Farces et attrape-nigauds
Face à la mobilisation de
cheminots, la direction de la SNCF et le gouvernement, relayés complaisamment
par les médias, ont multiplié manœuvres et mensonges, sans grand succès.
En
marche… vers la privatisation
Le plan gouvernemental veut
transformer la SNCF en « société anonyme ». Mais on a vu Élisabeth
Borne, la ministre des Transports, prétendre
avec aplomb qu’en aucun cas la
privatisation de la SNCF n’était
possible. C’est exactement le même engagement qu’avaient pris ses prédécesseurs, par exemple à
propos de France Télécom ou d’EDF-GDF.
On sait que les promesses n’engagent que... ceux qui y croient.
Service
privé
Élisabeth Borne a aussi annoncé
que l’ouverture à la concurrence ne s’effectuerait pas par ordonnances. Mais il
ne s’agit en aucun cas d’un recul, puisqu’elle en a confirmé le calendrier : à partir de 2019 pour les TER et 2020 pour les
TGV.
Cette mise en concurrence ne vise
qu’à permettre à des capitalistes privés de faire main basse sur les secteurs
rentables du ferroviaire, quitte à abandonner les autres. Avec ou sans
ordonnances, tout est à jeter dans le plan Macron !
Fourchettes,
clopinettes et sac à dos
La ministre prétend que, dans le cas
de perte de marché par la SNCF, les cheminots seraient transférés au privé avec
un « sac à dos social ».
Avec les attaques prévues contre
les cheminots dans le plan Macron, et en particulier la suppression du statut
qui offre une certaine garantie de l’emploi, le fameux sac à dos n’aura plus
que les bretelles !
Mais, contrairement à ce que
pense le gouvernement, l’affaire n’est pas dans le sac !
Retenues
sans retenue
La direction de la SNCF a annoncé
des pénalités financières supplémentaires à l’encontre des grévistes : elle a
décidé de
compter des repos comme jours de grève, même dans le cas d’une grève par
intermittence.
Cette annonce a au moins le
mérite de battre en brèche l’un des nombreux préjugés véhiculés sur les
cheminots, qui affirme qu’ils sont payés pendant leurs grèves. Mais en plus, la
direction va peut-être finir, avec ses provocations, par obtenir le résultat
inverse de celui escompté : convaincre de plus en plus de
cheminots de partir en grève pour
de bon… sans trêve ni
repos.
Zéro de conduite
Dans le but de dissuader les
cadres du secteur traction de rejoindre le mouvement de grève et de les inciter
à remplacer les grévistes, la direction leur a octroyé une prime « pour
conduite occasionnelle » de 150
euros par mois, avec effet rétroactif
depuis janvier.
Vu le nombre de trains en
circulation le 3 avril, Pepy a peut-être cassé sa tirelire, mais pas la grève !
Mission
impossible
La SNCF a aussi tenté de
mobiliser sa hiérarchie pour défendre auprès des cheminots l’attaque du
gouvernement. Mais comment défendre un plan qui prévoit la suppression des
quelques droits que possèdent encore les travailleurs du rail ? Comment
défendre un plan qui veut encore accélérer les
suppressions d’emplois ? Comment
défendre un plan qui veut faire des cheminots
des pions jetables, transférables et
corvéables à merci ?
Pas étonnant que son opération
ait fait chou blanc.