jeudi 7 juin 2018

ATOS-Bezons, débrayage pour les salaires


De l’argent il y en a dans les caisses de Breton

Mardi 5 juin, à Bezons, dans les locaux modernes du siège social, comme dans d’autres sites du pays, des dizaines de salariés se sont rassemblés et ont manifesté pour exiger des augmentations de salaires et un rattrapage de 1500 euros pour tous. 
Le groupe informatique Atos a publié des résultats en hausse de 11 % avec plus de 600 millions d’euros de bénéfices pour 2017. Et question augmentation de salaires, son PDG, l’ancien ministre Thierry Breton, sait donner l’exemple. Comme tous les ans, son nom s’affiche aux sommets des palmarès des PDG les mieux payés, 2,8 millions en 2015, plus de 5 millions en 2016, plus de 10 millions en 2018 et comme tous les ans, la presse économique se gratte la tête pour savoir s’il est normal qu’un PDG gagne autant. 
Les travailleurs d’Atos connaissent la réponse depuis longtemps : c’est leur travail qui crée la richesse et les profits de la société.
 
Lors d'un débrayage précédent
 

Italie : un jeune syndicaliste d’origine malienne assassiné


Colère après l’assassinat de Soumaïla Sacko

 

                                                                                   Affiche du syndicat USB

Lundi 4 juin, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes italiennes, après l'assassinat en Calabre d'un jeune syndicaliste, Soumaïla Sacko. Le jeune homme d'origine malienne militait pour les droits des travailleurs agricoles des régions du sud de l'Italie, qui sont traités comme des esclaves.

Au moment où Salvini, dirigeant du parti d'extrême droite la Ligue et ministre de l'Intérieur, s'attaque aux migrants et multiplie les propos odieux, la grève des travailleurs agricoles et les manifestations réunissant travailleurs italiens et immigrés sont la meilleure réponse à ceux qui veulent les diviser, pour imposer à tous la soumission à l'exploitation.

mercredi 6 juin 2018

MSC croisières : M comme Macron ?


Au service de la famille…, une généralité

 
                          Benjamin Lammers Wikipédia
MSC crédit Olle Benjamin Lammers Wikipedia

Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, un proche de Macron, est visé par une enquête pour « trafic d'influence » et « prise illégale d'intérêts ». Il est soupçonné d'avoir utilisé son poste de haut-fonctionnaire pour défendre les intérêts de la société MSC, dont certains de ses cousins sont propriétaires. MSC est un des plus gros armateurs du monde et le principal client des Chantiers Navals de Saint-Nazaire. Kohler a-t-il joué un rôle au moment de la vente des Chantiers en 2017 pour préserver les intérêts de MSC ?
Dans le fond, peu importe qu'il soit coupable de trafic d'influence ou non aux yeux de la justice. Les liens entre le personnel d'Etat, les cadres des entreprises et les grands patrons sont permanents. Et Macron et son équipe en sont l'exemple même !

Bezons Zebra application. La réaction des travailleurs


Non aux licenciements !

 
Lundi matin, dès la prise de service, un peu avant 7h, il y avait de l’ambiance devant l’entreprise Zebra qui fait des applications spécialisée dans le marquage routier, à Bezons. En effet, la moitié des ouvriers ont fait grève ce lundi 4 juin pour soutenir six de leurs camarades sur les 27 ouvriers de l’entreprise, à qui la direction notifiait leur licenciement.
La direction invoque des difficultés économiques. Mais personne n’y croit. Au contraire tout indique que les licenciements visent des ouvriers connus pour leur opinion syndicale CGT et surtout leur choix de réclamer leur dû. En effet, l’entreprise faisait travailler les ouvriers 40 h par semaine mais ne leur en payait que 35. Les travailleurs réclament depuis des mois un rattrapage des sommes non versées, sans réponse du patron.
Lors de la visite de la conseillère départementale de la circonscription (le 95 est un client de Zebra), les ouvriers lui ont fait remarquer que leur patron flouait aussi la Sécu, l’État et sans doute les collectivités locales. Mais pour l’instant, seuls les ouvriers s’opposent à ses agissements peu scrupuleux.
Une action réussie et un encouragement pour la suite.

Argenteuil Ali Ziri mort dans les mains de la police : neuf ans plus tard, une exigence de vérité toujours aussi forte


Neuf ans plus tard, une exigence de vérité toujours présente

 

 On nous informe
 

Migrants et sauveteurs : au bon vouloir du cinéma de l'Etat


Deux poids deux mesures

 
                                                             Haeferl Wikimedia Commons

Un sans-papier tunisien, Aymen Latrous, a sauvé deux enfants des flammes dans un appartement lors d'un incendie à Fosses, dans le Val d'Oise, en 2015. Il a d'ailleurs été décoré par le maire de la ville pour cet acte courageux. Mais, contrairement à Mamoudou Gassama, il n'avait pas été filmé sur le moment... et restait menacé d'expulsion, jusqu'à ce que les médias s'intéressent à son histoire.
Tant mieux si l'intérêt des médias permet finalement à Aymen Latrous d'échapper à la politique inhumaine du gouvernement, qui reste le quotidien de la grande majorité des migrants.

Grand frais : l’envers du décor. Une correspondance de Grenoble lu dans le dernier numéro de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Dans tous les cas, grand frais pour la condition ouvrière

 

Le magasin « Grand frais » d’Orgemont à Argenteuil s’est imposé comme un magasin au succès croissant. Il est dédié au « frais », à la viande, et aux fruits et légumes en particulier. S’il a l’avantage d’être facilement accessible par des voies routières favorables, le système entrée-sortie face à la butte d’Orgemont laisse pour le moins à désirer. On se demande comment les autorités départementales et municipales d’alors (la municipalité précédente d’Argenteuil) ont pu l’accepter.
         Mais ce n’est pas cela qui nous préoccupe présentement. Et la correspondance ci-dessous, si elle nous en apprend sur le système « managérial » de l’enseigne, ne nous dit directement rien sur ce qui se passe dans le magasin d’Argenteuil au niveau de la condition ouvrière des employés. On peut imaginer qu’elle est ici sur bien des plans identique à celle des salariés de Grenoble. Mais nous ne pouvons en préjuger car, si l’objectif du « résultat » est partout le même, la manière d’y parvenir pour les responsables, peut être bien différente selon les magasins. Si l’occasion nous en est donnée, nous vérifierons pour Argenteuil, et toutes les informations sur le sujet sont donc bienvenues. DM
 

« Nos lecteurs écrivent : Coup de chaud chez Grand Frais

30 Mai 2018

Comme à toutes les périodes de fêtes, le ramadan est synonyme d’un renforcement de l’exploitation pour nombre de travailleurs de la grande distribution. Le supermarché Grand Frais d’Échirolles, en banlieue de Grenoble, ne fait pas exception.

Ce magasin appartient à un puissant groupe réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires et qui a ouvert en quelques années des dizaines de magasins dédiés aux produits frais dans les grandes villes. Les six semaines avant et pendant le ramadan entraînent une surcharge de travail importante pour la quarantaine d’employés.

« Deux dimanches matin d’affilée les chiffres de vente ont été d’abord doublés, puis triplés pour certains rayons. Dans celui où je travaille, on a même battu le record du magasin ! Mais évidemment, malgré nos demandes répétées, il est hors de question d’embaucher pour nous aider dans cette période particulièrement chargée. Pourtant, l’enseigne reçoit régulièrement des CV de travailleurs cherchant un emploi.
Ce refus de la direction n’est pas étonnant, quand on sait qu’une bonne partie du salaire des responsables est constituée d’une prime calculée sur le bénéfice de leur rayon. Ils ont donc tout intérêt à faire travailler un minimum de personnes pour un maximum de ventes, car ils peuvent ainsi espérer doubler leur salaire. Et surtout le système Grand Frais, qui utilise toutes les ficelles de gestion à la mode, comme la division de ses magasins en secteurs qui sont autant de micro-entreprises et de moyens d’empêcher que les travailleurs s’organisent, est une véritable machine à cash pour ses actionnaires.
Mais pour nous, qui sommes le plus souvent payés au smic, ce n’est pas la même histoire.
Nous devons tenir et organiser les approvisionnements, avec des heures supplémentaires imposées, pas toujours payées, et une cadence souvent infernale. Les semaines de 44 voire 48 heures ne sont pas rares et nous découvrons régulièrement des heures ajoutées à nos plannings sans avoir été consultés. Et la dernière innovation de Grand Frais ce sont les promotions de dernière minute, reçues à 19 h 30, alors que la journée est terminée. Il faut alors rester pour mettre les prix à jour et faire l’affichage, pour que tout soit prêt pour le lendemain à l’ouverture du magasin. Et cela c’est du bénévolat !
Autre conséquence de taille : les règles d’hygiène ne sont plus respectées. Par exemple, nous n’avons plus le temps de renouveler les bacs des aliments vendus en vrac comme il le faudrait. Des aliments peuvent donc rester en fond de bac pendant plusieurs semaines.
C’est donc sur notre dos, et sur celui des travailleurs venus faire leurs courses, que Grand Frais se sucre. Et, en période de ramadan, il a la main lourde. »

                                       Un lecteur de Grenoble »

mardi 5 juin 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 4 juin 2018 : « Les travailleurs ont les moyens de faire reculer gouvernement et patronat »


Les travailleurs ont les moyens de faire reculer gouvernement et patronat


Les salariés de Carrefour étaient appelés à la grève lundi 4 juin. 2 100 travailleurs risquent de perdre leur emploi après la décision du groupe de se débarrasser de 273 magasins de proximité. Carrefour a réalisé plus de 700 millions de bénéfices dont près de la moitié va dans les poches des actionnaires.
Pour la famille Moulin, une des grandes fortunes du pays, qui possède plus de 10 % du capital, ou pour le milliardaire Bernard Arnault, qui en détient 8 %, ça ne suffit pas. C’est en taillant dans les emplois que Carrefour garantit les profits financiers des actionnaires plus élevés. Et c’est le même scénario partout : c’est le niveau de rentabilité attendu par la bourgeoisie qui décide de notre avenir. Malgré la crise de leur système, quels que soient la conjoncture ou le taux de croissance de leur économie, les capitalistes continuent à engranger des milliards qui viennent du recul de nos conditions de vie et de travail.
Au gouvernement, on nous dit que tout le monde a sa chance. La réforme des retraites que Macron prépare nous est présentée comme un pas vers l’égalité et la liberté. Pensez donc, avec son régime à points, chaque euro cotisé donnerait une valeur identique pour la retraite…. et tant pis si les salaires – et donc les euros cotisés – ne sont, eux, pas du tout identiques ! Et puis arrivé à l’âge légal de départ, chaque salarié pourrait choisir de prendre ou non sa retraite, en fonction « d’arbitrages personnels ». Comme s’il s’agissait d’un choix pour les plus mal payés !
Les hauts dirigeants de Carrefour, qui se sont voté une augmentation de près de 80 %, les PDG munis de parachutes dorés et autres bonus en actions, ne s’angoissent pas sur le nombre de trimestres validés pour leur pension ! Mais, du côté des travailleurs, où est la liberté ?
Où est la liberté des travailleurs de Carrefour qui ne savent pas s’ils auront encore un salaire le mois prochain ? Où est la liberté des ouvriers de plus de 50 ans, cassés par le travail, qui risquent d’enchaîner des années de chômage et de minima sociaux avec une retraite de misère ?
Parler de choix personnels pour la retraite, c’est un mensonge odieux de plus ! Les travailleurs ne seront pas plus libres de choisir au moment de la retraite qu’ils ne le sont dans le choix d’un travail, du quartier où vivre et du logement qu’ils peuvent payer ou des études auxquelles ils ont accès. Dans les quartiers populaires, on vit sous la dictature des fins de mois impossibles à boucler.
Cette dictature du grand capital est orchestrée par le gouvernement. Comme ses prédécesseurs, Macron est à plat ventre devant ses exigences. Après le code du travail, les mesures envisagées sur la retraite s’inscrivent dans la même offensive contre les travailleurs. Avec cette réforme, Macron voudrait faire passer en douce le nivellement par le bas, la baisse des pensions et le recul de l’âge de départ en retraite !
La réforme de la SNCF va dans le même sens. Pour Macron, il s’agit de faire la démonstration qu’il peut imposer aux cheminots, comme à tous les travailleurs, le recul de leurs conditions de vie et de travail.
Les médias, inspirés par les compétitions sportives du moment, parlent du match entre les cheminots et Macron et se demandent qui va remporter la première manche.
Mais refuser d’accepter la précarité pour les futurs embauchés, la perte de droits, se battre pour son salaire, pour ses conditions de travail, ce n’est pas un jeu ! Pour les cheminots, pour les travailleurs de Carrefour, pour l’ensemble du monde du travail, c’est une question de survie. Et si les cheminots ne peuvent pas, à eux seuls, faire reculer la bourgeoisie, en engageant le combat, ils ont quand même déjà remporté une victoire. 
La guerre de classe n’est pas le produit de la volonté malfaisante de Macron, tout odieux soit-il. Elle est menée en permanence par les capitalistes qui dominent cette société. Tant qu’ils auront le sentiment de pouvoir continuer, tant que leur emprise sur l’économie ne sera pas remise en cause, la machine à broyer nos conditions de vie et de travail ira de l’avant.
Sous le règne capitaliste, la lutte pour  nos conditions d’existence est une bataille permanente. Mais nous avons les moyens de contester ce règne. Car c’est notre travail qui fait fonctionner toute la société et qui alimente la pompe à profits de la bourgeoisie. En ripostant avec nos moyens, par la grève et les manifestations, par des occupations d’usine comme en juin 1936, nous pouvons menacer sa domination. C’est en lui faisant peur de tout perdre que nous obligerons la classe capitaliste à reculer.