dimanche 8 juillet 2018

Mondial, FIFA, un peu d'histoire sur cette grande foire aux chauvinismes


Une voix quelques peu (beaucoup) discordante à ce que nous entendons tous et à ce que je lis sur Facebook de la part des « amis ». Bien évidemment j’attends vos retours. Salut et fraternité, Dominique.

Le Mondial de football : sport-spectacle et foire aux chauvinismes

Derrière ses prétentions à la neutralité apolitique, la Coupe du monde de football a toujours été utilisée par les États de façon très politique.
Dans les années 1920, la Fédération internationale de football (FIFA), inspirée par le Comité international olympique (CIO), s’en distinguait cependant sur un point. Alors que le CIO réservait les Jeux aux amateurs, alors issus de la bourgeoisie et de l’aristocratie, la FIFA voulait pouvoir aligner des footballeurs de métier, à une époque où le professionnalisme se généralisait dans le ballon rond. L’organisation d’une Coupe du monde de football, séparée des JO, en 1930, était donc une rupture avec le CIO. La FIFA n’était pas pour autant moins réactionnaire que celui-ci. Et si le Mondial a évolué selon les époques, son histoire est marquée par l’exaltation chauvine, accompagnant parfois de sinistres opérations politiques. Ainsi, en 1934, lorsque l’Italie organise la Coupe. Mussolini veut en faire une démonstration de force fasciste. « Vaincre ou mourir », intime-t-il aux joueurs italiens, entraînés sur un mode militaire. En quart de finale, ceux-ci l’emportent sur la République espagnole, dans une rencontre très violente où 11 joueurs sont blessés. L’équipe italienne gagne la compétition, et Mussolini en fait une vitrine du fascisme à l’étranger.

1958 : la FIFA colonialiste

Après la Deuxième Guerre mondiale, la FIFA reste dominée par les vieilles puissances coloniales, la France et l’Angleterre. En pleine guerre d’indépendance algérienne, le FLN constitue une équipe à partir de joueurs qui évoluent en métropole : le 13 avril 1958, 32 joueurs algériens quittent clandestinement la France et les clubs qui les emploient, se rendent à Tunis et constituent une sélection algérienne. Certains d’entre eux, comme Mustapha Zitouni et Abdelaziz Ben Tifour, renoncent ainsi à l’équipe de France et au Mondial suédois de cette année 1958, au grand dam des autorités françaises. L’équipe du FLN dispute alors de nombreuses rencontres avec… les pays qui l’acceptent. En effet, non seulement la FIFA n’admet pas l’Algérie aux compétitions internationales, mais elle menace de sanctions les nations qui acceptent de la rencontrer. Seuls les pays du bloc soviétique et la Chine acceptent, alors que même l’Égypte de Nasser se dérobe.
Admise par la FIFA après l’indépendance, l’équipe d’Algérie n’en a pas pour autant fini avec le néo-colonialisme. En 1982, l’Allemagne de l’Ouest, que l’Algérie vient de battre, s’arrange avec l’Autriche pour « le match de la honte » : les deux équipes s’accordent sur un score (1-0) qui les qualifie pour le 2e tour, éliminant du coup l’Algérie.

1978 : le Mondial des généraux argentins

En 1978, la dictature militaire argentine trouve dans l’organisation de la Coupe du monde une belle occasion de redorer son blason. Deux ans après que les généraux argentins ont pris le pouvoir, le pays compte alors 6 000 personnes exécutées, 8 000 emprisonnées, 15 000 disparues. Un mouvement pour le boycott s’exprime dans plusieurs pays ; en France, un comité dénonce la « Coupe immonde ». Le président Giscard d’Estaing s’oppose à un tel boycott, alors que les capitalistes français font beaucoup d’affaires avec l’Argentine. Et, comme on l’apprendra plus tard, des officiers français ont formé les militaires tortionnaires argentins.
Selon le président d’alors de la FIFA, le Brésilien Joao Havelange, « les problèmes économiques, politiques et sociaux devaient être oubliés le temps du tournoi pour faire place à la joie et au plaisir ». Une partie des joueurs marquent cependant leur opposition, à l’instar des Néerlandais, finalistes, qui refusent de serrer la main du dictateur argentin Videla. Après avoir sans doute soudoyé l’équipe du Pérou pour se qualifier, l’Argentine est victorieuse et les généraux pavoisent. Havelange reçoit une décoration militaire du chef de la junte et il le félicite pour l’efficace et « triomphale » organisation de la compétition. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres des stades, le régime torture et assassine ses opposants.

Depuis 40 ans, l’audience du Mondial n’a cessé d’augmenter.

Aujourd’hui suivi par quelque 3,5 milliards de téléspectateurs, il est, comme les JO et d’autres compétitions internationales, une vaste machine à fric, qui arrose les industriels du BTP, les grands médias, les équipementiers sportifs, les sponsors, etc. Mais le Mondial de foot est aussi utilisé politiquement par tous les régimes, y compris la France de Chirac et Jospin en 1998. En 2016, encore, face à la mobilisation contre la loi travail, Valls et Hollande font un chantage à la réussite de l’Euro de foot.
Le Mondial de Russie ne fait pas exception. Organisé, mis en scène par Poutine en direction de l’opinion russe, il est aussi utilisé par les autres régimes. On en a eu un aperçu récent avec le joueur vedette égyptien Mohamed Salah, instrumentalisé tout à la fois par les généraux égyptiens, pour redorer leur blason, et par le dictateur tchétchène Kadyrov. Au-delà des prouesses des joueurs, derrière les hymnes et les étendards nationaux, se manifestent sans fard les manipulations des politiciens du monde entier, qui exaltent le patriotisme sportif pour mieux faire taire leurs opposants et occulter les oppositions sociales.

                                                 Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2605)

samedi 7 juillet 2018

SNCF : Pau-Paris en 20 heures et le sentiment d'être abandonné


Tout TGV pour les bétonneurs, rien du tout pour les voyageurs du TGV

Un Argenteuil nous a rapporté le récit de sa mésaventure de son voyage Pau-Paris en TGV qui au lieu des 4 heures 30 prévues a mis 20 heures pour parvenir à destination. Un récit très révélateur de la façon qui derrière les grandes déclarations de ses dirigeants traitent les voyageurs, une situation d’autant plus scandaleuse que ces derniers se trouvent dans une situation de détresse.  

« Le 04/07 j’avais un voyage en TGV prévu de 14h47 à 19h10, soit environ 4h30.
Après 1h de voyage, peu après être reparti de Dax, nous avons été avertis que suites aux orages violents au sud de Bordeaux un arbre était tombé sur un caténaire et que toute circulation était interrompue. Nous allions être arrêté dans la prochaine gare.
Nous avons été régulièrement informés de l’avancée du retard, le personnel (chef de bord, conducteur) a eu un comportement très professionnel.
Les conditions alors n’étaient pas mauvaises, nous disposions de la clim et de connexion internet pour nous occuper et comme nous étions dans une gare, les portes ont pu être ouvertes et les voyageurs ont pu se dégourdir les jambes sur les quais et les alentours de la gare. 


La situation a commencé à se compliquer quand après quelques heures les réserves du wagon bar ont été épuisées.
L’ambiance est restée bonne d’autant que l’équipage nous a annoncé qu’ils étaient prêts à nous conduire jusqu’à Paris si cela était techniquement possible, et cela quel que soit l’heure.
Certains passagers sont allés se commander des pizzas à la boutique à côté de la gare.
Après 4 heures d’attente, nous avons eu droit à une bouteille d’eau de 50 cl distribué suite à l’initiative du maire du village.
Vers 22h soit après 6h d’attente nous sommes repartis, en espérant arriver à Paris même à une heure tardive.
Avant d’arriver à Bordeaux on nous a averti que le train n’irait pas plus loin, qu’aucune solution d’hébergement en hôtel ne serait possible, mais que le TGV resterait ouvert pour servir de dortoir.
En revanche on nous a annoncé que nous pourrions disposer d’un repas et de couvertures.
Arrivé à Bordeaux personne pour nous renseigner, les passagers ont dû rechercher par eux même où trouver les repas et les couvertures. A côté de l’entrée, ce n’était toujours pas la SNCF qui était la mais la Sécurité Civile.
Après être revenu au train avec une boîte qui faisant penser à une ration de l’armée et une couverture, en renseignant au passage de nombreux voyageurs désemparés, l’ouverture de la boîte fut une surprise grandiose : un petit biscuit, un dessert lacté et une bouteille d’eau accompagnés d’un sachet « rince doigt ». Le repas attendu était un goûter pour enfant. 


Ironie supplémentaire, le mot qui accompagnait la boite : « Vous subissez un retard important … vous trouverez dans ce coffret une restauration légère »




Après 4h de repos des plus inconfortable, 2 trains étaient prévus à 5h21 et un second à 5h56, la SNCF nous conseillant de prendre le second qui devait être plus rapide.
Là encore n’importe quoi le premier train a fait l’office d’éclaireur et le voyage a été fait à vitesse réduite…. Le second restant bien sûr derrière.
A l’arrivée à Paris, bien entendu personne non plus, on avait même eu l’impression que l’on nous faisait une faveur en nous permettant de prendre ces trains réservés par des voyageurs réguliers….
Et pour conclure ironie suprême sur les panneaux d’affichage, on signalait comme cause du retard « agression d’un agent SNCF à Bordeaux ». Aussi inadmissible que cela puisse être, la déresponsabilté des dirigeants de la SNCF atteint les sommets.


Une incapacité à gérer une crise malgré des agents de terrains remarquables.
Pour finir c’est la première fois que j’ai entendu une chef de bord remercier ces passagers pour leur patience, leur respect malgré les conditions si difficiles. »                                                                          
                                                                                            H., Argenteuil

Vélos à assistance électrique : un projet d’un service public de location longue durée parrainé par la Région Ile de France


Si ça ne déraille pas, pas de problème !

 

La structure de transport dirigée par la Région Ile de France, Ile de France Mobilités (ex-STIF) envisage la mise en place d’un service public de location de longue durée de vélos à assistance électrique.
         En soi qui peut s’opposer à ce genre d’initiative. Qu’une collectivité locale se lance dans ce genre de moyen de transport qui pourrait très bien inciter des habitants à délaisser la voiture et leur faciliter leurs petits déplacements, c’est tant mieux.
         D’autant plus que les communes ne seraient pas amenés à financer ce service. A voir tout de même.
         Argenteuil est concernée par ce projet.
         Si la commune ne subit pas demain des déboires comparables à ceux que connaît Autolib’ actuellement, il ne faut vraiment pas s’en priver.

Centrales nucléaires : le profit atomise la sécurité


La rentabilité et les profits avant la sécurité



D’après un rapport parlementaire, EDF fait appel à des entreprises sous-traitantes pour 80 % de la maintenance des centrales nucléaires. La chaine de sous-traitance peut aller jusqu’à sept niveaux, et les salariés ne sont pas toujours habilités pour travailler sur ces sites. Ce rapport constate aussi la vétusté des centrales faute d’entretien, et donc d’investissements suffisants, tant dans les centrales gérées par EDF que dans celles d’Orano (ex- Areva).
Tout cela est connu et avait déjà été dénoncé après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Depuis, rien n’a changé : c’est toujours la rentabilité et les profits avant la sécurité.

Plan anti pauvreté : et puis ça peut attendre…


Paroles, paroles...

  

Le gouvernement doit présenter bientôt un plan « anti-pauvreté ». On aura alors droit à nombre d’annonces théâtrales, à des discours sur « l’accompagnement vers l’emploi »…
Et après ? Après ça, le gouvernement continuera à réduire le personnel dans les écoles et dans les services publics, le patronat continuera à licencier et à multiplier les emplois précaires et sous-payés.





Impôts : Taxe d’habitation supprimée, services publics utiles à la population menacés


« L'impôt saigne le malheureux » (l'Internationale)



Le gouvernement promet depuis des mois de supprimer la taxe d'habitation pour tous les ménages français – y compris donc les ménages les plus aisés. Or cette taxe alimente le budget des communes dont les maires s'inquiètent des difficultés pour faire fonctionner convenablement leur commune.
Le gouvernement explique que pour compenser la suppression de la taxe d'habitation, il suffira de faire des économies sur les prestations sociales.
Que ce soit par la réduction des allocations ou du budget des communes, ce seront les classes populaires qui financeront cette mesure et qui en subiront les effets par la réduction des services municipaux, ce que nombre de grandes municipalités ont déjà commencé à faire depuis des années.

vendredi 6 juillet 2018

Argenteuil, passage souterrain de la gare : le grignotage de nos droits


Il nous faudra « de l’audace, de l’audace, et encore de l’audace » (Danton)



La SNCF annonce que la suppression du libre passage entre les deux rives de la gare d’Argenteuil prend effet à partir d’aujourd’hui. Selon le maire d’Argenteuil, la solution "trouvée en son temps pour maintenir l'accès libre ne lui permet plus de lutter contre la fraude".
         Loin de là, la situation nouvelle ainsi créée non seulement est inique mais accentuera les problèmes de fraude et va créer des situations conflictuelles supplémentaires aux tourniquets d’entrée à la gare.
         Le maire d’Argenteuil évoque des possibilités au « cas par cas » étudiées en mairie pour ceux qui sont exclus de la possibilité de se voir délivrer une carte de passage. Mais il ne nous indique pas où s’adresser.
         Quant à la carte des ayants droits c’est « ni fait ni à faire ». Ainsi pourquoi les habitants de la rue Danton peuvent y prétendre, mais pas ceux de la rue Puiseux ou de la rue du Temple… La SNCF et la municipalité avait-elle peur de la réaction du révolutionnaire Danton ?!
         En tout cas, ce n’est pas parce que cette situation nouvelle est actée que les habitants l’acceptent.
         Pour notre part, nous continuerons à la remettre en question.

Enedis 95 : agences occupées par les grévistes


L’agence de Sannois occupée

 
Rassemblement de soutien mercredi 4 juillet

La grande majorité des techniciens chargés de l’entretien du réseau acheminement d’électricité sont en grève à Sannois comme dans les deux autres agences du 95. Ils occupent leur agence avec le soutien de travailleurs et de militants de la région.
En plus des revendications nationales, ils protestent contre la dégradation de leurs conditions de travail. Depuis des années, les effectifs se réduisent, la charge de travail augmente et avec elle les pressions à l’encontre des agents. Dans les agences, il n’est pas rare que l’encadrement fasse pression pour ne pas déclarer les accidents de travail. Les techniciens verbalisés à cause d’un stationnement irrégulier au cours d’intervention doivent payer leur amende, ceux qui ont eu un accident ne sont plus éligibles pour des augmentations individuelles, ces dernières de toutes façons de plus en plus rares pour tous. Les réductions de personnels menacent aussi la sécurité sur certaines interventions alors que sous prétexte d’économie les directions imposent d’utiliser des outils qui auparavant auraient été réformés.
Les grévistes exigent des embauches et des augmentations. Pour l’instant, la direction ne veut rien entendre et suit visiblement des consignes nationales. Mais à force de multiplier les faux contacts les courts circuits pourraient bien lui exploser à la figure.