On
nous informe
La
préfecture de l'Isère s'acharne contre un père de famille : expulsion prévue
dimanche
Emmanuel KUNDELA, sa femme et
leurs deux premiers enfants sont arrivés en France en 2011, il y a presque 5
ans. Ils fuyaient le Kivu, province du Congo (RDC), toujours en guerre et où il
n'y a pas de sécurité pour la population.
Ils ont demandé l'asile en
France, mais ont été déboutés. Chaque année, ils ont déposé un dossier en
Préfecture pour demander leur régularisation, sans succès.
Deux autres enfants sont nés à La
Tronche (38). UN cinquième enfant attendu pour bientôt. Les trois aînés sont
scolarisés, l'aîné est en 5e au collège Stendhal et le second en
primaire, ils ont entamé leur 5e année de scolarité.
C'est une famille très bien
intégrée dans la vie locale. Emmanuel Kundela est arrivé à travailler pour la
faire vivre, d'autant que le Conseil départemental refuse de donner un sou aux
familles étrangères « sans papiers », sans tenir compte de leur situation
et leurs demandes de régularisation.
Le 20 août, Emmanuel Kundela est
allé à La Poste retirer de l'argent. Un guichetier zélé, trouvant que le
récépissé n'avait pas l'air d'un vrai récépissé, a appelé la police. Emmanuel a
été arrêté et immédiatement transféré au Centre de Rétention de Nîmes.
Un premier refus d'embarquement à
Marseille, ce père n'imagine pas abandonner femme et enfants sans soutien.
Jugement défavorable du tribunal administratif. Il lui est reproché de ne pas
avoir respecté une obligation de quitter le territoire français (OQTF) expirée
le 16 février 2016 et de n'être pas allé signer à la police plusieurs fois par
semaine. Transféré le 19 septembre à Roissy, il est maltraité pour le faire
monter dans l'avion. Des passagers outrés se sont levés, empêchant l'avion de
décoller. Il a été redescendu et réenfermé au centre de rétention voisin du
Mesnil Amelot. Et toujours la même rengaine, monsieur n'a pas obéi, monsieur
doit être expulsé. Un vol est annoncé pour dimanche « prochain », 25
septembre ou 2 octobre, le flou persiste. Tous les recours juridiques sont
épuisés. La préfecture est à ce jour restée sourde et aveugle devant les
interventions des élus locaux. Durant l'été , les tentatives d'expulsions de
parents se sont multipliées. Des familles ont été brisées, mais quelques pères
ont été libérés.
Amplifions le soutien à la
famille Kundela, dénonçons publiquement le non-respect par la France de
la convention des droits de
l'enfant, qui stipule notamment article 2, l’enfant ne doit pas souffrir de
la situation juridique de ses parents, de leurs activités ... et article 9
l'enfant a le droit de vivre avec ses parents… La France l'a signée et en
viole régulièrement les principes.
Dans quelques semaines, Emmanuel
Kundela et sa famille entreront dans les critères de régularisation des
familles de la circulaire Valls. Il doit être libéré, sa femme et lui
régularisés !
Préfecture de l'Isère :
tel : 04 76 60 34 00
Fax :04 76 60 33 00
Directeur du cabinet du préfet
Chef du service de l'immigration
et de l'intégration
Là où se prennent les décisions
A Besançon, une belle réaction
Mercredi 21 septembre, près de
400 personnes ont manifesté à Besançon pour protester contre une série
d'expulsions orchestrées par la préfecture.
Ces
deux derniers mois, plusieurs familles originaires du Kosovo et de Géorgie ont
été expulsées, manu militari, parmi lesquelles 4 enfants de 6 à 15 ans qui ont
été renvoyés au Kosovo sans leur mère hospitalisée. Une petite fille géorgienne
âgée de 12 ans, gravement malade, expulsée, alors que son état nécessite des
soins constants. expulsés aussi 2 enfants de 2 et 5 ans et leurs parents, alors
qu'ils étaient hébergés par une famille.
Colère,
dégoût, voilà ce qu'ont exprimé les manifestants. La préfecture fait savoir
qu'elle allait continuer, et même multiplier les expulsions dans les mois qui
viennent.
La
mobilisation va continuer et s'organise, notamment dans les écoles et collèges
concernés. Il est important de ne pas laisser faire ce sale boulot contre les
familles de réfugiés qui fuient leur pays, la guerre, la misère.
"Renversons
l'impossible" titrait le tract d'appel au rassemblement. Oui, il faut
renverser l'impossible, mais il faudra surtout renverser ce système capitaliste
responsable des guerres et de la misère qui poussent des milliers d'hommes, de
femmes et d'enfants sur les routes, et qui chaque jour, risquent leur vie sur
des embarcations de fortune.
Liberté
de circulation, liberté d'installation pour tous !