mercredi 21 novembre 2018

Formation professionnelle, pour la défendre appelle à la mobilisation


Une colère bien réelle



A la suite de l’AG de grévistes qui s’est tenue le 12 novembre dernier, la CGT Educ’action de l’Académie de Versailles appelle à la grève dans les lycées professionnels le mardi 27 novembre prochain. La réforme concernant la voie professionnelle qui se profile, si elle était appliquée serait désastreuse pour la formation des élèves.
Des taux de grévistes importants, la présence de nombreux établissements du 95 notamment lors de la manifestation qui s’est tenue ce jour-là, la colère des enseignants, illustrent, selon la CGT Educ’action une volonté de combattre cette attaque frontale contre le lycée professionnel. Elle appelle les personnels à se réunir en assemblée générale dans les lycées, mais aussi par bassin, pour amplifier le mouvement.

Argenteuil, Bezons, Défense des services publiques


Liée aux questions posées par les manifestants du 17 novembre



Partout dans le pays, le monde du travail peut mesurer le recul des services publics utiles à la population. En province, il faut ajouter au recul en lui-même, le coût induit qu’il faut dépenser en plus pour rejoindre ce qu’il reste de ces services.
         Partout, en tout cas, ce recul est compris comme une part supplémentaires de salaire différé ponctionnée par l’Etat, sans service en échange, alors que les impôts prélevés sont censés les permettre. La réalité est toute autre.
Il faut des salaires, des pensions ou des allocations qui permettent de vivre normalement. Des services publics de qualité sont nécessaires. 

         L'Union Départementale du Val d'Oise, les Unions locales CGT d’Argenteuil et de Bezons organisent après-demain jeudi 22 novembre sur ces deux localités, un « rallye « de défense des services publics qui entraînera sa caravane dans plusieurs lieux emblématiques de ces services publics utiles à la population.
         Nul doute que les rencontres qu’auront les militants de la CGT permettront de discuter de tous les aspects de la mobilisation engagée depuis samedi dernier, et de l’occasion qu’elle donne au monde du travail de poser ses revendications, et d’envisager la façon dont nous pourrions les imposer.

Argenteuil, accueil des « sans abri ». Témoignage et discussion





« Pourquoi je ne suis pas allé devant les Bains douches hier. (mardi 13 novembre) ?
Peut-être parce que la rue du moulin a déjà trop organisé des veillées et des moments de recueillements envers tous ceux qui, épuisés par la rue, se sont éteints, à l'hôpital, dans la rue, dans des voitures. Que nombre d'entre eux étaient connus sinon accompagnés depuis de longs mois, sinon des années, par l'équipe de la rue du moulin.
A ce sujet : admirable, éminemment admirable, et bien méconnue est cette équipe qui, aujourd'hui, visite leurs accompagnés dans les hôpitaux et tous les autres lieux d'accueil ou d'errance, dans des squats. Il faut noter que pendant de nombreuses années, ils sont restés un peu seuls devant ces décès si difficiles à vivre lorsque l'on a tenté, et parfois réussi à sortir les gens de la rue, au prix d'une patience infinie et d'une humanité rare.
Alors, la machine à exclure de la société n'est pas prête de s'arrêter.
Le repli, l'abandon de soi, la volonté de se cacher aux yeux des autres, parfois des proches, ne sont pas si loin, et surtout à son propre regard, ne sont pas prêts de trouver une solution magique.
Oui, malgré les efforts de tout le réseau, et il faut souligner la persistance des efforts et l'humanité de ce dernier, nombre de "sans abris" refusent de s'abriter, voir même de prendre une douche.
C'est ainsi. Il faut pouvoir prendre le temps, beaucoup de temps, gagner des moments de confiance, pour pouvoir mieux connaître l'itinéraire singulier de chacun, et pouvoir tenter de tirer des fils vers un abri. Parfois, les épreuves de la rue marquent tellement ceux qui les ont éprouvées, qu'il devient très très difficile d'établir un contact.
Le corps n'est pas le seul à souffrir. Alors, est ce que le passage d'une gestion municipale à une gestion associative est un risque pour les « sans abri » ? J'observe qu'à ma connaissance, Ermont avait fermé la sienne depuis 6 ans et que l'essentiel, sinon la quasi-totalité des structures du Val d’Oise sont associatives. Je n'ai pas connaissance que la ville de Cergy se soit plainte du travail effectué par les associations. Par ailleurs, de mon point de vue, il aurait été préférable, à bien des égards, j'en ai une bonne liste, que dès son ouverture, le centre de la rue du moulin soit géré par une association.
Aujourd'hui cependant, l'équipe de la rue du moulin concentre mon attention, car pour accompagner au jour le jour, malgré les agressions, malgré les crises psychiatriques, (tout le monde ne peut le faire), il se forge au fil du temps et des évènements une personnalité singulière, une manière d'aborder les situations et les conflits, une approche des personnes en difficultés, qui, il me semble, s'avère bien différente du profil d'un agent territorial lambda.
Toutefois, il me semble vraiment bien que nombre de personnes se soient mobilisées pour rendre un hommage à ce disparu. Si une ou deux de ces personnes prenaient leur courage à deux mains pour renforcer les équipes de bénévoles, qui régulièrement effectuent des tournées à Argenteuil et dans le département, peut-être qu'il y aurait eu moins de maraudes annulées cet été faute de bénévoles. » M.M

Californie, classes sociales, protection différenciée, et exploitation


Incendies et capitalisme




La Californie est ravagée par les incendies. Mais les plus riches s'en sortent mieux. Ils s'offrent les services de pompiers privés pour leurs villas, encouragés par les assureurs qui préfèrent payer un peu de main-d'oeuvre que rembourser des résidences de luxe.
En outre, des milliers de détenus dits volontaires doivent aider les pompiers pour quelques dollars par jour et de petites remises de peine.
Des associations dénoncent cette exploitation des détenus.
Les autorités, elles, ont calculé qu'elles économisent ainsi 90 à 100 millions de dollars par an dans la lutte contre les incendies.

mardi 20 novembre 2018

Après le 17 novembre, Ghosn, Nathalie ARTHAUD chez LCI, 10 minutes de combativité

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 19 novembre 2018


Après le 17 novembre : défendre notre niveau de vie, c'est se battre pour l'augmentation des salaires, des pensions et des allocations

Photo : José Sorribes

Avec des centaines de milliers de manifestants dans plus de 2000 rassemblements, la mobilisation du samedi 17 novembre a été un succès, malgré le drame de la mort d’une manifestante en Savoie et les blessés sur d’autres lieux de blocage. Des actions ont même continué les jours suivants.
Ces mobilisations ont rassemblé des manifestants qui, pour beaucoup, vivaient là leur première action collective. Elles ont été organisées à la base, hors des cadres habituels des partis et des directions syndicales. Les ministres qui ont souligné l’absence « d’organisateurs identifiés » déploraient en fait de n’avoir personne avec qui négocier pour stopper le mouvement au plus vite. Pour les classes laborieuses, le problème est inverse : il est de s’engager dans la lutte et de l’organiser sur la base de leurs intérêts.
Les actions du week-end expriment une colère légitime. Les hausses de prix des carburants les ont déclenchées. Mais c’est la hausse de trop, qui fait déborder un mécontentement bien plus large.
Des salariés du public ou du privé, des chômeurs et des retraités participant aux blocages l’ont exprimé, en disant qu’ils n’en pouvaient plus des sacrifices et de devoir serrer la ceinture d’un cran de plus pour se déplacer, ne serait-ce que pour aller au boulot ou pour essayer d’en trouver !
Le monde du travail doit mettre en avant ses propres objectifs et se mobiliser sur ses propres revendications.  Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité et il y a de quoi vouloir se débarrasser de ce gouvernement des riches !
Mais s’ils veulent se battre pour leur droit à l’existence, les travailleurs doivent cibler les donneurs d’ordre : cette classe capitaliste pour laquelle Macron est aux petits soins et qui mène la guerre aux travailleurs.
C’est pour que les actionnaires des grandes entreprises continuent à amasser des milliards de profits que les travailleurs sont contraints à la survie avec des salaires trop faibles ou des allocations de chômage, lorsque les patrons prennent la décision de fermer des entreprises pour faire encore plus de profits.
Dans le mouvement des gilets jaunes, il y a d’autres catégories sociales que les salariés. Patrons du transport ou du BTP, agriculteurs et artisans mettent en avant les revendications contre les taxes, qui correspondent à la défense de leurs intérêts. Ces revendications « antitaxes » cantonnent la mobilisation sur le terrain de l’opposition au gouvernement qui permet aussi à la droite et à l’extrême droite de tenter de jouer leur carte. Tant que l’on ne remet pas en cause les profits de la classe capitaliste, des politiciens comme Le Pen, Dupont-Aignan ou Wauquiez veulent bien faire des discours sur les intérêts du peuple.
L’argent public, l’argent des impôts et des taxes, est de plus en plus consacré directement à la grande bourgeoisie. Ce sont les grandes entreprises du CAC 40 qui engrangent des milliards de subventions et de crédits d’impôts. Et si le gouvernement finit par décharger les petits patrons de la taxe sur les carburants, voire la supprime complètement, il cherchera un autre moyen de prendre dans les poches des travailleurs l’argent que la classe capitaliste exige.
Le Premier ministre Philippe a affirmé dimanche soir que son gouvernement ne reculerait pas, tout en promettant d’« accompagner ceux dont il entend la souffrance ». Mais les travailleurs ne demandent pas la compréhension ou la charité pour boucler les fins de mois ! Ils exigent de vivre dignement de leur travail, eux qui font tourner toute la société, ou qui l’ont fait tourner avant de se retrouver privés d’emplois ou à la retraite.
Pour empêcher notre niveau de vie de sombrer, nous devons exiger l’augmentation des salaires, des allocations et des pensions et leur progression au même rythme que les prix. Cela signifie engager une lutte d’ampleur contre le grand patronat et le gouvernement à son service.
Les salariés, qui se connaissent, se retrouvent chaque jour dans les entreprises, y sont concentrés, disposent de tous les moyens pour organiser ce combat. Ils disposent d’une arme fondamentale car ils sont au cœur de la production, de la distribution, de toute l’économie. La grève leur permet de toucher les capitalistes là où ils sont sensibles, à la source du profit !
Aujourd’hui, demain et les jours suivants, qu’on ait participé ou non aux actions du week-end, il faut continuer à discuter entre travailleurs et se préparer à prendre l’argent qui nous manque chaque mois là où il est, dans les caisses du grand patronat !

Inflation officielle : + 2,2 %. Et les revenus des travailleurs ?


Aligner les salaires sur la hausse des prix !




+ 2,2 % : c'est la hausse des prix à la consommation sur un an, selon l'Insee. Aucun retraité, chômeur ou titulaire d'une pension d'invalidité n'a vu pareille augmentation. Et combien de salariés y ont eu droit ?
Et encore, ce chiffre officiel est bien loin de refléter tout ce qu'a perdu en un an le pouvoir d'achat des travailleurs, en activité, sans emploi ou en retraite.
Il faut l'indexation immédiate des salaires, allocations et pensions sur la hausse des prix, et sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes. Cela s'impose !

Carlos Ghosn arrêté au Japon



Exploiter les travailleurs, et en vouloir toujours plus

 
Photo ancienne

Le patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a été arrêté à Tokyo. Depuis des années, il dissimulait au fisc une part de ses revenus.
En plus des 7,4 millions que Renault lui verse, Ghosn était payé 9 millions d'euros par an au Japon pour avoir « redressé » Nissan en sabrant des milliers d'emplois. Exploiter les ouvriers, les dépouiller de leur gagne-pain, c'est ce que les actionnaires attendent des PDG. Mais Ghosn s'est aussi servi dans la caisse de Nissan, et ça, ses actionnaires ne le lui pardonnent pas.
Au Japon, ils discutent déjà de qui va remplacer Ghosn. En France aussi, c'est probable.
Mais quel que soit son successeur, ce n'est pas lui qui produira les voitures. Ce sont les ouvriers de France, du Japon et d'un peu partout dans le monde. Et ils auront le même intérêt à le combattre lui et ses actionnaires.