vendredi 26 janvier 2018

Baccalauréat, lycée, Blanquer, pas ministre, mais « DRH »


Une logique financière



Manifestation d'enseignants

Le bac subirait donc une nouvelle réforme, une de plus ! Il n'en resterait que quatre épreuves en fin de Terminale dont un grand oral. Les promoteurs de la réforme ne cachent pas qu'ils ne veulent plus dépenser les 90 à 100 millions d'euros que son organisation coûterait, selon eux, chaque année.
Au-delà du bac, le gouvernement prépare une vaste braderie dans les lycées : effectifs encore plus surchargés en supprimant les filières voire les classes, suppression massive de postes d'enseignants, annualisation du temps de travail du personnel.
Comme l'a dit Blanquer le ministre de l'Education qui parle comme un DRH, la question des ressources humaines « est un chantier pour les mois à venir ».

Vinci, Notre-Dame des Landes c’est du passé, pas les profits


Vinci : exploiteur subventionné 

L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes n’a pas perturbé outre mesure le président de Vinci, le groupe de BTP à qui ce marché avait été promis. Dans son rapport annuel, prononcé une semaine après la décision gouvernementale, la question occupe une demi ligne, indiquant que Vinci pourra se consoler avec l’attribution de l’aéroport de Sofia, en Bulgarie. Et de bien des façons encore…
La construction et la gestion d’aéroports ne sont en effet qu’une des activités de ce groupe, présent sur toute la planète, employant 180 000 travailleurs, et un nombre inconnu d’ouvriers sous-traitants, brassant 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Vinci construit et gère également des autoroutes, des parkings et des stades. Sa filiale Eurovia s’occupe de travaux routiers et ferroviaires, pendant qu’une autre est spécialisée dans l’immobilier et une troisième dans la production et le transport d’énergie. Leur point commun, outre faire revenir les dividendes dans les mêmes coffres, est de travailler en étroite symbiose avec l’État français. Cette relation particulière a permis au groupe de devenir le premier mondial dans son secteur.
Un dirigeant de Vinci est de chaque déplacement présidentiel depuis qu’il en existe. Vinci a signé des contrats avec la plume de Hollande comme avec celle de Sarkozy, pour ne pas remonter plus avant. Un dirigeant de Vinci accompagnait Macron à Athènes. L’entreprise aurait renoncé à bétonner le Parthénon, se contentant de construire et gérer deux tronçons d’autoroute. Mais c’est surtout dans la mère patrie que Vinci s’accroche farouchement à la mamelle étatique.
Le groupe s’est vu attribuer la plus grande partie des autoroutes privatisées, ce qui constitue depuis pour lui une rente confortable. Il a fait mieux encore avec les partenariats public-privé, PPP, dont la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux reste le modèle.
Ainsi, Vinci a construit le tronçon Tours-Bordeaux, investissant 4 milliards d’euros et les finances publiques offrant la même somme. Mais la société privée reste seule propriétaire de la voie, durant cinquante ans, pendant lesquels la SNCF lui versera 250 millions d’euros par an de droit de passage, perdant de l’argent à chaque rame. Le marché est tellement honteux que la SNCF voulait limiter le nombre de trains, pour limiter son déficit ! Il a fallu que l’État intervienne pour faire céder la société publique.
Même un détrousseur de fonds publics comme Vinci n’oublie pas que son profit lui vient fondamentalement de l’exploitation des travailleurs. Aussi est-il féroce sous toutes les latitudes. Vinci a, par exemple, reconnu avoir saisi les passeports des ouvriers immigrés travaillant sur ses chantiers au Qatar, en vue de la Coupe du monde de football. De même qu’il a admis être le donneur d’ordres pour des dizaines d’ouvriers sans papiers sur un chantier du métro parisien, il y a tout juste un an.
Les vantardises du groupe à propos de ses prouesses technologiques, de ses profits pharamineux et de ses perspectives dorées ont pour pendant ces deux questions : combien de morts sur ses chantiers ? Combien de complaisances dans les sommets de l’appareil d’État ?
                                                                       P. G. (Lutte ouvrière n°2582)

De l'énergie... pour les profits !


jeudi 25 janvier 2018

Argenteuil, la municipalité et le banquet de Lutte ouvrière


Ni fait ni à faire

Nous avons reçu mardi, mardi 23 janvier, la réponse du maire d’Argenteuil à notre lettre du 21 octobre… 2016 demandant la réservation du complexe Jean Vilar 2018 pour l’organisation de notre banquet annuel. Cette réponse est positive, elle nous propose un créneau pour un samedi de mars.
         La lettre municipale est datée du 2 janvier. Le cachet de la poste est du 19 janvier, et elle nous est parvenue le 23.
         On nous avait promis une réponse au moins avant la fin de l’année 2017, alors que la décision de prolonger l’utilisation de la salle Jean Vilar a elle-même été prise apparemment dès fin novembre.
         Pour des militants, des organisateurs, comment préparer les choses correctement ? Tout cela nous met dans l’embarras.
         Nous tiendrons nos lecteurs au courant de ce que nous allons faire.
         En attendant, il y a à Bezons notre grande initiative du 10 février prochain :


Argenteuil, crue de la Seine et « projet Héloïse » mal venu


Un projet qui risque de prendre l’eau


On ne sait pas jusqu’où la Seine va continuer de monter, à Argenteuil comme ailleurs. On ne sait pas quelle sera l’incidence de cette situation sur la tenue du marché Héloïse de vendredi et de dimanche. Mais en attendant, cette situation nous rappelle les menaces hydrauliques qui pèsent non seulement sur les rives communales du fleuve mais sur une partie notable du centre d’Argenteuil.
         Le projet « Héloïse » est vraiment mal venue sur ce plan-là.


Macron et patrons à Versailles : si Versailles m’était conté





Grands patrons à Versailles : Macron tient salon

Lundi 22 janvier avait lieu à Versailles un salon très haut de gamme, dans le but affiché d’attirer sur le territoire les investissements des grands groupes internationaux.
                                                                  

Pour rassembler 140 patrons de ces géants économiques, Macron n’avait pas fait les choses à moitié. L’accueil au château de Versailles démontrait s’il en était encore besoin que le pouvoir en place sert les patrons comme des rois. Le personnel trié sur le volet, avec un Premier ministre au déjeuner, des entretiens à la demande avec 16 membres du gouvernement l’après-midi, et un président fringant pour le dîner : tout était fait pour répondre aux exigences de ces messieurs, loin des oreilles pourtant bien rarement indiscrètes de la presse vis-à-vis des milieux patronaux.
Il y avait peu d’annonces nouvelles de la part des représentants du gouvernement, à part de petites gâteries fiscales en faveur des hauts cadres s’installant ici. Mais était-il nécessaire d’en faire vraiment plus quand, en moins d’un an, l’exécutif peut déjà afficher à son actif la suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, des impôts fortement réduits sur les revenus financiers, la baisse programmée de l’impôt sur les sociétés, des facilités nouvelles pour licencier et la suppression de pans entiers du droit du travail ?
Au-delà des ronds de jambe de damoiseau en direction des affairistes de tout poil, le gouvernement voulait continuer à faire la démonstration d’une attractivité nouvelle de la France depuis l’arrivée au pouvoir de Macron. À l’issue du sommet, il a donc fait claironner par ses porte-parole les résultats qui auraient été obtenus : environ 3,5 milliards d’investissements et la création de 2 200 emplois. Mais en réalité il s’agit de décisions déjà prises, depuis longtemps pour certaines, aussi bien les investissements de Toyota à Valenciennes que la construction du nouveau siège de Novartis à Rueil-Malmaison, commencée il y a trois ans.
Côté emplois créés, l’entourloupe est du même calibre. Est comptée comme création d’emplois la promesse par Manpower de faire signer 1 000 contrats de CDI intérimaire, c’est-à-dire la transformation d’emplois intérimaires existants en contrats qui condamnent à la précarité perpétuelle tout en supprimant les primes censées la compenser en partie. Autre entreprise citée en exemple, Google ne créerait au total que 30 emplois supplémentaires.
Macron a donc réussi à détourner des grands patrons, le temps d’une après-midi, des routes du sommet de Davos où ils se rendaient, en leur promettant un repas étoilé à Versailles. Mais, loin de signifier une quelconque relance de l’activité économique, il s’agit surtout d’esbroufe pour faire croire que tout va de mieux en mieux, alors même qu’une bonne partie des groupes présents au salon préparent de nouveaux plans de suppressions d’emplois partout dans le monde et y compris ici.

                                            Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2582)

Gardiens de prison en grève


 Rassemblement devant la prison de Fleury-Mérogis

Devant le refus de la ministre de la Justice d'augmenter leurs salaires et leurs primes, l'une de leurs principales revendications, les gardiens de prisons poursuivent leur mouvement. Chargés par l'État de surveiller des prisonniers toujours plus nombreux, enfermés dans des conditions inhumaines, les gardiens de prisons subissent en première ligne les conséquences de cette brutalité.
Incapables d'enrayer la violence d'une société minée par le chômage et les inégalités, les gouvernements successifs ont multiplié les lois répressives. Ils ont enfermé des malades qui relèvent de l'hôpital psychiatrique. Comble du cynisme, l'État traite à peine mieux les gardiens aux effectifs insuffisants et dont les salaires, ceux de fonctionnaires de catégorie C, sont indignes. Ils ont raison de ne pas l'accepter.

Paradis Fiscaux : cachez ce paradis que je ne saurais voir


Ils ne l'emporteront pas au paradis


L'Union européenne a retiré huit pays, dont le Panama, de la liste des paradis fiscaux. Ces pays auraient pris des engagements. Lesquels ? Les ministres des finances européens gardent le secret. Quand les intérêts des riches sont en jeu, l'opacité règne. Que des pays soient classés paradis fiscaux ou pas est purement hypocrite. Car tous les pays sont lancés dans une baisse généralisée des impôts pour les riches. C'est toute la planète qui est un paradis fiscal pour les capitalistes.

mercredi 24 janvier 2018

Cergy : rythmes scolaires et décision totalement unilatérale et surprenante


Dîtes-moi ce que vous voulez, mais attendez-vous à que je n’en fasse qu’à ma tête

Sur la commune de Cergy, il y avait pourtant eu une consultation qui donnait 90 % des consultés favorables au retour à la semaine de quatre jours. Mais le maire de Cergy (PS) a voulu n’en faire qu’à sa tête. Il a inversé le résultat de la consultation et décidé de maintenir la semaine de 4 jours et demi dans les écoles élémentaires, et de revenir à celle de quatre jours uniquement dans les écoles maternelles. Voilà de quoi compliquer un peu plus la vie des parents, et mettre en rogne les enseignants de Cergy.
         Ils ont répondu par la seule réponse qui convient en pareil cas, hier, par la grève. D’autant plus, quand ils ont l’impression d’être méprisés et de subir les injonctions d’un petit potentat local qui les prend pour des imbéciles.