vendredi 6 juillet 2018

Projet régional de santé : il faut des effectifs en plus et le maintien du service de radiothérapie à Argenteuil


Une question non soulevée et une question partiellement abordée

 
Février 2011 pour la défense de la radiothérapie

Lors du dernier conseil municipal, un point de l’ordre du jour portait sur le « projet régional de santé » mis en avant par l’Agence Régionale de Santé.
         Si à l’occasion de ce point, il a été évoqué bien des choses, il y avait une absence de taille : la situation réelle des hôpitaux, avec le cruel manque d’effectifs et ses conséquences. Il n’y a eu personne pour évoquer cette question qui sont au cœur des difficultés actuelles en matière de santé publique.
         Par ailleurs, au détour de la discussion, on a pu apprendre qu’à nouveau une menace pesait sur la pérennisation du service de radiothérapie de l’hôpital d’Argenteuil. Le risque existe de passer dans le département de 3 à 2 services, avec le risque de la fermeture de celui public d’Argenteuil, au profit de ceux, privés, d’Osny et de Sarcelles. Ces derniers bénéficient de matériels les plus récents.
         Il y a sept ans, c’est la mobilisation initiée par le comité de défense de l’hôpital d’Argenteuil qui avait permis le maintien de ce service.

Autolib’ : Bolloré, Renault ou PSA, pour les profits, ça roule


Voitures partagées mais profits monopolisés



Autolib' va prendre fin au 31 juillet, laissant à la ville de Paris et aux communes limitrophes une ardoise de plusieurs centaines de millions d'euros. Le service de voitures partagées était sous la coupe du groupe Bolloré qui s'en est retiré.
Un appel d’offre a été lancé pour reprendre cette activité. PSA et Renault se sont dits intéressés étant donné que le marché est en expansion et que les perspectives de bénéfices sont prometteuses. D’autant qu’il y a une forte probabilité qu’ils soient garantis, comme à chaque fois qu’une collectivité sous-traite une activité au privé.

Migrations et capitalisme décadent : la multiplication honteuse des camps


Les réfugiés de plus en plus enfermés



D’après un bilan de six associations d’aide aux migrants, plus de 25 000 réfugiés ont, en France, été enfermées dans les centres de rétention en métropole, et près de 20 000 en outre-mer, principalement à Mayotte. C’est 10% de plus qu’en 2016. Parmi eux, plus de 300 enfants, dont certains avaient moins de sept ans. Et cela risque de s’aggraver avec la nouvelle loi Asile et Immigration du gouvernement qui fait passer la durée maximum de rétention de 45 à 90 jours.
C’est cela « l’humanité » de la politique des Macron, Philippe ou Collomb.

jeudi 5 juillet 2018

Black blocs et manifestation : une belle initiative de cheminots le 28 juin. Extrait de notre hebdomadaire à paraître


Paris : c’est notre manif ! 

À Paris, le 28 juin, un cortège dynamique de 600 cheminots de différents secteurs a pris la tête de la manifestation interprofessionnelle regroupant plusieurs milliers de personnes, scandant slogans et chansons de leur grève, derrière les banderoles de leurs ateliers et gares.
Mais à quelques centaines de mètres de la Place de la Bastille, quelques dizaines de manifestants « black blocs » ont, suivant leur mode opératoire, pénétré ce cortège. Une fois masqués et sans se soucier de l’opinion des manifestants, ils se sont placés en tête et ont cherché l’affrontement avec les CRS. Ceux-ci, sautant sur l’occasion, ont tenté de couper le cortège cheminot du restant du défilé, avec le risque de créer une nasse et de casser la manifestation.
Des cheminots ont alors déployé sur la largeur une banderole et demandé fermement aux manifestants cagoulés d’ôter leur masque et d’intégrer le cortège, ou bien de le quitter. Plusieurs ont choisi de retirer leur cagoule affirmant « être du côté des cheminots ». Cela a mis fin à l’incident et les grévistes ont pu se réapproprier leur manifestation et faire entendre jusqu’au bout leur colère et leur rejet des plans gouvernementaux.


Par ailleurs dans notre revue Lutte de classe de juillet-août 2018, un article revient sur la nature de ce mouvement « black blocs » : « Autonomes et black blocs : une fausse radicalité et une impasse »

Municipalité, à Argenteuil comme ailleurs : l’ombre d’un pouvoir, l’ombre de moyens.


Nous conseillons la lecture sur l’excellent article consacré à la situation du viaduc de Gennevilliers et de l’A15 paru dans Le Parisien-95 d'hier. Il comprend une interview du maire d’Argenteuil qui se sent complètement abandonné par l’Etat et qui comprend « de plus en plus » la démission de l’ancien maire de Sevran (93), l’ancien Argenteuillais Stéphane Gatignon.






         Oui, les communes sont abandonnées par un Etat qui les charge de plus en plus de tâches nouvelles en réduisant dans le même temps leurs moyens.
         Mais il n’y a rien d’étonnant à cela. L’Etat n’est pas là pour défendre l’intérêt général. Il est d’abord là pour servir les gros actionnaires des grands groupes industriels et financiers. Pour cela, il réduit les moyens nécessaires pour assurer, via les municipalités, ce qui reste du service public utile à la population.  Cette part qui n’est qu’une autre forme de salaire. C’est d’autant plus dramatique dans les communes populaires.
         Que le maire d’Argenteuil découvre cela, même sur le tard, tant mieux, car mieux vaut tard que jamais.
         En tout cas, c’est pour cela qu’il n’y a aucune illusion à se faire sur les possibilités qu’offriraient au bénéfice des masses populaires la « conquête » de la gestion des municipalités.
Sans moyens et sans véritable pouvoir, dans ces conditions, il ne reste aux édiles des grandes villes qu’à jouer le rôle de petits notables, avec un maigre os à gérer, de plus en plus mince.

Argenteuil, salle Jean Vilar : Nous voulons que la salle Jean Vilar rénovée ou reconstruite demeure simplement une propriété communale


Erratum ou tromperie ?



Dans la dernière livraison de L’Argenteuillais, à propos de la tente provisoire du Val-Nord, nous avons lu avec stupéfaction la phrase suivante : « Elle assurera la transition d’accueil des rassemblements associatifs et municipaux, entre la démolition de l'espace Jean Vilar et sa reconstruction,… ».
         Comme si c’était de la simple reconstruction de la salle Jean Vilar que les municipalités successives n’ont pas entretenue, dont il s’agissait. La réalité est toute autre. Si jamais le projet dans laquelle la nouvelle salle serait un intégrée voyait le jour, il s’agirait d’une nouvelle salle, mais privée dans un espace privé. Le caractère communal de la salle des fêtes, propriété de tous, aurait disparu au profit d’une salle privée, propriété privée, gérée par le privé. Le nom resterait alors peut-être, mais ni sa nature ni sa destination.
         Bref, une salle Jean Vilar qui ne serait plus une salle Jean Vilar, voilà la vérité.
         Le nier relève  au mieux de la simple bévue, au pire de la volonté de tromper.

Mexique : la victoire de AMLO. Désillusions en vue !


Mexique : le candidat de gauche élu à la présidentielle

89 millions de Mexicains votaient le 1er juillet pour élire le président de la République, mais aussi les députés, gouverneurs et maires. Pour la première fois, c’est un candidat de gauche qui a remporté la présidentielle. Andrès Manuel Lopez Obrador, appelé familièrement Amlo, a obtenu 53 % des voix.
Amlo bat le candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), parti du président sortant Enrique Pena Nieto, qui ne fait que 16 % des voix, et la coalition du Parti d’action nationale (PAN) et du Parti de la révolution démocratique (PRD), et ses 22 % de voix. Le PRI a été longtemps le parti unique de la bourgeoisie, de 1929 à 2000, avant de céder la place pendant deux mandats au PAN, autre parti bourgeois.
PRI et PAN sont aujourd’hui très discrédités et le PRD, issu du PRI, n’est pas mieux loti depuis l’assassinat de 43 étudiants à Ayala, dans le Guerrero. Les élus locaux membres du PRD avaient fait appel à la police et à un cartel local de la drogue pour faire disparaître ces étudiants qui les contestaient ; l’affaire a aussi discrédité le président du PRI, du fait de son inertie.
Ce discrédit a bénéficié à Amlo, même le patronat prenant des distances avec son parti naturel, le PRI. Contrairement aux précédents scrutins, la corruption et les achats de vote n’ont pas empêché l’élection de Lopez Obrador. Celui-ci a acquis une partie de son crédit comme maire de Mexico de 2000 à 2005 où il a mené une politique sociale appréciée sur l’éducation et la santé publique. Une femme de son parti, le Mouvement pour la renaissance nationale (Morena), Claude Sheinbaum, vient aussi de chasser le PRD du siège de gouverneur de Mexico qu’il occupait depuis vingt ans.
Amlo a fait campagne contre la corruption, le crime organisé et les inégalités, des sujets brûlants dans un Mexique gangrené par la corruption des politiciens, des policiers et de l’armée. Les neuf cartels de la drogue qui dominent le pays sont intervenus à leur manière, éliminant physiquement 145 hommes politiques dont 48 candidats qui ne leur convenaient pas. Jamais une campagne électorale n’a été aussi meurtrière. Ce qu’on appelle « la guerre à la drogue », une guerre civile qui ne dit pas son nom, a tué quelque 300 000 personnes depuis douze ans et fait plus de 25 000 morts l’an dernier. On dénombre aussi 34 000 disparus. Cette « guerre » n’a pas empêché les cartels d’étendre leurs activités à des pans entiers de l’économie. Ils l’ont fait à leur manière par le vol d’hydrocarbures à la raffinerie Pemex ou celui de récoltes entières d’avocats, un produit phare de l’agriculture mexicaine.
Le succès de Lopez Obrador soulève de l’espoir. Mais il pourrait aussi devenir cause de désillusion. Rien ne dit qu’il pourra mener une politique sociale semblable à celle qu’il a menée à la mairie de Mexico. S’étant affiché catholique, il devrait s’appuyer sur l’Église, et sans doute s’opposer au droit à l’avortement. Il s’est dit « ni chaviste, ni trumpiste », mais cela n’éclaire pas vraiment la politique que mènera le nouveau président vis-à-vis des multinationales américaines, ni même des cartels de la drogue.
Les travailleurs qui espèrent un véritable changement devront donc compter d’abord sur leurs propres luttes. Beaucoup le font déjà. Dans le Guerrero, par exemple, des habitants ont mis sur pied leur propre police pour échapper aux exactions de la police officielle ; des paysans producteurs d’avocats se sont armés pour protéger leurs récoltes des vols des cartels. Le nouveau président ne prendra ses fonctions que dans cinq mois. On pourra alors mesurer si, comme ses prédécesseurs, il reste impuissant face aux bandes armées qui ravagent le Mexique.
                                            Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2605)

Macron en Afrique : en visite du pré- carré de l’impérialisme français


Macron en Afrique : l’impérialisme en représentation



Macron est allé assister au sommet de l’Union africaine en Mauritanie. Il voulait en particulier rencontrer les chefs d’Etat dont les armées sont engagées aux côtés des troupes françaises contre les bandes djihadistes au Sahel.
Comme Hollande avant lui, Macron continue à justifier l’engagement militaire des troupes françaises dans la région par la lutte contre le terrorisme. Les attentats qui ont eu lieu ces derniers jours montrent que, depuis 2014 et l’envoi de militaires français au Mali, la menace terroriste est loin d’avoir diminuée. Au contraire, elle s’est étendue à tous les pays du Sahel.
Les populations de la région doivent donc subir le terrorisme des djihadistes mais aussi la présence des armées africaines et françaises. Et pendant que ces bandes armées se font la guerre, le pillage et l’exploitation se poursuivent, pour le plus grand profit des Bolloré, Bouygues et compagnie.