Contre
Macron et sa politique, continuer de se faire entendre !
Lors de sa première interview
télévisée depuis son élection, Macron n’a fait que répéter les mêmes
contrevérités mille fois entendues depuis cinq mois, en les accompagnant du
mépris anti-ouvrier dont il est coutumier. Amené à s’expliquer sur sa
dénonciation de ceux qui « foutent le bordel », il a reproché aux
travailleurs de GM&S licenciés de réclamer une prime de licenciement
supérieure aux ridicules indemnités légales auxquelles ils ont droit.
Si son gouvernement prend des
ordonnances qui démolissent le Code du travail et permettent au patronat de
licencier plus facilement et de réduire les salaires, ce serait pour favoriser
le « dialogue social » !
S’il diminue les impôts des plus
riches et leur fait près de cinq milliards d’euros de cadeaux, ce serait,
dit-il, pour « favoriser l’investissement et dynamiser l’économie ».
Macron reprend à son compte tous
les mensonges patronaux et, comme tous ses prédécesseurs, il est même allé
jusqu’à prétendre que le taux de chômage est en train de baisser.
Macron n’avait rien à dire aux
travailleurs, aux six millions de femmes et d’hommes privés d’emploi, condamnés
à passer de CDD en mission d’intérim ou en stage sans débouché. Par toute sa
politique et ses discours, il démontre jour après jour qu’il sert exclusivement
les intérêts du patronat et des plus riches.
Les locataires dont les APL ont
baissé de cinq euros depuis le 1er octobre ne peuvent ignorer que Macron est un
adversaire. De même que les 150 000 salariés dont le contrat aidé a été
supprimé et qui se retrouvent pour la plupart au chômage. Du fait de la
disparition de ces emplois, bien des mairies ne peuvent plus assurer
correctement le fonctionnement des cantines et d’autres services indispensables
pour la population ; de nombreuses associations qui s’occupent d’alphabétisation
ou d’aide à domicile sont menacées de disparaître.
Les travailleurs qui ont
manifesté à plusieurs reprises par centaines de milliers ces dernières semaines
ne se sont pas trompés sur le sens de la « réforme » du Code du travail de
Macron.
Après s’être attaqué au Code du
travail, Macron annonce qu’il va passer à de nouveaux « chantiers sociaux »,
concernant cette fois l’assurance-chômage, la formation professionnelle et
l’apprentissage.
Pour cela, il joue de nouveau la
farce d’une prétendue concertation sociale : Macron a rencontré pendant une
heure les représentants des confédérations syndicales et du patronat ; le
Premier ministre doit faire de même cette semaine, puis suivront des
discussions avec la ministre du Travail. Et, en avril 2018, le gouvernement
présentera son plan sous la forme d’un projet de loi.
Le gouvernement compte étendre
les droits à une indemnisation chômage aux salariés démissionnaires et aux
travailleurs indépendants. Pour financer ces mesures, le gouvernement va devoir
trouver des milliards d’euros et, comme il n’a pas l’intention d’augmenter les
cotisations patronales, il les trouvera en diminuant d’une façon ou d’une autre
les indemnisations des chômeurs. Le gouvernement n’a pas encore fait connaître
les détails de son projet mais il n’y a pas de doute : ce sera un recul pour
les travailleurs et les chômeurs.
Les dirigeants syndicaux qui se
prêtent à la comédie du « dialogue social » se rendent complices des
attaques gouvernementales. Ce n’est pas dans les salons des ministères qu’on
pourra leur faire obstacle. C’est en manifestant dans la rue, en faisant grève,
en cherchant à changer le rapport de force dans les entreprises et à l’échelle
du pays. Face au patronat et au gouvernement, les travailleurs représentent une
force immense, et c’est de cette force qu’ils doivent se servir.
Le gouvernement voudrait nous
persuader que la page des ordonnances est tournée et qu’il faut passer à autre
chose. Eh bien non, la lutte contre la destruction du Code du travail et contre
toute la politique de Macron-Philippe n’est pas finie ! Les travailleurs du
public et du privé qui ont fait grève et manifesté le 10 octobre l’ont montré.
La CGT appelle à une nouvelle
journée d’action le 19 octobre. Il faut nous saisir de cette nouvelle occasion
de montrer notre volonté de nous défendre et de mettre un coup d’arrêt aux
attaques gouvernementales et patronales.
Non seulement la lutte n’est pas
terminée, mais elle doit encore se développer. Il est indispensable que tous
ceux qui en sont convaincus saisissent toutes les occasions de se faire
entendre.