jeudi 7 septembre 2017

Révolution russe de 1917 Petrograd rouge (IV) : dans les usines, le patronat n'est plus le maître (suite)


Retours de bâton contre les soutiens du patronat dans les usines (suite)

 
« …aux chantiers navals Nevski, in fit une liste de trente-cinq contremaîtres et de leurs adjoins qui avaient abusé de leur autorité. Le comité d’usine, à dominante menchevique, interdit leur expulsion tant que leurs cas n’auraient pas été examinés par la Chambre de conciliation. Sauf à la chaufferie, les ouvriers acceptèrent la décision du comité d’usine. Le 30 mars, le comité permit à ceux qui étaient menacés de licenciement de revenir à l’usine en attendant le jugement. Un autre cas soumis à la Chambre de conciliation concernait le directeur du département métallurgique qui avait été embauché comme contremaître en 1908. Il avait déclaré publiquement qu’il « était là pour éliminer les restes de sédition de 1905 », puis collecté des informations sur les opinions politiques des ouvriers, créé un réseau de mouchards et forcé à faire des heures supplémentaires non payées. La Chambre de conciliation estima que l’on ne pouvait retenir de charge contre lui, mais il y avait une telle haine des ouvriers envers lui qu’elle fut impuissante à le faire réintégrer.
         L’incapacité de la Chambre de conciliation  de s’opposer aux expulsions par des moyens légaux était un phénomène généralisé. A l’usine de lainages Kersten, le comité de conciliation recommanda la réintégration de tous les cadres expulsés par les ouvriers sauf un. Ainsi le 16 mars, le comité déclara :
         « Nous sommes convaincus que V.V. Jpoutchaïevvitch a un caractère irascible et nerveux qui l’empêche de se comporter normalement selon les règles de la morale. Cependant, nous considérons que les accusations portées contre lui de cruauté méprisante, d’humiliation des ouvriers et, notamment, de favoritisme dans la distribution des promotions dont ne profiteraient que ses amis, sont sans fondement. »
         La Chambre estima pour un autre ouvrier que « les accusations portées contre lui de honteux mauvais traitements des ouvrières, ne reposant pas sur des témoignages de victimes, ne sont pas prouvées ». Mais, dans aucun de ces cas, le comité ne put surmonter l’opposition des ouvriers à la réintégration des personnels concernés… »

mercredi 6 septembre 2017

Education Val d'Oise : lycée Van Gogh : effectifs incomplets, une situation qui dure qui dure...


Les années passent, et la situation demeure

 

Il y a 3 ans, les parents et enseignants du lycée Van Gogh à Ermont décrivaient la situation désastreuse de la cantine : "Le lycée connaît actuellement un problème inquiétant avec la gestion des demi-pensionnaires. Officiellement, cinq agents sont chargés de gérer les plus de 700 personnes déjeunant le midi au lycée. Pratiquement, ils sont parfois trois, voire deux, pour effectuer le travail des cinq.

         Voici une anecdote vécue ce lundi 6 octobre (2014), révélatrice des dysfonctionnements : Sachant que ses élèves auront un contrôle important à 13h30, un professeur compréhensif laisse partir ses élèves quelques secondes avant la sonnerie de 12h10. 12h47 : les élèves attendent toujours dans la queue avant de déjeuner. 13h11 : ils s’assoient à table. 13h25 : ils font la queue pour déposer leur plateau après un repas express. 13h35 : des amis compréhensifs d’une autre classe, sachant que leur professeur les laissera entrer malgré leur probable retard, prennent leur plateau avec le leur ; les élèves se précipitent en cours. 13h45, fin de la queue pour rendre le plateau, dix minutes après la deuxième sonnerie."

et résumaient ainsi : "Cette scène vécue soulève quelques questions : est-il normal que nos enfants arrivent en retard mécaniquement, après avoir passé 1h20 dans différentes queues et mangé en moins d’un quart d’heure ? Dans quel état sont-ils à 17 heures quand ils ont commencé à 8h10 le matin, sans pause réelle le midi ? Et surtout, que se passera-t-il si un feu se déclenche ? La queue est si compacte par moments qu’une évacuation est impossible depuis le couloir comme depuis l’une des salles du réfectoire. Ou qu’arrivera-t-il si un agent tombe malade ?
Non seulement les conditions de restauration des usagers et de travail des agents sont déplorables, mais la sécurité minimale de tous n’est plus assurée, ce qui n’est pas acceptable."
         3 ans plus tard, en cette rentrée 2017, la situation est similaire : 3 agents sont manquants (une mutation non remplacée, deux longues maladie). Ce ne sont pas des imprévus, ce sont simplement des choix budgétaires de faire "à effectifs tendus", et tant pis quand et là où ça craque, tant pis pour les usagers. 

Pour information, contenu de la lettre envoyée par la section SNES-FSU des personnels du lycée :

Argenteuil, Tellier : la grève continue


Des travailleurs moulus à la manière d’un moulin à purée


                                                                                       Photo Marjorie Lenhard

Aujourd’hui, la production d’ustensiles de cuisine n’est pas sortie chez Tellier, une entreprise familiale à l’origine aujourd’hui dans les mains d’un « fond de pension ». Lorsque l’on connaît les salaires de ces travailleurs, on comprend que cette activité intéresse ce type de structure financière. Vous faîtes faire le travail de trois par un seul travailleur, vous remplacer un cadre par un travailleur payé au salaire de travailleur, vous maintenez ces salaires à un taux extrêmement bas, y compris après des années de présence dans l’entreprise, et les profits montent au septième ciel.

         La détermination des grévistes a dû tout de même interpeller la direction qui a commencé à leur concéder des broutilles…

         Ce qu’ils veulent c’est 100 euros par mois pour tous. Et ce ne sera qu’un rattrapage.

         La grève a été reconduite pour aujourd’hui mercredi. 


Article très intéressant dans le Parisien-95




 


Intermittents/MEDEF : un rebondissement dans l’affaire


La compagnie Jolie Môme nous informe

Le procès de Loïc est une nouvelle fois reporté !

« Alors que tout un chacun avait pris soin de prévenir en temps et en heure son employeur, placé ses enfants sous bonne garde et préparé son baluchon pour n'en rien manquer,... au moment où notre équipe allait démasquer publiquement la duplicité du MEDEF... l'audience nous échappe. 
Reste un rdv avec celles et ceux qui souhaitent prendre connaissance avec lui de la date de son report et de la prochaine mobilisation, lundi 11 septembre 2017 devant le palais de justice de Paris (M°Cité), à partir de 8h pour un petit déjeuner, jusqu'à 10h pour un point presse.
         Cette matinée de grand rassemblement qui tombait sans doute trop bien pour impulser la journée de grève et de manifestations du mardi 12 septembre 2017... contre les ordonnances Macron-Medef, n'est que partie remise !
         D'autres appels suivront, restez attentifs !
                                                       La compagnie Jolie Môme »

Birmanie : France complice des bourreaux


Birmanie : la France complice des bourreaux

Sur la pancarte : "Il faut arrêter le génocide contre les Rohingya"

Ces derniers jours, près de 90 000 Rohingya ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh. Depuis des décennies, cette minorité de confession musulmane est persécutée par l'armée birmane. L'arrivée au pouvoir d'Aung san suu Kyi, ancienne opposante à la dictature birmane et prix Nobel de la paix, n'a rien changé ni au pouvoir des militaires ni aux atrocités contre les Rohingya.

         Quant aux grandes puissances dont la France, elles gardent un silence complice. Il faut dire que le sous-sol de la Birmanie est riche en gaz et en pétrole, ressources exploitées notamment par Total depuis des décennies. En mai dernier, Total a lancé un nouveau site de production gazier.

         Voilà qui explique le silence de Macron comme celui de ses prédécesseurs.

Révolution russe de 1917 : Petrograd rouge (III) : quand dans les usines, le patronat cessait d'être le maître


Un passage que je dédie aux travailleurs de GM&S et de PSA Poissy qui ont été opposés hier à Poissy à ce qui rappelle étrangement les pratiques de Simca et de son « syndicat » maison, la CFT, des années 1970

1970 ? Non, 2017. Poissy, usine PSA hier


Quand la peur changera de camp (suite)

« …Aux chantiers navals Baltique, pas moins de soixante membres de la direction furent rétrogradés, transférés ou expulsés de l’usine en charrette. A la Cartoucherie, jusqu’à 80% du personnel technique furent expulsés, le comité refusant qu’ils fassent appel auprès de la Chambre de conciliation. Aux chantiers navals de l’Amirauté, de la Nouvelle-Amirauté et à ceux de l’île Galerny, quarante-neuf techniciens furent expulsés lors de de meetings devant l’ensemble du personnel. La direction insista pour que chaque employé puisse faire appel, mais fut finalement forcée d’accepter le fait accompli. A l’Usine de tubes, le directeur et quatorze cadres furent relevés temporairement de leurs fonctions par le soviet d’usine.
         La purge s’étendit aux entreprises privées. A l’usine textile Thornton, les ouvrières chassèrent de leur local trente gardiens. A l’usine Baranovski, vingt-cinq membres de la direction furent licenciés par les ouvriers, et dix-huit d’entre eux sortis dans des charrettes pour s’être comportés dans le passé comme des bourreaux. Après de longs débats, douze membres de la direction de l’usine de chaussures Skorokhod et seize de l’usine chimique Tentélevski furent remerciés sous la pression des ouvriers. Les raisons pour lesquelles les ouvriers renvoyaient les hiérarques étaient diverses. A l’usine triangle, le 5 mars, une assemblée générale des délégués d’atelier décida que « tous les contremaîtres qui désorganisent la production en cachant des outils, etc., ne doivent pas avoir le droit de travailler. Nous demandons aux ouvriers d’en informer le Soviet des députés ouvriers »…
         (A suivre)
Le soviet de Petrograd

mardi 5 septembre 2017

Lycées et collèges du Val d’Oise : catastrophe : les effectifs à la dérive d’enseignants


Recherche professeurs désespérément

 
C'est mieux avec un enseignant
En cette rentrée dans le Val d'Oise, le nombre de postes de professeurs non pourvus est impressionnant et catastrophique dans le second degré (collèges et lycées). Ce n'est hélas pas étonnant : le métier de professeur n'attire pas les vocations. Par exemple, dans plusieurs matières, le concours pour devenir "professeur certifié" a moins de candidats que de postes ouverts !
         Toutes les filières sont touchées : les filières générales (et comme d'habitude, sciences et langues sont les plus sinistrées) mais aussi les filières professionnelles, dont les médias parlent moins.
         Un exemple sur Eaubonne : au lycée général et professionnel Louis Armand, ces derniers jours, il manquait encore 5 professeurs, pour un total de 52h de cours non assurées.
         Va-t-on comme l'an dernier devoir recruter des personnes qui, certes, ont les connaissances à transmettre aux élèves, mais n'ont jamais eu de formation en pédagogie ? Pendant combien d'années encore devra-t-on sacrifier des dizaines de milliers d'élèves sur l'autel des économies budgétaires à l'éducation nationale ?
         Les parents s'étaient mobilisés l'an dernier, il va sans doute falloir recommencer, voire passer à la vitesse supérieure.

Argenteuil : lycée Georges Braque : la grève est déclarée


Enseignants, secrétaires, ouvriers d’entretien,…, tous dans le même bain



 
Ce ne sont pas seulement les postes d’enseignants qui sont en ligne de mire de la politique gouvernementale. Nous évoquions ces derniers jours la situation catastrophique de la médecine scolaire. Mais nous pouvons également évoquer celle de l’encadrement administratif des collèges et lycées. Ainsi au lycée Georges Braque d’Argenteuil, établissement populaire s’il en était, le deuxième poste de secrétariat de direction, tellement nécessaire, est supprimé. Les personnels avaient fait une lettre pour protester, mais le rectorat de Versailles et le conseil régional n’en ont pas tenu compte.

         Conséquence, la reprise des cours devait avoir lieu demain mercredi 6 septembre. Elle ne se produira donc pas comme prévu, les enseignants ont voté la grève.