vendredi 22 juin 2018

Grève des cheminots : les grévistes tiennent toujours


Les grévistes tiennent toujours

Lors de la dernière séquence de grève des cheminots, les taux de grévistes ont légèrement baissé, avec le 18 juin : 19,2 % à l’exécution, 43,8 % chez les conducteurs et 38,1 % chez les contrôleurs, mais ils restent importants. Les milliers de cheminots qui continuent la grève ne veulent pas baisser la tête : voté ou non, le pacte ferroviaire ne leur convient pas, et ce ne sont pas les réunions tripartites et autres négociations avec le gouvernement ou le patronat du ferroviaire qui les feront changer d’avis. Ils ont bien l’intention de rester mobilisés jusqu’à la journée du 28 juin et réfléchissent à comment continuer pendant l’été. 


Parmi les grévistes, les discussions sont particulièrement nombreuses sur les acquis et les limites du mouvement, les perspectives pour l’avenir. Même s’ils ont la fierté d’avoir relevé la tête face à un gouvernement brutal et méprisant, ils sont évidemment conscients que l’état de la mobilisation ne permet pas pour le moment de modifier le rapport de force avec ce gouvernement et de le forcer à retirer sa réforme.

La responsabilité des directions syndicales

Les directions syndicales ont une responsabilité dans cette situation, avant tout parce qu’elles ont laissé croire aux cheminots qu’on pouvait répondre à l’attaque frontale de Macron par une grève à l’économie. En proposant la grève perlée deux jours sur cinq, la CGT était sans doute au niveau de la mobilisation des cheminots en début de mouvement, cette formule ayant été suivie par la majorité des grévistes. Mais elle n’a rien fait par la suite pour essayer de les entraîner dans un mouvement plus déterminé, pour faire monter la pression que pouvait exercer les cheminots, sans parler des autres secteurs de la classe ouvrière.
La CGT n’a pas cherché à s’appuyer sur les grévistes les plus combatifs, sur les assemblées générales les plus mobilisées, pour entraîner les autres. Au contraire, il n’était pas question de sortir du calendrier décidé par l’intersyndicale au début du mouvement, transformé en carcan, et toute initiative venant de la base et visant à rendre la grève plus efficace et à sortir de la routine, était rejetée. De son côté, la direction de Sud-rail, qui prônait en paroles la grève reconductible, en est restée à jouer les oppositionnels de façade tout en restant dans le cadre de l’intersyndicale et de sa politique.
Or, changer le rapport de force avec un gouvernement à l’offensive demande qu’on soit prêt à mettre toute l’énergie des travailleurs à le combattre. Et plus généralement, seules des luttes susceptibles de s’étendre à l’ensemble de la classe ouvrière, dures et déterminées, pourraient faire suffisamment peur à la bourgeoisie pour qu’elle pousse le gouvernement à reculer. Mais de cela les directions syndicales ne veulent pas. Elles ont leurs propres objectifs, qui sont de se faire reconnaître comme des interlocuteurs incontournables par le gouvernement, quand il ne s’agit pas d’une simple concurrence pour les prochaines élections professionnelles.
L’intersyndicale du mardi 19 juin s’est conclue par un désaccord entre les syndicats : la CGT n’est pas suivie par la CFDT et l’UNSA dans sa proposition de continuer le mouvement en juillet, seul Sud-rail se rallie à sa proposition. Mais bien des grévistes sont prêts à continuer quelle que soit l’évolution de l’intersyndicale, car pour eux, rien n’est réglé. Et, au-delà de ce mouvement, ils savent qu’il y aura d’autres combats à mener, car, du côté du gouvernement et du patronat, la lutte de classe est toujours à l’ordre du jour.

Des liens précieux pour l’avenir

Dès maintenant, les directions locales commencent à s’attaquer aux accords dans leur secteur, qui résultent souvent de grèves partielles victorieuses et améliorent un peu le quotidien, tant pour les salaires que pour les conditions de travail. Parmi les grévistes, beaucoup ne comptent pas laisser passer ces nouvelles attaques sans rien faire. Dans ces nouvelles luttes, ils ne partiront pas de rien.
Des milliers, et même des dizaines de milliers de cheminots, participent ou ont participé à un moment ou à un autre à ce mouvement. Les plus déterminés se retrouvent chaque jour de grève dans les assemblées générales, les actions, les manifestations. Ils vivent la grève ensemble, se soutiennent, créent des liens qui comptent dans le mouvement, mais qui compteront aussi au-delà. La force des travailleurs, c’est la grève, car c’est aussi dans ces moments que se crée une belle solidarité, et cela est déjà un acquis.
Les grévistes ont aussi pris l’habitude dans bien des endroits d’aller à la rencontre des travailleurs d’autres secteurs du service public ou d’entreprises privées, en particulier ceux qui étaient eux aussi attaqués par un gouvernement pressé de faire des économies sur leur dos ou par un patronat toujours plus avide de profits. Là encore, cette attitude non corporatiste, ces liens tissés avec les travailleurs du voisinage, qui, bien souvent, n’existaient pas avant la grève, sont des gages pour l’avenir.

                                           Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2603)






Jeudi 28 juin
Journée interprofessionnelle de mobilisation
Allons dire « bravo » à tous ceux qui engagent la lutte et affirmer qu'il faudra qu'on les suive.


AB Habitat : Où va AB Habitat ? Locataires et travailleurs ensemble dans le viseur


Joliot-Curie sans agence d'AB-Habitat ? C'est non !


Extrait du dernier tract de la CGT-AB Habitat

« Les inquiétudes se confirment

Après avoir fait le choix de bloquer les salaires une troisième année consécutive, refuser de revaloriser les bas salaires, …. le directeur général s'attaque à nos conditions de travail et raisonne uniquement en matière de ratio et rentabilité.
Les discours portent sur : la suppression de postes de gardien, le projet de fermeture d'une agence (Orgemont), le questionnement sur la "rentabilité » de la régie et de la brigade, la suppression de véhicules.... en revanche nous regrettons de ne pas entendre des propositions d'amélioration de la qualité du service public et des conditions de travail… » 

Projet de fermeture de l’agence d’Orgemont ?

A suivre effectivement de très près…




A15 fermé dans le sens province-Paris
A partir de ce soir vendredi 22 heures jusqu’à dimanche 5 heures

Migrants, réfugiés, déplacés, un nombre qui ne cesse de croître


Nouveau record de réfugiés dans le monde

Camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie

En 2017, 68,5 millions de personnes étaient réfugiées (ou déplacées à l'intérieur de leur pays) suite à des conflits, soit 3,1 millions de plus qu'en 2016, essentiellement à partir et vers des pays pauvres. Les principaux pays d'accueil sont la Turquie et le Liban.
L'ONU précise que, depuis cinq ans, ce record de réfugiés est battu chaque année et qu'être ainsi déplacé est le destin en 2017 d'une personne sur 110 dans ce monde. Cela juge la société.

Trotskystes en Union soviétique sous la terreur de Staline : des traces retrouvées de ceux qui n’abdiquèrent jamais. Un article de Lutte ouvrière de cette semaine


Russie : « Les morts se mettent enfin à parler »

C’est sous ce titre qu’un quotidien russe des milieux d’affaires, Kommersant, vient d’annoncer une découverte extraordinaire. À Verkhneouralsk, dans la région séparant la Russie d’Europe de la Sibérie, les ouvriers chargés de faire des travaux dans une prison y ont mis au jour une série de documents que des militants trotskystes soviétiques avaient cachés, sous le plancher de leur cellule, dans les années 1930.
Dans cette cache on a retrouvé quarante-six documents et brochures. Tout cela écrit à la main, composé avec très peu de moyens dans un format très petit pour pouvoir être caché, et transmis. Il s’agissait de les faire passer d’un isolateur à un autre – du nom des prisons à régime renforcé où la dictature stalinienne enfermait des milliers de bolcheviks-léninistes, comme s’appelaient eux-mêmes les trotskystes – ou à l’extérieur, à des militants de l’Opposition de gauche alors encore en liberté pour peu de temps.
Dépouiller et publier tous ces documents pourrait prendre deux ans, et seule une volumineuse brochure, écrite en 1932 ou 1933 à Verkhneouralsk, a pour le moment paru sur le site de Kommersant. Elle s’intitule La situation dans le pays et les tâches des bolcheviks-léninistes. On y voit ces militants, emprisonnés depuis des années, épiés, privés de tout, de plus en plus coupés de l’extérieur et de leurs camarades – tel Trotsky que Staline avait expulsé d’Union soviétique en espérant le neutraliser – retrouver les mots, les analyses de Trotsky. Par exemple quand ils défendent l’avenir de l’État ouvrier né d’Octobre 1917, avenir que compromettent la gabegie bureaucratique, l’impréparation et la brutalité de la collectivisation stalinienne…
Alors que la classe ouvrière soviétique se trouvait sous la botte du stalinisme, qu’à l’étranger les partis sociaux-démocrates et staliniens cherchaient, chacun à sa façon, à éviter que la classe ouvrière reparte à l’assaut du pouvoir, et alors qu’en URSS nombre d’anciens opposants à Staline avaient capitulé, ces militants trotskystes ne baissaient pas les bras.
Même dans les pires conditions, ils restaient décidés à combattre à la fois le stalinisme, la bureaucratie et la domination de la bourgeoisie mondiale. Cela sous leur drapeau : celui du pouvoir de la classe ouvrière, celui de la fidélité au léninisme, à la révolution d’Octobre 1917 et à la révolution mondiale.
Staline et ses sbires se préparaient à liquider le parti de Lénine dans les procès de Moscou et à faire fusiller à la mitrailleuse, faute d’avoir pu les briser, des milliers de trotskystes regroupés dans les camps de Vorkouta, dans le Grand Nord, et de la Kolyma, dans l’Extrême-Orient sibérien. Cependant, les militants de Verkhneouralsk dont on retrouve quatre-vingt cinq ans après les écrits et la preuve de leur activité, cherchaient à maintenir jusqu’au bout le flambeau.
On voit réapparaître les noms de quelques-uns de ces militants qui allaient périr : Mikhaïl Bodrov, entré dans l’Armée rouge à dix-sept ans, fusillé à trente-cinq ans ; Gdali Milman, komsomol devenu trotskyste, fusillé à trente-et-un ans ; Barkine ; Melnaïs, etc.
Lutte ouvrière veut s’inscrire dans le fil de cette tradition communiste révolutionnaire, de la fidélité à la classe ouvrière que seul le trotskysme a su incarner au travers de ses militants, comme ceux de Verkhneouralsk, une politique authentiquement communiste, ouvrière, internationaliste, qu’ils ont défendue sous le stalinisme, quand il était « minuit dans le siècle ».
C’est en prenant exemple sur ce qu’ils ont été et en reprenant les idées du trotskysme qu’aujourd’hui, en France comme partout, les nouvelles générations pourront aller de l’avant dans la lutte pour un monde débarrassé de l’exploitation et du capitalisme.

                                                      P. L. (Lutte ouvrière n°2603)

Des dirigeants de l'Opposition de gauche autour de Léon Trotsky (Wikipédia)

jeudi 21 juin 2018

28 juin, journée interprofessionnelle de mobilisation : c’est tous ensemble qu’il faut lutter



 
Le 28 juin : c‘est tous ensemble qu’il faut lutter

Les syndicats CGT, Force ouvrière et l’Union syndicale solidaire appellent le 28 juin à une journée interprofessionnelle avec les syndicats étudiants et lycéens Unef, UNL et FIDL, en soutien « aux étudiants et aux travailleurs, actifs, chômeurs ou retraités, des secteurs publics comme privé, mobilisés pour la défense de leurs droits et l’aboutissement de leurs revendications ». Les cheminots sont appelés à faire grève ce même jour, dans le cadre de la lutte qu’ils mènent maintenant depuis trois mois.

Macron l’annonce clairement de manière cynique et provocante : c’est à tous les travailleurs qu’il veut s’attaquer. Dans la fonction publique, il est question de supprimer 120 000 postes, d’avoir recours massivement aux contractuels. Le gouvernement vient de refuser toute augmentation des salaires des fonctionnaires. Pour faire aussi les poches des travailleurs les plus pauvres, le gouvernement envisage de revoir à la baisse plusieurs allocations, voire d’en supprimer, comme l’ASS qui bénéfice aux chômeurs en fin de droits, sans parler des attaques contre le pouvoir d’achat des retraités et des projets de remise en cause des retraites.

Bien servis par Macron et son gouvernement, les actionnaires de grandes entreprises et tout ce que le pays compte de très riches, mènent ainsi la guerre contre l’ensemble du monde du travail. Alors, c’est ensemble qu’il faut se préparer à rendre les coups. Le 28 juin est l’occasion d’affirmer cette nécessité de se battre tous ensemble. Il faut faire de cette journée de protestation contre la politique anti-ouvrière du gouvernement une réussite !

                                                    Aline Rétesse (Lutte ouvrière n°2603)

Argenteuil, défense de Jean Vilar, le COMITE JEAN VILAR pique-nique


Quel avenir et quelle restauration pour L’île des Impressionnistes ?



A partir de 11 heures 30 ce samedi 23 juin square attenant à la salle Jean Vilar, le Comité Jean Vilar organise un « pique-nique » pour faire le point sur le futur de cette salle des fêtes municipale, de « L’île » et de ses berges. Comment envisager l’avenir pour cet espace vert qui garde encore un aspect de ce qu’il fut à l’époque des Impressionnistes ? Voilà ce que le Comité aimerait discuter le plus largement possible.
         Que chacun y amène ses victuailles pour ce moment de partage et d'échange !

Argenteuil, stationnement, bilan, zèle…


Le mieux est parfois vraiment l’ennemi du bien

 
Et le bilan de tout cela ?

Six mois après la « réforme » du stationnement à Argenteuil, il serait temps de faire un bilan : du côté du commerce, du stationnement, des infractions, de l’évitement du centre, de combien cela pèse en plus sur le budget des habitants, etc.
         A ce propos, il y a même du zèle. Là, où le stationnement n’est pas payant, il faut que ce zèle anti-voiture amène à formaliser sur la chaussée des places en pointillés blancs sur la chaussée, comme cela s’est fait par exemple rue de la Tour Billy près de la rue Ernestine.
         Résultat, on ne peut plus garer qu’un nombre inférieur de voitures par rapport à auparavant. Et gare à celui qui garerait au-delà de l’espace formalisé (en ne posant de problème à personne), un panneau lui indique qu’il y a risque d’enlèvement. Rien de moins.
         Pour certains, le doigt à la couture du pantalon, et au millimètre, doit s’appliquer non seulement aux individus, mais aussi à leurs véhicules !