vendredi 31 août 2018

Migrants : Education sans frontières !


Des jeunes en nombre à aider de toute urgence



L’aide sociale à l’enfance (ASE) a en charge toute personne mineure. Elle relève des conseils départementaux. Elle a donc la responsabilité du sort des jeunes étrangers mineurs sans papier.
         Dans le Val d’Oise, l’ASE n’a pas aujourd’hui les moyens humains pour faire face à sa fonction, mais l’on a guère entendu les dirigeants du département au moins les réclamer à corps et à cris, ce qu’ils savent faire pour d’autres choses.
         Quant à la députée d’Argenteuil-Bezons, au moment de la « loi asile et immigration » en juillet dernier, elle avait indiqué que le sort des jeunes étrangers mineurs la préoccupait tout particulièrement. Sur l’air sans doute de « j’y pense et puis j’oublie ». On peut toujours indiquer l’adresse de sa permanence, on verra alors si la députée est capable de transformer en actes ses émotions.
         Heureusement, il y a le Réseau Éducation Sans frontière (RESF) qui tente de répondre à des sollicitations de plus en plus nombreuses. Mais elle fait ce qu’elle peut, avec sa détermination mais de petits moyens. Sur Argenteuil, elle a vraiment besoin d’aide, de la part d’enseignants ou de parents d’élèves en particulier. DM

Maroc, mobilisation face à la barbarie sexiste


Une barbarie sexiste qui gangrène partout la société

  

Une jeune marocaine de 17 ans a raconté avoir été enlevée, torturée et violée pendant près de deux mois. Son sort fait le tour des réseaux sociaux et une pétition pour lui venir en aide a été lancée. Il faut dire que le nombre d'affaires de viols traitées par la justice marocaine a doublé en 2017, passant de 800 à 1600. Et on sait que le nombre réel de viols est beaucoup plus important que celui des plaintes déposées.
Les violences faites aux femmes sont parmi les pires manifestations d'un sexisme qui gangrène la société, au Maroc comme ailleurs.

Russie : Poutine et les retraites premier recul Brève


Leçon de Russie

 

Plus la colère sera forte, plus il devra l'entendre

En Russie, Poutine avait profité du Mondial de foot en juillet pour annoncer une « réforme » visant à attaquer les retraites. L’âge de la retraite devait passer pour les femmes de 55 à 63 ans et pour les hommes de 60 à 65 ans (l’espérance de vie des hommes étant de 66 ans en Russie !).
Mais l’été a été ponctué de mobilisations, au moins 450 rassemblements dans 280 villes, et la popularité du gouvernement s’effondre. Du coup, il a dû annoncer un assouplissement permettant aux femmes de partir à 60 ans, et non à 63 ans comme envisagé.
Un premier recul encourageant, qui montre que ce pouvoir fort craint quand-même la colère du monde du travail.

Argenteuil-natation : pas simple


La nécessité de moyens aquatiques pour une ville de 105 000 habitants

 
Pour la photo

La piscine Youri Gagarine sera fermée pour « vidange » du 3 au 16 septembre.
         C’est un choix de la municipalité d’opérer cette fermeture à ce moment-là qui pourrait permettre une utilisation maximum pour tous, à un moment ou l’utilisation scolaire n’a pas recommencé.
         Nous avons déjà noté l’indigence de la Ville au niveau des moyens aquatiques.
         Comparons avec une commune proche, bien moins peuplée qu’Argenteuil, Colombes. Celle-ci est dans une toute autre situation. Un grand bassin olympique de 50 mètres. Une ouverture au public sur des créneaux très importants. Et une fermeture annuelle unique pour « vidange et travaux » de trois semaines autour des fêtes de fin d’année.
         A Argenteuil, un bassin de 25 mètres, des créneaux d’ouverture au public très réduits en période scolaire, des fermetures pour vidange, travaux ou problèmes techniques très fréquentes.
         C’est calamiteux pour le loisir de la population, la santé et la sécurité. La sécurité, puisque la presse a noté que l’été avait connu de très nombreuses victimes par noyade. Une minorité seulement de la population ne sait pas nager, mais celle qui prétend le savoir n’est pas forcément apte à le faire dans de bonnes conditions.

jeudi 30 août 2018

Hulot quitte le gouvernement : leçons d’une démission. Un article de notre hebdomadaire n°2613 à paraître


Hulot quitte le gouvernement : leçons d’une démission 

Cela faisait des mois qu’il en parlait. Finalement, le 28 août au matin sur France Inter, Nicolas Hulot a rendu son tablier ministériel. Le porte-parole du gouvernement y a vu un « manque de courtoisie », Macron et Édouard Philippe ayant appris par la radio que leur ministre de la Transition écologique démissionnait.
Certains auditeurs et téléspectateurs ont peut-être été marqués par la véracité de son propos, sinon par ses accents de sincérité, quand il a reconnu : « Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation de pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non. » Ou encore : « Je ne veux plus me mentir », être ministre en se heurtant sans cesse à la « société marchande » aboutit à « une accumulation de déceptions, je n’y crois plus ».
Passons sur le fait qu’Hulot ne peut prétendre découvrir la « société marchande », lui qui a surfé sur l’image de son émission télé Ushuaïa pour créer des entreprises qui en avaient fait un des membres les plus riches du gouvernement. Et notons qu’il n’est pas à une contradiction près car, s’il a mis du temps à trouver indigestes les couleuvres qu’il a accepté d’avaler, « pas une seconde, dit-il, je n’ai regretté d’être entré au gouvernement ».
Il dit avoir voulu y faire bouger les choses. Sans succès. Et selon ses mots, même les quelques avancées « à petits pas » qu’il met à son actif ne sont rien face aux défis climatiques et aux catastrophes qui s’annoncent.
« J’ai eu un peu d’influence, mais je n’ai pas eu le pouvoir », dit-il. Mais en devenant ministre, il pouvait s’y attendre. Il savait qu’avant lui des politiciens écologistes ou se disant tels avaient sauté sur l’occasion, chaque fois qu’elle se présentait, de faire un tour au gouvernement. Alain Bombard sous Mitterrand, puis Brice Lalonde, Dominique Voynet, Yves Cochet, Cécile Duflot… la liste est longue de ceux que cela a tenté. Et tous sans qu’ils aient pu changer grand-chose, même s’ils le voulaient.
Cette démonstration, Hulot l’a faite à son tour. Car sa démission est un nouvel aveu d’impuissance.
À qui et à quoi la faute ? Aux journalistes qui lui posaient la question, il a répondu ne pas avoir de réponse. Ou que c’était un peu de « la responsabilité de tous ».
C’est botter en touche. Et quand il incrimine « les lobbies dans les allées du pouvoir », il vise notamment celui des chasseurs, dont un représentant a participé, la veille du départ d’Hulot, à une réunion officielle où il a obtenu gain de cause. Oui, c’est choquant. Mais focaliser la critique sur les lobbyistes évite aussi d’aborder un sujet bien plus décisif. Celui du poids des grands groupes financiers et industriels qui, eux, n’ont pas besoin d’hommes de l’ombre pour se faire entendre, et servir, par les présidents et les ministres.
Et ce sont précisément les gros de l’agroalimentaire français, les financiers ayant investi dans l’agriculture, les géants de la chimie comme Monsanto et Bayer qui ne veulent pas d’une interdiction du Round Up et d’autres pesticides dangereux. Et quand il pointe du doigt ce qu’il nomme « société marchande », c’est pour ne pas désigner la société capitaliste par son nom, et en fin de compte pour masquer le fond du problème.
Hulot prétend de façon dérisoire que, sur le climat, la sauvegarde de la biodiversité, la France en fait un peu plus que d’autres États. Comme si ces questions, et toutes celles qui se posent à l’échelle de l’humanité, pouvaient se régler à un niveau national ! Et comme si on pouvait réellement les résoudre sans mettre à bas la logique du profit capitaliste qui domine le monde et le mène à la catastrophe !
Pour cela, il faudra renverser le système capitaliste, ce que seule la classe ouvrière peut faire. Il n’y a pas d’autre moyen de briser la puissance de géants tels Total, Monsanto, Bayer, Areva et leurs pareils. Car face à eux, même s’il voulait œuvrer à la « transition énergétique » ou contre le glyphosate, un ministre ne peut au mieux faire que de pieux discours. Hulot le savait forcément avant de prendre ses fonctions, car tout le monde peut constater que ces grands groupes, qui imposent leur loi à des milliards d’êtres humains, dictent leur politique à tous ceux qui gouvernent.
S’imaginer qu’on peut défendre la cause de l’environnement dans le cadre d’un tel système, c’est se vouer à l’échec. Le faire croire, c’est bercer d’illusions tous ceux que préoccupe le sort de la planète.
Hulot a accepté de servir de caution verte à un gouvernement au service de la bourgeoisie. Mais son départ a au moins l’avantage de rappeler qu’on ne pourra sauver ni la planète ni l’humanité des crises dans lesquelles le système capitaliste les enfonce sans combattre et abattre ce système.

                                                 Pierre LAFFITTE (Lutte ouvrière n°2613)

Le Maire aux retraités, baiser de la mort


Nous ne sommes pas morts, et même vivaces !



Défense des retraites en 2010

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a déclaré sans rire en commentant la baisse de la revalorisation des retraites décidée par le gouvernement que les retraités ne seraient pas perdants, puisqu’il n’y aurait pas de baisse. Il sait pourtant que l’inflation est fortement repartie à la hausse. Il a ajouté : « Nous aimons les retraités, simplement nous faisons des choix politiques. »
Les retraités auront compris que le ministre les « aime » mais appauvris, tout comme les travailleurs en activité.
Et comme nous ne sommes pas morts… DM

Allemagne : montée de la peste brune, s’attaquer aux racines de ce fléau


L’extrême droite en ordre de bataille ?

  

Manifestation en mars dénonçant la haine anti-étrangers

Plusieurs milliers de sympathisants d'extrême droite se sont réunis à Chemnitz, dans l’est de l’Allemagne, au lendemain d'une « chasse collective » aux immigrés. Ils vociféraient des slogans anti-étrangers et anti-musulmans, certains manifestants faisant le salut hitlérien. Face à eux, des contre-manifestants étaient décidés à combattre le fléau du racisme et des idées réactionnaires.
Contre la montée de cette peste brune un peu partout en Europe, et au-delà, il faudra s’attaquer aux  racines de ce fléau, au capitalisme en crise qui engendre et alimente cette pourriture des esprits et des comportements.

Transports : Autoblib’ et capitalisme, quel sacré gâchis


Un devenir des « Bluecar » qui donne le blues

 
                                                                  Photo : Challenges

Bolloré a jusqu’à demain pour dégager les 4000 véhicules « Bluecar » de son réseau Autolib’.
         La question est de savoir ce que ces voitures vont devenir.
         Selon LCI : « Une chose est sûre cependant, la grande majorité des voitures finira à la casse. Alors même qu’Autolib vivait ses dernières heures, des centaines de véhicules étaient déjà acheminés dans une usine de recyclage automobile à Romorantin-Lanthenay, une commune située dans le Loir-et-Cher, à deux heures de route de la capitale. Au début du mois d’août, le site ressemblait à un cimetière de Bluecar. Des employés d’Autolib’ ont confié à TF1 que près de 2700 voitures seraient ainsi détruites. Elles doivent être démantelées et certaines pièces récupérées, comme les batteries qui représentent selon l’entreprise entre 30 et 50% de la valeur du véhicule. »
         Il n’y a rien à ajouter : un grand gâchis de travail humain.