vendredi 3 juillet 2020

Endettement de l’État français : la dette Covid(e)… les poches des travailleurs. Un article de notre hebdomadaire. À acheter lors de nos permanences


La dette Covid(e)… les poches des travailleurs

01 Juillet 2020

L’endettement de l’État français auprès des banques va atteindre à la fin de l’année 120 % du PIB, un montant jamais atteint hors période de guerre.
Les plans de soutien au grand patronat annoncés lors de la crise sanitaire sont en effet financés pour l’essentiel par l’explosion de la dette publique. Mais le gouvernement entend bien faire payer l’addition aux classes populaires.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé le 29 juin que le gouvernement entend cantonner les 150 milliards d’euros rebaptisés dette Covid dans une structure de défaisance du type de la Cades, Caisse d’amortissement de la dette sociale, chargée de son remboursement.
Cette Cades avait été créée à l’origine par le plan Juppé en janvier 1996, pour une durée initiale de treize ans. Elle était essentiellement financée par l’instauration de la CRDS, Contribution pour le remboursement de la dette sociale, d’un taux de 0,5 % sur quasiment tous les revenus, y compris les allocations chômage, logement ou familiales. Elle a toujours été reconduite, afin de financer les déficits de la Sécurité sociale engendrés par les exonérations de cotisations patronales. Alors que la Cades, et donc la CRDS, devaient disparaître en 2024, leur existence a été prolongée en mai dernier jusqu’en 2033, pour éponger 136 milliards de nouvelles dettes de la Sécurité sociale dues à la crise sanitaire.
Aujourd’hui, l’État s’apprête donc à imputer ces 150 milliards de dette de l’État à la Cades ou à une autre structure créée pour l’occasion. Pour cela, il envisage soit de prolonger la CRDS, cette fois jusqu’en 2042, soit de puiser dans la TVA.
Loin d’être indolore ou virtuelle, la dette publique ponctionne les revenus des classes populaires. La bourgeoisie y trouve une de ses sources d’enrichissement. Comme le disait déjà Marx, « le crédit public, voilà le credo du capital ! »
                                                  Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2709)

Enquête sur le Covid-19 : Buzyn et autres amnésiques


Le ridicule des menteurs ne tue pas, lui
 
Interrogée par la mal nommée commission d’enquête de l’Assemblée nationale, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, qui avait démissionné de son poste au début de l’épidémie pour mener campagne aux municipales à Paris, a défendu son action et celle du gouvernement dont elle était membre. Elle a prétendu avoir « tout vu » et jamais « sous-estimé le risque ». La même Buzyn expliquait il y a un mois que le maintien du premier tour des élections municipales avait été une « mascarade » et que le gouvernement « aurait dû tout arrêter ». Heureusement pour elle, et contrairement au Covid-19, le ridicule ne tue pas.
 


Le virus, c’est le capitalisme


Au jeu de qui sera le lampiste chacun y va de ses contre-vérités : « le système de Santé était prêt», « ce n’est pas de ma faute s’il manquait des masques », « il y avait les tests nécessaires dans les hôpitaux… » Bref on se demande pourquoi on a été confiné. Ces mensonges ont de quoi énerver.
Ce qui est vrai, c’est que tous ces responsables ont contribué chacun leur tour à dépouiller les services hospitaliers pour économiser des milliards sur les services publics pour financer les cadeaux aux entreprises. Gestionnaires du capitalisme, responsables et coupables sans le moindre alibi.

Étudiants étrangers et frais d’inscription : une décision scandaleuse


Pour l’Éducation comme pour le reste, ah bas les frontières !

                                                                     

 
Saisi par plusieurs organisations étudiantes, le Conseil d’État vient de valider la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers originaires de pays situés en dehors de l’Union européenne. La justice administrative ose parler de « modicité » de ces frais, alors que ceux-ci vont par exemple passer de 170 à 2 770 euros pour s’inscrire à une licence. Un racket révoltant qui exclura nombre de jeunes issus des classes populaires d’Afrique et d’ailleurs.

Police et B.A.C. à Argenteuil : Street Press


Éloquente et très convaincante

https://www.streetpress.com/sujet/1593693154-violences-policieres-menaces-viol-racisme-enquete-police-argenteuil-castaner-bac



Conseil municipal d’Argenteuil, remerciements à Frédéric Lefebvre-Naré et Michel Tétart


Deux ex-conseillers municipaux qui ont bien aidé les Argenteuillais à être informés

 

 

Si les habitants d’Argenteuil ne pouvaient compter que sur les moyens pourtant importants de la municipalité, le mensuel Ma Ville et le site internet, ils auraient bien du mal à être, ne serait-ce qu’un minimum informés. Et heureusement qu’il y a les pages locales dans une édition départementale dont LVMH veut se débarrasser.
         C’est à la population de rétablir ses propres moyens d’information. Ce sera un des objectifs de la reconstruction et de la réimplantation du futur parti de classe du monde du travail. Modestement, c’est la raison d’être de ce blog « lo argenteuil ».
         En tout cas, durant le mandat municipal précédent, deux conseillers municipaux nous ont aidés dans ce travail.
         Michel Tétart a toujours été disponible pour échanger et éclaircir des points mis à l’ordre du jour, souvent abscons. Frédéric Lefebvre-Naré par ses comptes-rendus pris in vivo et transmis en temps réel sur le site « Engagés pour Argenteuil » a fait un travail, normal, mais qu’il a été seul à effectuer. Que l’on soit ou pas d’accord avec lui, rapidement isolé de la liste sur laquelle il avait été élu, il a tenu aussi à intervenir systématiquement et a donné un peu de vie à une assemblée qui est essentiellement une chambre d’enregistrement, loin des décisions essentielles.
         En tout cas merci à eux, à qui je transmets un « salut et fraternité » tout particulier. Dominique MARIETTE

jeudi 2 juillet 2020

Élections municipales : abstention record et dégagisme. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître. Vous le trouverez lors de nos permanences dont celle de vendredi de 17 heures 15 à 18 heures 15 au « carrefour Babou »


Élections municipales : abstention record et dégagisme

01 Juillet 2020

Les deux faits politiques du deuxième tour des municipales, le 28 juin, auront été l’abstention record, qui a atteint 59 % en moyenne nationale, et la victoire de listes conduites par des écologistes dans plusieurs grandes villes longtemps gérées par des notables, en particulier de LR ou ralliés à Macron en 2017.
Bien des commentateurs, désespérés par le manque de légitimité de cette édition 2020 des élections municipales, ont mis cette abstention sur le compte de l’épidémie de Covid-19 et du décalage de trois mois entre les deux tours. Si ces événements ont joué leur rôle, les raisons sont bien plus profondes. Élection après élection, même pour la présidentielle ou les municipales qui ont longtemps suscité plus d’intérêt, le cirque électoral fait de moins en moins recette.
C’est particulièrement visible du côté des classes populaires. Ainsi, dans les villes ouvrières, l’abstention atteint des sommets : 76 % à Vaulx-en-Velin ; 74 % à Sevran ; 72 % dans le 7e secteur de Marseille, les quartiers Nord. Frappés par le chômage et la pauvreté, occupés à survivre au quotidien, écœurés par l’alternance au pouvoir de partis qui aggravent les uns après les autres leurs conditions de vie, sans espoir de changement, de plus en plus de travailleurs se désintéressent complètement des élections.
Beaucoup des électeurs qui se sont déplacés ont aussi exprimé le rejet, déjà sensible ces dernières années, des partis et des politiciens en place. Si quelques personnalités, Martine Aubry à Lille, Anne Hidalgo à Paris, ont résisté, Collomb à Lyon, les dauphins de Juppé à Bordeaux et de Gaudin à Marseille ont été battus. Le dégagisme, qui avait permis à Macron de l’emporter en 2017 face au PS et à LR, a profité cette fois-ci aux écologistes, souvent à la tête de listes d’alliance aux contours variables d’une ville à l’autre, mais le plus souvent à gauche, avec des notables du PS, de la France insoumise, parfois du PCF. Comme Grenoble avant elles, les villes de Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Tours, Annecy ou Besançon ainsi que la Métropole de Lyon, avec son budget de 3 milliards d’euros, seront dirigées par des écologistes. Aux yeux de bien des électeurs, en particulier parmi les cadres et la petite bourgeoisie des quartiers de centre-ville ou ceux des jeunes électeurs qui se sont déplacés, les écologistes représentent le renouveau car ils n’ont jamais exercé le pouvoir. La crise sanitaire et les défaillances qu’elle a révélées, les menaces de plus en plus visibles sur le climat ou la biodiversité ont poussé dans le même sens, déjà visible lors des élections européennes de 2019.
Les maires écologistes sont nouveaux, mais ils ont déjà montré qu’ils étaient rodés dans l’art des tractations d’appareil, entre les deux tours, pour fusionner les listes. Tous répètent aujourd’hui qu’ils ont été élus uniquement sur la base d’un « projet commun », mais les accords signés portaient essentiellement sur la constitution des listes et la répartition des postes dans les exécutifs municipaux. Ainsi Anne Hidalgo a sauvé son fauteuil de maire de Paris, grâce à l’accord conclu avec Europe écologie-Les Verts, qui ont obtenu en échange l’assurance de disposer d’une mairie d’arrondissement qu’ils ne pouvaient gagner seuls.
La couleur des mairies a donc changé, mais ceux qui espèrent qu’il en sorte de véritables changements risquent d’en être pour leurs frais.

                                          Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2709)

Airbus débarque ses salariés par milliers


La répartition du travail entre tous avec maintien du salaire !

 


Airbus vient d’annoncer sa décision de supprimer 15 000 emplois  dont 5 000 en France. Une hécatombe pour les travailleurs qui supprimerait plus de 10 % de l’effectif des salariés sous contrat Airbus. Pourtant ce groupe riche à milliards a accumulé les bénéfices ces dernières années, il va largement bénéficier des 15 milliards de cadeaux de l’Etat français au secteur aéronautique.
Sa  direction voudrait donc faire payer la baisse de ses profits aux seuls travailleurs. Pas un seul travailleur ne doit rester sur le carreau, il faut partager le travail entre tous et prendre sur les profits accumulés pour maintenir les salaires !

Licenciements dans l'aéronautique : Le Maire, un ministre stylé et zélé


Dévoués au service… de leur classe

 


Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a dit trouver « excessif » le nombre de suppressions d’emploi annoncé par Airbus. Pour Air France, dans un numéro bien mis en scène, le même avait  « conseillé » à l’entreprise de ne pas dépasser 8000 suppressions de postes. Air France vient d'en annoncer… 7585.

Le gouvernement ne fait même pas semblant de protester contre les suppressions d’emplois, il  les accompagne  voire les orchestre au rythme des milliards dont il arrose ces entreprises.