2020

Covid 19 : masque obligatoire… à notre charge


Rendre les masques gratuits, une mesure qui s’impose




Devant une recrudescence des cas de Covid, le gouvernement a rendu obligatoire le port du masque dans les magasins et lieux publics clos à partir d’hier lundi.
         Une mesure nécessaire, sauf que rien n'est prévu pour distribuer gratuitement ces masques à la population, ce qui serait élémentaire puisque c'est une mesure de salubrité publique. L'amende de 135 euros prévue pour ceux qui n'auraient pas de masque signifie une double peine pour les familles les plus pauvres, l'achat de masques pesant lourd sur le budget.
         Le gouvernement a su arroser les capitalistes d'argent public. Mais débloquer les fonds suffisants pour rendre les masques accessibles à tous, ça, il ne sait pas !

"Sommet européen" : un accord à l'arrache au sommet de l’Union européenne


Partout, le monde du travail doit se préparer pour ne pas payer



Photo Philippe Grangeaud via Flickr

Les Etats membres de l'Union européenneen auront mis du temps pour se mettre d'accord sur les modalités d'un plan de relance pour l'économie européenne. Certains, comme la France et l'Allemagne, voulaient créer un fonds de 750 milliards d'euros dont la plus grande partie serait versée en subventions directes. D'autres, comme les Pays-Bas, le Danemark, l'Autriche et la Finlande, rebaptisés « pays frugaux », préféraient plus de prêts et moins de subventions.
         Quelle que soit le continu de l'accord finalement réalisé, tous les gouvernements présenteront la note à leurs populations sous forme d'impôts et de réduction des services publics. Reste à savoir si elles accepteront sans réagir de la payer...

Airbus : ça plane pour eux


La seule guerre qui vaille est celle pour garder les emplois !



Airbus vient de passer un contrat avec le département de la Défense britannique pour la livraison d'un satellite militaire. Un contrat à 550 millions d'euros, alors même que le groupe a annoncé au début du mois 15 000 suppressions de postes dans le monde, dont 5 000 en France, sans compter le renvoi des intérimaires et des contractuels.
         Ce géant de l'aéronautique voudrait empocher de juteux contrats ainsi qu'une bonne partie des 15 milliards accordés par le gouvernement à la filière tout en jetant des milliers de travailleurs à la rue.
         Pourtant, les bénéfices passés comme présents et futurs pourraient, et devraient, servir à maintenir tous les emplois et tous les salaires de tous les travailleurs, embauchés ou précaires.

Métropole du Grand Paris, EPT Boucle-Nord, à la recherche de stimulants


Des sinécures qui s’ajoutent à des sinécures qui s’ajoutent à…



Question à poser aux habitants : « L’EPT Boucle Nord », ça vous dit quoi ?

La création de la gouvernance de la Métropole du Grand Paris et de ses Établissements Publics Territoriaux a augmenté un peu plus la distance entre les habitants et ceux qui prennent les décisions. Cela pose d’autant plus problème que des compétences importantes ont été dévolues concernant les questions d’aménagement territorial, le vote des Plans Locaux d’Urbanisme en particulier.
         Mais jusqu’à présent, cela ne semble pas emballer les conseillers territoriaux de l’EPT Boucle-nord auquel appartient Argenteuil. Au point que pour lutter contre l’absentéisme de ces messieurs-dames, il est prévu qu’ils auront droit dans les mois qui viennent à des indemnités… conditionnées à leur assiduité : Soit environ 1000 € par mois pour les vice-présidents et 220 € pour les conseillers territoriaux…    
         Pour une séance par mois, c’est bien payé.
         Cela aidera-t-il à stimuler le présentéisme ? À voir. En tout cas, à suivre…

lundi 20 juillet 2020

Dassault-Argenteuil et autres sites : aides publiques et chantage à l’emploi, une correspondance de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Dassault : aides publiques et chantage à l’emploi

15 Juillet 2020

Éric Trappier, président du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques), a récemment obtenu les 7 milliards d’euros d’aide publique présentée comme devant préserver la filière industrielle et l’emploi chez EADS, Safran, Thales et Dassault-Aviation.
L’aviation commerciale a de son côté récupéré 8 autres milliards. Trappier étant par ailleurs PDG de Dassault-Aviation, nul doute que le groupe ne sera pas oublié dans la distribution.
Sur le site Dassault d’Argenteuil, après que la direction a été contrainte le 13 mars d’arrêter la production suite à une grève des travailleurs, qui refusaient alors de mettre leur santé en danger, l’activité est maintenant repartie. Mais, alors qu’en moyenne l’entreprise regroupait plus de 1 100 salariés, il n’y en a plus actuellement qu’environ 850. La direction n’a pas repris nombre d’intérimaires et prestataires, qui y travaillaient souvent depuis des années. Et maintenant, elle fait courir le bruit qu’il y aurait 150 ajusteurs en trop sur le site, dans le but d’alimenter l’inquiétude, espérant ainsi qu’on la laisse tranquille.
Pour mettre les points sur les «i», Trappier a tenu mardi 7 juillet une réunion centrale du CSEC qui annonçait son plan destiné à faire payer la crise aux travailleurs : rapatriement de tous les travaux effectués en sous-traitance, alors même que les 7 milliards sont présentés entre autres comme un soutien aux entreprises sous-traitantes ! Ce que Dassault sous-traite, c’est donc les licenciements ! Quant aux travailleurs des sites bordelais de Martignas et Mérignac, ainsi que ceux de Biarritz (Anglet), ils seraient mis prochainement en chômage partiel. De plus, la direction générale affirme qu’il y aurait encore entre 350 et 800 travailleurs en trop, la fourchette haute étant destinée à mettre la pression sur le gouvernement afin qu’il avance les commandes de Rafale initialement prévues pour les années futures.
Ces licenciements déguisés des précaires, le chômage partiel pour les uns ainsi que le chantage à l’emploi pour les autres sont une véritable provocation des actionnaires, pour l’essentiel la famille Dassault. C’est d’autant plus révoltant que la seule trésorerie de Dassault-Aviation s’élève à quelque 4,5 milliards d’euros de réserve. Seulement 0,7 % de cette trésorerie suffirait à assurer une paie de quelque 3 000 euros brut sur treize mois à 800 travailleurs pendant une année entière. La santé financière rayonnante du groupe n’a absolument pas dissuadé le gouvernement de servir les Dassault, parasites de longue date dans la captation des aides publiques, sans même faire semblant d’exiger une contrepartie comme le maintien de tous les emplois.
Chantage à l’emploi et aux aides publiques, Dassault n’a aucun complexe à défendre sa fortune coûte que coûte. Alors, pour le maintien de tous les emplois et l’intégralité des salaires, face à ce rapace qui empoche sans vergogne l’argent public pour grossir son trésor de guerre, il va falloir se battre pour le contraindre à puiser dans sa réserve.

                                       Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2711)

Avenir industriel ? Pour les travailleurs, c’est l’avenir de leur condition qui compte. Un écho d’entreprise de General Electric Belfort :


Défendre nos intérêts



Après avoir rencontré le ministre de l’économie à Bercy, General Electric Turbines Gaz aurait eu une révélation : il a trouvé huit axes pour assurer un « avenir » à l’usine de Belfort.
         Comme par hasard, il s’agirait de projets dits « écologistes » comme une filière hydrogène. L’Etat, la région se disent déjà prêts à « aider » General Electric à coups de centaines de millions.
         Mais pour notre avenir à nous, les travailleurs rien n’est prévu. GE après avoir fait des promesses d’embauches, a licencié massivement. Comment pourrait-on lui faire confiance ?
         Ce que nous avons besoin, ce n’est pas d’un hypothétique avenir industriel, c’est d’avoir un avenir tout court pour pouvoir vivre, se loger, finir les fins de mois etc...
         Ce qu’il nous faut ce sont des embauches pour avoir de meilleures conditions de travail, d’une augmentation de nos salaires qui nous permette de vivre décemment.
         Bref, nous avons besoin de défendre nos intérêts jusqu’au bout.

 
Ce soir lundi, Nathalie ARTHAUD
à 22 heures sur LCI

Sahel : sous la botte de l’impérialisme français


Des forces armées de défense des intérêts privés des trusts



La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé ces jours derniers la mise en place de Takuba, énième force d’intervention militaire de la France au Sahel. Elle sera constituée de soldats maliens, encadrés de commandos issus des forces spéciales européennes, françaises pour l’essentiel.
         Comme jadis avec les opérations Manta, Serval, Epervier et aujourd’hui Barkhane et sous prétexte de combattre le djihadisme, ces militaires serviront avant tout à préserver dans la région les intérêts de l’impérialisme français et des régimes dictatoriaux qui lui servent de relais. A l’image de celui qui, au Mali ces dernières semaines, a réprimé dans le sang les manifestations populaires.

Algérie : une colonisation qui fit de très nombreuses victimes et déséquilibra la société. Une brève de notre hebdomadaire de cette semaine



 
Une très bonne lecture sur le sujet

 
Algérie : 130 ans de crimes de l’armée française

15 Juillet 2020

Les crânes de 24 résistants à l’invasion française du 19e siècle en Algérie y sont revenus le 4 juillet. Ces crânes de victimes des massacres commis par l’armée coloniale entre 1849 et 1854 avaient été transférés en France comme des trophées de guerre, puis conservés dans des boîtes au Musée de l’Homme à Paris.
Depuis des années, des historiens s’étaient mobilisés pour que ces restes mortuaires soient rendus à l’Algérie. Parmi eux figurent ceux de Cherif Boubaghla, qui fut à la tête d’une insurrection populaire dans la région du Djurdjura en Kabylie, ou de Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaâtcha de la région de Biskra en 1849. Longtemps, l’État français a cherché à effacer la mémoire de ces insurrections et de cette résistance à la colonisation.
La guerre de conquête de l’Algérie dura huit ans et fut particulièrement atroce. L’essentiel des opérations furent des razzias où des troupes spécialement entraînées frappaient par surprise les habitants des régions fidèles à la rébellion d’Abd-el-Kader. Suivant les ordres de leur commandement, les troupes françaises pillaient, massacraient, brûlaient les récoltes, abattaient le bétail, réduisaient les gens à la famine.
De la conquête à la guerre d’indépendance, de 1830 à 1962, l’armée et l’État français se sont rendus coupables d’innombrables crimes. On estime qu’entre 1840 et 1848 la population diminua d’un tiers. Et il fallut plus de dix années supplémentaires de viols, de décapitations, de massacres pour réussir à briser la résistance de la Kabylie.
Cette guerre inaugurait 130 ans de colonisation, achevée par une autre guerre atroce, et l’exploitation des richesses de l’Algérie par la bourgeoisie française. Cette exploitation se perpétue sous d’autres formes et la restitution de ces 24 crânes ne peut ni faire pardonner le passé ni faire oublier le présent.

                                                         C.C. (Lutte ouvrière n°2711)