vendredi 15 novembre 2019

Campagnes antimusulmanes, manifestation réussi de dimanche dernier, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Lutte ouvrière et les manifestations du 10 novembre : contre tous les racismes

13 Novembre 2019

Les manifestations appelées le 10 novembre contre le racisme et l’islamophobie ont rassemblé des milliers de personnes à travers le pays, dont 13 500 à Paris. Lutte ouvrière était présente dans le cortège, avec une banderole : « Contre les campagnes antimusulmans. Contre tous les racismes. Union des travailleurs et des opprimés. »



Cette manifestation a fait l’objet de nombreuses attaques et calomnies. Le Rassemblement national (RN) a ainsi dénoncé une marche organisée par les islamistes. Le gouvernement n’a pas dit autre chose, le secrétaire d’État Gabriel Attal jugeant la manifestation insupportable. Le PS a fustigé une dérive antilaïque et antirépublicaine. Les médias ont orchestré une campagne en règle contre cette manifestation antiraciste. Des signataires de l’appel ont ensuite refusé de l’assumer, tel François Ruffin, député de La France insoumise, qui a expliqué avoir signé distraitement « en mangeant des frites et des gaufres », ajoutant qu’il ne participerait finalement pas car, le dimanche, il préfère jouer au football… Contrairement à ce genre de responsables politiques dont le mot d’ordre semble plutôt être « courage, fuyons ! », Lutte ouvrière est fière d’avoir participé à ces manifestations en y défendant clairement son point de vue.
À l’origine de ces manifestations, se trouve un appel publié le 1er novembre dans Libération, puis relayé par Mediapart, et intitulé : « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons stop à l’islamophobie ». Lutte ouvrière n’a pas signé ce texte, car il comporte des formulations ambiguës, voire tout à fait contestables. Certains des organisateurs sont des réactionnaires, ennemis déclarés des travailleurs, à l’instar du Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), une association proreligieuse.
Nombre de ceux qui dénoncent l’islamophobie portent en réalité des idées communautaristes, religieuses et misogynes. Les communistes que nous sommes considèrent comme l’opium du peuple les préjugés religieux, qu’ils prennent la forme de l’islam, du christianisme, du judaïsme ou de tout autre culte. Et nous les combattons en leur opposant la conscience de classe. Les religions ont toujours été utilisées par les possédants, et les clergés ont été leurs alliés les plus sûrs contre les opprimés. L’islam ne fait pas exception, comme en témoignent aujourd’hui de nombreux régimes qui, de l’Iran à l’Arabie saoudite, servent avec férocité les privilégiés. Le port du voile islamique qu’ils imposent est lié à l’oppression et à l’enfermement des femmes, qui sont la règle dans ces sociétés.
Lutte ouvrière n’a évidemment pas cessé de combattre ces tendances, qui n’étaient d’ailleurs qu’une petite partie des manifestants du 10 novembre. Mais elle a tenu a manifester contre les campagnes de plus en plus pesantes des racistes, qui aujourd’hui préfèrent se replier sur la dénonciation de l’islam et des musulmans, car ils estiment le thème plus porteur. C’est tout le discours de Zemmour, ce journaliste d’extrême droite dont les ouvrages se vendent par centaines de milliers. C’est également la politique du RN, comme en témoigne cette diatribe d’un de ses élus contre une mère voilée accompagnant une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne. C’est ce qui a inspiré l’auteur de l’attentat contre une mosquée à Bayonne, un ancien candidat RN, qui a fait deux blessés graves le 28 octobre. L’hostilité aux musulmans est aujourd’hui souvent le visage du racisme, de la haine de l’autre, de la xénophobie dont une frange de politiciens fait son fonds de commerce.
Les communistes combattent tout ce qui divise les travailleurs, à commencer par le racisme et la xénophobie qui gangrènent une partie de la société. L’extrême droite obtient des résultats électoraux exceptionnels. Le débat politique s’organise entre Le Pen et Macron. Ce dernier, déconsidéré dans les classes populaires, chasse maintenant lui aussi sur le terrain du RN, en faisant adopter une série de mesures contre les étrangers. Il s’agit, pour un gouvernement qui gave les capitalistes, de faire des étrangers les boucs émissaires. Les médias participent à cette campagne, que les travailleurs immigrés d’origine maghrébine ou africaine ressentent durement. Il s’est trouvé des personnes, y compris parmi ceux qui sympathisent avec une grande partie de nos idées, qui n’ont pas compris, voire ont désapprouvé notre participation à ces manifestations. Ils ont tort, car cela revient à ignorer la pression haineuse qui s’exerce sur les travailleurs immigrés, une des composantes les plus exploitées de la classe ouvrière. Notre présence était un geste de solidarité à leur égard. C’était affirmer que nous étions dans leur camp face à ces politiciens démagogues.
Renoncer à manifester dans ces conditions reviendrait à laisser le monopole de la dénonciation du racisme aux communautaristes et aux islamistes, qui sont aussi des tendances politiques à combattre. Ce serait les aider à convaincre les travailleurs immigrés qu’ils sont leurs seuls défenseurs, autrement dit : le résultat qu’ils recherchent.
L’objectif des opposants à ces manifestations, qu’ils soient lepénistes ou macronistes, était d’empêcher toute protestation contre la campagne de haine antimusulmans. Alors, les sermons de ces ennemis patentés des travailleurs, et notamment des immigrés, sont nuls et non avenus. Aujourd’hui comme hier, les communistes révolutionnaires doivent mener, contre tous les racismes, le combat pour l’unité du monde du travail autour de ses intérêts de classe. Et leur place est aux côtés des travailleurs et des opprimés qui sont la cible de campagnes odieuses.

                                           Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2676)

Gaza : l’ordre impérialiste


Gaza : une prison à ciel ouvert



Les attaques de l'armée israélienne à Gaza ces derniers jours ont fait une trentaine de victimes parmi les palestiniens. Que ces attaques aient « ciblé » le groupe Jihad Islamique en Palestine, que celui-ci ait riposté en lançant des roquettes en direction d'Israël, n'en rend pas moins révoltante la politique des dirigeants d'Israël.
Depuis douze ans, Israël a ajouté un degré à son oppression contre les palestiniens en imposant aux deux millions d'habitants de Gaza un blocus terrestre et maritime qui en fait une prison à ciel ouvert.
La politique des dirigeants d'Israël, soutenue par les grandes puissances, se traduit du même coup par le maintien de l'état de guerre, subit par la population israélienne. Car un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être vraiment un peuple libre.

Suicide d’un étudiant : une précarité insupportable. Une correspondance locale de notre hebdomadaire de cette semaine


Suicide d’un étudiant : une précarité insupportable

13 Novembre 2019

Vendredi 8 novembre, Anas, étudiant de 22 ans en sciences politiques à l’université Lyon 2, militant actif du syndicat Solidaires, a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant le siège du Crous lyonnais (Centre régional des œuvres universitaires).
Sauvé par l’intervention d’un ouvrier travaillant sur un chantier voisin, brûlé à 90 %, il était toujours entre la vie et la mort le 12 novembre. Quelques minutes plus tôt, il avait posté sur Facebook un texte dans lequel il liait son geste de désespoir à la précarité dans laquelle les étudiants sont plongés. Il venait d’apprendre qu’il perdait le bénéfice de sa bourse et de son logement en cité universitaire, après un nouveau redoublement. « Même avec une bourse, demandait-il, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ? » Et au-delà : « Après ces études, combien de temps devrons-nous travailler, cotiser, pour une retraite décente ? Pourrons-nous cotiser avec un chômage de masse ? » Il dénonçait la responsabilité de Macron, Hollande et Sarkozy dans l’aggravation de cette précarité, eux qui ont baissé les APL, augmenté les frais d’inscription à l’université, tandis que le coût du logement ou du transport n’a cessé d’augmenter.
Cet acte de désespoir a ému et révolté beaucoup des étudiants de Lyon 2, où Anas était connu et apprécié, et plus largement dans le milieu militant lyonnais. Conformément à sa demande, ses camarades de Solidaires étudiants ont continué à lutter en organisant un rassemblement mardi 12 novembre devant le Crous. Après diverses interventions, près de mille personnes ont repris des slogans dénonçant cette société « où les jeunes sont dans la galère et les vieux dans la misère ».
Cette tentative de suicide a évidemment des causes multiples. Mais elle révèle la situation dramatique que vivent de nombreux étudiants pauvres, obligés d’accepter n’importe quel emploi pour payer leurs études, parfois jusqu’à se prostituer. Une société qui abandonne ainsi sa jeunesse ne mérite pas d’exister. Il est urgent de la transformer.
                                      Correspondant LO (Lutte ouvrière n° 2676)

Rassemblement de protestation mardi à Paris

Argenteuil, défense de la salle des fêtes Jean Vilar, Cap Héloïse… et les sondeurs


Il danse le tweet, le maire d’Argenteuil



Nous avons largement évoqué ces dernières semaines la manœuvre du maire d’Argenteuil de contrer les oppositions profondes de la population d’Argenteuil en organisant… un sondage confié à un institut.
         Eh bien, sans surprise pour personne, Georges Mothron a « tweeté » hier le message suivant.

Entretien, il va nous dire, devant une foule énorme

         Comme si on pouvait s’attendre à autre chose ! 
      Le maire d’Argenteuil a obtenu le résultat qu’il attendait et qui lui convenait.
         Nous aurons l’occasion, sur le présent blog et sur le compte Facebook du Comité Jean Vilar, nous-mêmes et avec d’autres, de décortiquer l’entourloupe.
         Nous savons seulement que ce n’est ni Opinionway, le sondeur rétribué avec nos sous sans que l’on nous consulte, ni encore moins une municipalité déconsidérée qui imposeront leur opinion aux habitants.
         Le combat pour le maintien d’une salle des fêtes publiques et contre le projet Héloïse, au-delà de ce tweet dérisoire, continue plus que jamais. DM

jeudi 14 novembre 2019

RATP : intervention de Nathalie ARTHAUD lors d’un rassemblement de soutien à des militants syndicaux menacés de sanction pour avoir fait respecter la sécurité

Logement : la crise perpétuelle


Pas un problème de manque de données, mais de manque de logements



L'Ipsos va conduire une enquête sur la situation du logement en France auprès de 70 000 foyers, avec pour objectif affiché d'aider le gouvernement à avoir des données récentes et fiables.
De telles enquêtes ont lieu régulièrement, sans que rien ne change à la crise du logement telle que la vivent tous les jours des millions de familles populaires.
Les associations de locataires, de même que la fondation Abbé Pierre, rappellent à longueur d'année l'ampleur des problèmes, qui va des loyers exorbitants à l'insalubrité, d'appartements surpeuplés aux expulsions. Appliquer la loi, qui autorise la réquisition des logements vides et prétend garantir un « droit au logement opposable », ce serait un minimum.
Le problème n'est pas le manque de données, c'est le manque de logements accessibles aux plus démunis, et surtout des salaires qui permettent d'avoir un bon logement.

Violences policières ? Circulez, il n’y a rien à voir


Des chiffres d’une justice de classe



Un an après le début du mouvement des gilets jaunes, le ministère de la Justice publie des chiffres éloquents sur la répression contre ce mouvement. 10 000 ont été placés en garde à vue mais seulement 5 300 ont fait l'objet de poursuites judiciaires. La justice admet donc que 4 700 n'avaient rien fait. Au final, 3 100 ont été condamnés dont 400 à la prison ferme.
En même temps, seulement 212 enquêtes ont été lancées contre des violences policières, dont 146 classées sans suite. Sur les 66 restantes, seuls deux policiers sont sur la sellette. Pas de chance, ils ont été filmés.
Cette justice à géométrie variable est une justice de classe.

Femmes : À travail égal, salaire toujours pas égal


Nous, elles n’attendront pas l’an 2168

 
L'affiche date de quand ?

Selon les calculs d’un collectif féministe, depuis le 5 novembre à 16 h 47, les femmes salariées travaillent à l’œil pour leur patron, car les femmes n’ont toujours pas un salaire égal à celui des hommes. En moyenne, les salaires des femmes sont inférieurs de près de 19 %, et pour certaines, du fait des temps partiels imposés, c’est 26 %. Et les lois successives sur l’égalité salariale n’y ont rien changé.
Certains pensent qu’il faudrait attendre 2168 pour que cela change. Les travailleuses n’auront pas autant de patience !