samedi 7 juillet 2018

SNCF : Pau-Paris en 20 heures et le sentiment d'être abandonné


Tout TGV pour les bétonneurs, rien du tout pour les voyageurs du TGV

Un Argenteuil nous a rapporté le récit de sa mésaventure de son voyage Pau-Paris en TGV qui au lieu des 4 heures 30 prévues a mis 20 heures pour parvenir à destination. Un récit très révélateur de la façon qui derrière les grandes déclarations de ses dirigeants traitent les voyageurs, une situation d’autant plus scandaleuse que ces derniers se trouvent dans une situation de détresse.  

« Le 04/07 j’avais un voyage en TGV prévu de 14h47 à 19h10, soit environ 4h30.
Après 1h de voyage, peu après être reparti de Dax, nous avons été avertis que suites aux orages violents au sud de Bordeaux un arbre était tombé sur un caténaire et que toute circulation était interrompue. Nous allions être arrêté dans la prochaine gare.
Nous avons été régulièrement informés de l’avancée du retard, le personnel (chef de bord, conducteur) a eu un comportement très professionnel.
Les conditions alors n’étaient pas mauvaises, nous disposions de la clim et de connexion internet pour nous occuper et comme nous étions dans une gare, les portes ont pu être ouvertes et les voyageurs ont pu se dégourdir les jambes sur les quais et les alentours de la gare. 


La situation a commencé à se compliquer quand après quelques heures les réserves du wagon bar ont été épuisées.
L’ambiance est restée bonne d’autant que l’équipage nous a annoncé qu’ils étaient prêts à nous conduire jusqu’à Paris si cela était techniquement possible, et cela quel que soit l’heure.
Certains passagers sont allés se commander des pizzas à la boutique à côté de la gare.
Après 4 heures d’attente, nous avons eu droit à une bouteille d’eau de 50 cl distribué suite à l’initiative du maire du village.
Vers 22h soit après 6h d’attente nous sommes repartis, en espérant arriver à Paris même à une heure tardive.
Avant d’arriver à Bordeaux on nous a averti que le train n’irait pas plus loin, qu’aucune solution d’hébergement en hôtel ne serait possible, mais que le TGV resterait ouvert pour servir de dortoir.
En revanche on nous a annoncé que nous pourrions disposer d’un repas et de couvertures.
Arrivé à Bordeaux personne pour nous renseigner, les passagers ont dû rechercher par eux même où trouver les repas et les couvertures. A côté de l’entrée, ce n’était toujours pas la SNCF qui était la mais la Sécurité Civile.
Après être revenu au train avec une boîte qui faisant penser à une ration de l’armée et une couverture, en renseignant au passage de nombreux voyageurs désemparés, l’ouverture de la boîte fut une surprise grandiose : un petit biscuit, un dessert lacté et une bouteille d’eau accompagnés d’un sachet « rince doigt ». Le repas attendu était un goûter pour enfant. 


Ironie supplémentaire, le mot qui accompagnait la boite : « Vous subissez un retard important … vous trouverez dans ce coffret une restauration légère »




Après 4h de repos des plus inconfortable, 2 trains étaient prévus à 5h21 et un second à 5h56, la SNCF nous conseillant de prendre le second qui devait être plus rapide.
Là encore n’importe quoi le premier train a fait l’office d’éclaireur et le voyage a été fait à vitesse réduite…. Le second restant bien sûr derrière.
A l’arrivée à Paris, bien entendu personne non plus, on avait même eu l’impression que l’on nous faisait une faveur en nous permettant de prendre ces trains réservés par des voyageurs réguliers….
Et pour conclure ironie suprême sur les panneaux d’affichage, on signalait comme cause du retard « agression d’un agent SNCF à Bordeaux ». Aussi inadmissible que cela puisse être, la déresponsabilté des dirigeants de la SNCF atteint les sommets.


Une incapacité à gérer une crise malgré des agents de terrains remarquables.
Pour finir c’est la première fois que j’ai entendu une chef de bord remercier ces passagers pour leur patience, leur respect malgré les conditions si difficiles. »                                                                          
                                                                                            H., Argenteuil

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