mardi 4 décembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 3 décembre 2018


Se dresser contre Macron... et contre ses maîtres capitalistes



Le gouvernement s’est indigné des « scènes de guérilla urbaine » durant les manifestations du 1er décembre. Les journalistes ont sommé chaque personne interviewée de condamner la violence et les atteintes aux symboles de la République. Tous ces gens veulent bien s’émouvoir des souffrances des plus modestes, à condition qu’ils les subissent en silence !
Après des années de coups encaissés contre leurs conditions d’existence, la colère des classes populaires déborde et c’est cela qu’il faudrait condamner ? « C’est violent aussi de ne plus rien avoir dans le frigo avant la fin du mois pour nourrir sa famille », commentait une mère célibataire au SMIC.
Macron a laissé ses ministres se relayer pour appeler à un prétendu dialogue. Le gouvernement, après une première tentative piteuse, finira peut-être par réussir à asseoir des gilets jaunes autour d’une table, mais rien ne dit que cela suffira à calmer la colère.
Du côté de l’opposition, de l’extrême droite à la gauche, tous les dirigeants politiques sont montés au créneau. Des États généraux sur le pouvoir d’achat, proposés par le PS, au référendum sur les taxes de la droite, en passant par de nouvelles élections exigées par Mélenchon ou Le Pen, chacun joue sa carte dans le petit jeu politicien, affirmant comprendre la colère des classes populaires. Leur baratin sur la « réponse des institutions » ne changera rien aux fins de mois impossibles pour les classes populaires. Mais les partis d’opposition aimeraient bien profiter du rejet que suscitent la politique de Macron et son arrogance.
L’impôt sur la fortune, déjà dérisoire par rapport aux revenus des grands bourgeois, a été presque entièrement supprimé par le gouvernement Macron, le même qui affirme aujourd’hui que le moindre coup de pouce au salaire minimum est impossible. Sa politique toute entière est tournée vers les intérêts de la classe capitaliste. Si demain Macron cède devant la mobilisation des gilets jaunes, par exemple sur la hausse de la taxe carbone, on peut être sûrs qu’il trouvera une autre façon de nous faire les poches au profit de la bourgeoisie.
Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité dans les manifestations et cela se comprend. Mais si Macron finit par laisser la place, son successeur fera la même politique. Le style changera peut-être, mais la feuille de route restera la même car elle sera dictée par la même classe capitaliste, véritable donneur d’ordre des gouvernements successifs. En ne visant que Macron et son gouvernement, on dirige la foudre sur le paratonnerre qui est justement là pour protéger les capitalistes.
Dans cette période de crise de leur système, les capitalistes, les actionnaires des grandes entreprises, maintiennent et augmentent leurs profits en imposant le blocage des salaires et une exploitation accrue, en imposant l’augmentation des cadences pour ceux qui ont encore un travail et le chômage pour les autres. Pour les travailleurs, les ouvriers, les employés, s’opposer à la chute du pouvoir d’achat signifie porter le combat dans les entreprises, engager la lutte pour les salaires.
Parmi les gilets jaunes, beaucoup réclament la transparence des comptes de l’État. Ils constatent que les impôts et les taxes qu’ils paient ne sont pas investis dans les services utiles au quotidien et revendiquent de savoir où va l’argent. L’ensemble des classes populaires a intérêt à contrôler ce que l’État fait de l’argent. Mais ce contrôle doit s’étendre aux entreprises. Les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas augmenter les salaires, qu’ils ne peuvent pas embaucher ? En imposant la transparence et le contrôle des comptes, les travailleurs auraient les moyens de voir où vont les milliards issus de l’exploitation de leur travail.
En contestant la domination des capitalistes sur leurs conditions d’existence, les travailleurs s’opposeraient à une politique qui frappe en fait toutes les catégories populaires. Car en bloquant les salaires, en fermant des entreprises, en licenciant, les capitalistes frappent tout un quartier, toute une ville, parfois toute une région, y compris les artisans, les commerçants, dont le sort est lié à celui des travailleurs.
La force des travailleurs est dans les entreprises où ils se retrouvent tous les jours. Leur travail est à la base des profits des capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens, par la grève, d’imposer l’augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations.
Et c’est une lutte d’ensemble qui permettrait aussi que ces augmentations ne soient pas reprises à l’autre bout, par la hausse des prix, en imposant qu’elles suivent automatiquement la hausse du coût de la vie.


Agenda 




Maintien de tous les services à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise
Un premier rassemblement de protestation est appelé par les organisations syndicales de l’hôpital, CGT, Sud et Unsa, demain mercredi 5 décembre à 14 heures 30 devant l’hôpital, 25 Rue Edmond Turcq.
Lutte ouvrière-Val d’Oise se joint à cet appel, et appelle ses militants, ses proches, et toute la population à se retrouver nombreux lors de cette première étape de mobilisation. La direction du groupement hospitalier territorial Pontoise-Beaumont sur Oise doit abandonner son projet.



Gilets jaunes déférés à la justice : justice bourgeoise en action


Qui sème la misère, récolte la colère

 
Justice, mon œil !

Sur les 378 personnes arrêtées samedi à la suite des manifestations, en grande majorité des gilets jaunes venus de province dire leur colère à Paris, les deux tiers seront déférés en justice. Parfois dès ce lundi.
« Nous allons apporter une réponse pénale extrêmement ferme » dit la ministre de la Justice.
Une fermeté qui ne vise pas ceux, capitalistes et gouvernants, qui forcent des millions de travailleurs à vivre avec le smic, et moins s'ils sont précaires, chômeurs ou retraités, sans savoir comment s'en tirer avant la fin du mois.
À bas ce système capitaliste d'injustice !

Hausse du prix de l’électricité en vue, alors qu’EDF fait de gros bénéfices


Son prix grimpe alors qu’il devrait baisser



On irait vers une hausse « la plus modérée possible » des tarifs de l'électricité en 2019, prétend le ministre Rugy. Le journal économique, Les Échos, n'a pas les mêmes raisons de mentir et annonce, lui, « une forte hausse de la facture d'électricité début 2019 ».
Cela va s'ajouter à toutes les autres hausses.
C'est d'autant plus scandaleux qu'EDF a réalisé 1,7 milliard de bénéfices au premier semestre et attend plus du double d'ici à la fin de l'année. Et, bien sûr, l'État se sucre au passage puisque le tiers environ du montant des factures est le fait de taxes diverses.
Le prix de l'électricité ne devrait pas croître mais diminuer. Quant à nos salaires, ce sont eux qui doivent augmenter, autant que les prix et aussi vite qu'eux.

Education Val d’Oise : l’Inspection académique n’aime pas que d’autres fassent des formations qu’elle ne fait pas


Quand l’Inspection académique met des bâtons dans les roues à ceux qui veulent se former

On nous informe...



Argenteuil : les élections municipales approchent… petit apéritif fiscal totalement gratuit


Si au moins le cadeau électoral promis était substantiel



Lors du dernier conseil municipal, l’adjoint aux finances s'est engagé à diminuer le taux de la taxe foncière.
         On parle d’une réduction de 5 % qui ne ferait que compenser l’augmentation annuelles des bases de ces dernières années correspondant à l’inflation officielle.
         Bref, pas vraiment de quoi pavoiser lorsque l’on sait que la taxe foncière sur la Ville pèse sur des habitants qui ne sont pas des bourgeois et qui doivent débourser chaque année des milliers d’euros.
         Il faut rappeler que la baisse des impôts locaux dès avril 2014 faisait partie des promesses électorales de la municipalité actuelle, taxe d’habitation et taxe foncière.
         Petit geste à la veille des prochaines élections municipales de mars 2020 !
         Pas un peu juste pour grappiller des voix ?

lundi 3 décembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 3 décembre 2018


Se dresser contre Macron... et contre ses maîtres capitalistes


Le gouvernement s’est indigné des « scènes de guérilla urbaine » durant les manifestations du 1er décembre. Les journalistes ont sommé chaque personne interviewée de condamner la violence et les atteintes aux symboles de la République. Tous ces gens veulent bien s’émouvoir des souffrances des plus modestes, à condition qu’ils les subissent en silence !

Après des années de coups encaissés contre leurs conditions d’existence, la colère des classes populaires déborde et c’est cela qu’il faudrait condamner ? « C’est violent aussi de ne plus rien avoir dans le frigo avant la fin du mois pour nourrir sa famille », commentait une mère célibataire au SMIC.

Macron a laissé ses ministres se relayer pour appeler à un prétendu dialogue. Le gouvernement, après une première tentative piteuse, finira peut-être par réussir à asseoir des gilets jaunes autour d’une table, mais rien ne dit que cela suffira à calmer la colère.

Du côté de l’opposition, de l’extrême droite à la gauche, tous les dirigeants politiques sont montés au créneau. Des États généraux sur le pouvoir d’achat, proposés par le PS, au référendum sur les taxes de la droite, en passant par de nouvelles élections exigées par Mélenchon ou Le Pen, chacun joue sa carte dans le petit jeu politicien, affirmant comprendre la colère des classes populaires. Leur baratin sur la « réponse des institutions » ne changera rien aux fins de mois impossibles pour les classes populaires. Mais les partis d’opposition aimeraient bien profiter du rejet que suscitent la politique de Macron et son arrogance.

L’impôt sur la fortune, déjà dérisoire par rapport aux revenus des grands bourgeois, a été presque entièrement supprimé par le gouvernement Macron, le même qui affirme aujourd’hui que le moindre coup de pouce au salaire minimum est impossible. Sa politique toute entière est tournée vers les intérêts de la classe capitaliste. Si demain Macron cède devant la mobilisation des gilets jaunes, par exemple sur la hausse de la taxe carbone, on peut être sûrs qu’il trouvera une autre façon de nous faire les poches au profit de la bourgeoisie.

Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité dans les manifestations et cela se comprend. Mais si Macron finit par laisser la place, son successeur fera la même politique. Le style changera peut-être, mais la feuille de route restera la même car elle sera dictée par la même classe capitaliste, véritable donneur d’ordre des gouvernements successifs. En ne visant que Macron et son gouvernement, on dirige la foudre sur le paratonnerre qui est justement là pour protéger les capitalistes.

Dans cette période de crise de leur système, les capitalistes, les actionnaires des grandes entreprises, maintiennent et augmentent leurs profits en imposant le blocage des salaires et une exploitation accrue, en imposant l’augmentation des cadences pour ceux qui ont encore un travail et le chômage pour les autres. Pour les travailleurs, les ouvriers, les employés, s’opposer à la chute du pouvoir d’achat signifie porter le combat dans les entreprises, engager la lutte pour les salaires.

Parmi les gilets jaunes, beaucoup réclament la transparence des comptes de l’État. Ils constatent que les impôts et les taxes qu’ils paient ne sont pas investis dans les services utiles au quotidien et revendiquent de savoir où va l’argent. L’ensemble des classes populaires a intérêt à contrôler ce que l’État fait de l’argent. Mais ce contrôle doit s’étendre aux entreprises. Les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas augmenter les salaires, qu’ils ne peuvent pas embaucher ? En imposant la transparence et le contrôle des comptes, les travailleurs auraient les moyens de voir où vont les milliards issus de l’exploitation de leur travail. 

En contestant la domination des capitalistes sur leurs conditions d’existence, les travailleurs s’opposeraient à une politique qui frappe en fait toutes les catégories populaires. Car en bloquant les salaires, en fermant des entreprises, en licenciant, les capitalistes frappent tout un quartier, toute une ville, parfois toute une région, y compris les artisans, les commerçants, dont le sort est lié à celui des travailleurs.

La force des travailleurs est dans les entreprises où ils se retrouvent tous les jours. Leur travail est à la base des profits des capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens, par la grève, d’imposer l’augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations. 

Et c’est une lutte d’ensemble qui permettrait aussi que ces augmentations ne soient pas reprises à l’autre bout, par la hausse des prix, en imposant qu’elles suivent automatiquement la hausse du coût de la vie.

Gilets jaunes : le gouvernement est un peu perdu, la mobilisation ne faiblit pas


Manifestation du 1er décembre à Orléans


Manifestation du 1er décembre 2018 à Orléans

Rassemblés à 500 à la gare routière ce samedi après-midi, les «gilets jaunes » ont ensuite manifesté tout l’après-midi dans les rues d’Orléans. Dès la matinée, les blocages ou rassemblements s’étaient remis en place dans une dizaine de points du Loiret (autoroute, ronds-points, devant des centres commerciaux). Une délégation de trois personnes a été reçue par la préfecture.
Cette manifestation était composée de beaucoup de retraités (fonction publique, travailleurs du privé) et de familles ouvrières venant pour beaucoup des communes avoisinantes. Certains déclaraient à nouveau « on n’y arrive plus, plus on paye moins il y a de services dans les communes, le recul de nos retraites ça ne passe pas ».
Cette colère, largement justifiée, montre que le gouvernement n’en a pas fini avec tous ceux qui ne supportent plus la morgue de ce « gouvernement au service des riches ». Mais pour mettre un terme aux fins de mois difficiles, il faudra s’en prendre aux profits des capitalistes.

RSA : anniversaire d'une société sénile


Rendre la vie supportable en prenant sur les profits



Le 30 novembre 1988, sous la présidence de Mitterrand, l'Assemblée nationale votait à la quasi-unanimité la mise en place du revenu minimum d'insertion (RMI) qui allait concerner quelque 330 000 bénéficiaires à l'époque. Devenu revenu de solidarité active (RSA) en 2009, l'allocation est distribuée aujourd'hui à 1,8 million de personnes. Son montant est de 550 euros par mois si l'on est seul, 826 euros quand on est seul avec un enfant. Incapables d'enrayer le chômage, à plat ventre devant les capitalistes qui suppriment les emplois et tirent les salaires vers le bas, tous les gouvernements, depuis 30 ans, versent un petit pécule qui permet à peine de survivre. En 2020, Macron veut remplacer le RSA par le revenu universel d'activité. Le sigle changera mais pour ceux qui toucheront l'allocation, la vie restera insupportable. Pour changer cela, il faut interdire les licenciements et prendre sur les profits faramineux des capitalistes.