mercredi 13 janvier 2016

Argenteuil : brèves extraites du bulletin Lutte ouvrière des territoriaux d'Argenteuil



La direction municipale aggrave la situation des agents, mais elle voudrait ensuite qu’il n’y ni protestation ni grève.

Effet contraire à celui espéré
En contestant les modalités du préavis posé par la CGT pour un appel à la grève le mercredi 16 décembre, le chouchou de la direction générale a pris une mesure qui a eu l’effet contraire de celui escompté. Après les fêtes, et non pas à la veille des vacances, cela convenait finalement mieux et la municipalité a pu le constater au vu du nombre de structures municipales fermées mercredi dernier.
Merci Chouchou.
Vive la grève sans préavis
La direction générale s’arroge le droit de contester les préavis de grève.
Elle s’appuie pour cela sur tout un arsenal mis en place ces dernières décennies pour restreindre le droit de grève. Dernièrement, il s’agissait d’une heure de début du mouvement mal mentionnée, selon la direction.
Bref, pour la défense du droit de grève, il serait temps de vite remettre les pendules à l’heure.

Depuis le 1er janvier dernier, l’Agglomération Argenteuil Bezons n’existe plus. Les 600 et plus travailleurs de celle-ci relèvent dorénavant soit de la  commune de Bezons, soit celle d’Argenteuil, soit du syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères AZUR. Alors que l’affaire est en train depuis 18 mois, rien n’a été réellement prévu.

Deux ans pour… un fiasco
Comme on pouvait s’y attendre, la fin de l’Agglomération n’a toujours pas mis un terme à l’incertitude de tous les personnels.
Le verbe anticiper, un verbe complètement inconnu de la municipalité, lorsqu’il s’agit des personnels.
Cela n’est pas pour elle une préoccupation.

Blablas, et c’est tout
La municipalité a organisé la semaine dernière des réunions en direction des agents de l’ex-Agglomération.
Les agents en sont ressortis sans aucune certitude sur leur avenir. 
Qui s'en étonnera ?
Ça déméninge...
Le déménagement des matériels des locaux de l’ex-Agglomération s’est fait la semaine passée dans des conditions désastreuses. Mal préparé, ce fut « ni fait ni à faire ». Seuls deux étages sur trois avaient été annoncés.
Il a fallu faire appel en urgence aux agents municipaux.
Que la municipalité ne s’étonne pas maintenant de la hausse des arrêts de travail et de celle des maladies professionnelles.

La haute hiérarchie est contente d’elle-même et ne veut surtout pas que l’on connaisse exactement la façon dont elle est largement payée, et pour combien de travail réel.

À 100 euros de l’heure ?
Avant les vacances, la direction générale a fait un caca nerveux parce que nous ne nous rendions pas compte qu’elle travaillait des douze heures par jour pour notre bonheur sans que nous ayons la moindre gratitude à son égard.
S’ils peuvent nous montrer leur feuille de paie, cela nous aidera à nous convaincre qu’ils sont sans doute totalement désintéressés.
Vases communicants façon « Argenteuil »
Le point sur le tableau des effectifs lors du dernier conseil municipal nous en a appris de belles.
Si le nombre des simples agents est en chute libre (tel celui des Atsems qui connaît une diminution de -65), il n’en va pas de même pour celui des effectifs des membres des directions générales. Ce chiffre connaît un bond spectaculaire.
Cela signifie plus de travail dans les services dégarnis, et beaucoup moins du côté des directions.
Combien ça coste ?
Un ancien adjoint-au-maire d’Argenteuil a été mis en examen pour avoir dévoilé en mars dernier le salaire du chef de la hiérarchie. Il avait avancé une somme équivalente à seulement cinq ou six fois le montant moyen de nos salaires nets.
Le grand chef en question a dû se sentir humilié que l’on ose mettre sur la place publique un chiffre aussi bas pour quelqu’un qui se considère comme tellement important et qui prépare de la façon que l’on connaît la suite de sa carrière.
Contrôle des comptes et des salaires
À propos des salaires des uns et des autres, ceux de la hiérarchie et des simples agents, c’est tout de même un comble que la première puisse sans problème connaître ce que nous gagnons, et que ce ne soit pas possible en sens contraire.
Effectivement, et c’est à l’image de l’inégalité dans le salariat.
C’est une évidence, mais si la hiérarchie et les possédants tiennent tellement au secret, c’est qu’ils ont tant de choses à cacher.

Les conditions ne sont pas les mêmes, selon que l’on relève de la hiérarchie ou du personnel qui agit.

Pas assez distingué
On se demande bien où la direction générale a organisé en décembre son gueuleton festif de fin d’année.
On ne sait pas si le moulin d’Orgemont a eu les honneurs de ces agapes.
En tout cas, ce n’était certainement pas dans les locaux de l’ex-self où les membres de ladite direction n’ont pas été vus.
Les grosses légumes
Dans la salle de repas ex-self de l’hôtel de ville, nous aurons dorénavant de la soupe. Un appareil vient d’être installé.
Pour faire la promotion de ces potages, on a eu droit à deux jours de dégustation gratuite.
Les politiciens qui nous gouvernent, y compris localement, et qui ont l’habitude d’aller à la soupe, pourraient continuer à la proposer gratuitement les autres jours.
Hiver dehors, frimas à l’intérieur
Les associations qui utilisent le complexe Jean Vilar  ainsi que le personnel sont mécontents. Il n’est pas suffisamment chauffé, et tous grelottent. Au point que les agents ont dû amener pour eux-mêmes leur propre appareil de chauffage.
Il va falloir transformer le 3ème étage bien chauffé de l’Hôtel de Ville en salle des fêtes ?

Les élus de la municipalité bénéficient d’un emplacement réservé pour se garer dans le parking de l'hôtel de ville. Il est vrai que des poteaux n’y rendent pas la conduite facile. Qu’on en juge…

Bonjour l’ambiance
Des élus ont réclamé l’installation d’une caméra pour filmer leur parking réservé. Ils auraient trouvé leur voiture égratignée. Soit l’ambiance est si mauvaise entre les élus que les voitures des uns et des autres en font les frais. Soit, peut-être serait-il plus sage qu’au lieu de faire des frais de vidéo, ils repassent leur permis !

mardi 12 janvier 2016

Goodyear : un communiqué de Nathalie ARTHAUD



Goodyear : une condamnation révoltante

Huit travailleurs de Goodyear Amiens-Nord ont été condamnés mardi 12 janvier à neuf mois de prison ferme, plus quinze mois avec sursis, parce qu’ils se sont battus contre la fermeture de leur usine et ont alors retenu deux cadres pendant plusieurs heures. Ainsi, les patrons peuvent jeter à la rue, vers la misère voire vers le suicide les travailleurs, tout cela est « juste ». Mais que des travailleurs relèvent la tête et ne se laissent pas faire, et c’est la menace de la prison !
         Après la chemise déchirée des cadres d’Air France, le gouvernement et la justice montrent à nouveau qu’ils considèrent les ouvriers qui défendent leur emploi comme des criminels. Il n’y aurait pas eu de poursuite si le parquet, et derrière lui le gouvernement et la ministre de la Justice Taubira, avait retiré sa plainte comme la direction de Goodyear et les deux cadres concernés eux-mêmes l’ont fait. L’acharnement dont sont victimes les ouvriers de Goodyear est à l’image de la politique du gouvernement, ignoble !
         Alors, solidarité et relaxe pour les travailleurs de Goodyear !

                                       Nathalie ARTHAUD, le 12.01.16.

Fête de Lutte ouvrière à Argenteuil ce dimanche : quelques premières photos d'un grand succès








Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 11 janvier 2016



Déclarer l'état d'urgence contre la politique patronale de Hollande

 « Un plan d’urgence pour l’emploi », voilà comment patronat et gouvernement veulent encore nous berner au prétexte de lutter contre le chômage. Cela fait plus de trois ans que le gouvernement nous mène en bateau. En 2013, promis-juré, les affaires allaient reprendre et la courbe du chômage s’inverser.
         En 2014, grâce au crédit d’impôt compétitivité et au pacte de responsabilité, synonymes de 50 milliards d’allégements de cotisations et d’impôts pour les entreprises, le gouvernement et le patronat garantissaient la création d’un million d’emplois. Pour l’occasion, le Medef avait même réalisé des Pin’s « 1 million d’emplois ». 
         En 2015, le gouvernement nous annonçait la reprise. Tels Madame Irma, tous les ministres voyaient un parfait « alignement des planètes » avec des taux d’intérêt historiquement bas, un euro plus faible et un pétrole en baisse. Et puis, avec la loi Macron, le travail du dimanche et la dérèglementation d’activités, forcément, des emplois seraient créés…
         Le bilan de toutes de ces « années de lutte » contre le chômage s’élève à un million… de chômeurs supplémentaires ! Depuis que Hollande est élu, Pôle emploi enregistre 670 000 chômeurs de plus en catégorie A, sans aucun travail, fût-il à temps partiel, et 1,12 million de plus si on inclut ceux qui ont eu une activité réduite dans le mois.
         Et voilà qu’Hollande nous fait le coup de l’état d’urgence économique et sociale !
         Pour les plus de six millions de femmes et d’hommes qui doivent se débrouiller pour vivre sans emploi, c’est une urgence quotidienne. C’est une urgence vitale pour des centaines de milliers de jeunes condamnés à l’inactivité et à la précarité. Pour les licenciés de plus de 50 ans, certains de rester sur la touche s’ils ne retrouvent pas un emploi très vite, oui, chaque jour compte.
         Mais Hollande n’a rien à faire de cette urgence-là. Ce n’est pas son monde. Il ne détermine pas sa politique pour répondre à l’urgence et aux besoins des chômeurs ou des salariés. Il définit sa politique pour répondre aux exigences du patronat, pour faciliter leurs affaires et leurs profits. 
         Quant au patronat, le chômage l’arrange bien ! Il lui permet de faire le chantage au coût du travail, à la compétitivité et à la délocalisation… tout en bénéficiant de la politique de lutte contre le chômage qui consiste à arroser les entreprises à coups de milliards et à liquider les droits sociaux. Et cela va continuer.
         Hollande a donné les grandes lignes du plan qu’il présentera le 18 janvier. Le patronat, qui réclame de payer toujours moins la main-d’œuvre, y est déjà bien servi puisque qu’une nouvelle prime de 1 000 à 2 000 euros serait accordée à chaque embauche dans les très petites entreprises.
         À côté de cela, il promet – encore et toujours – de relancer l’apprentissage et il serait prêt à mettre un milliard sur la table pour la formation de 500 000 chômeurs dans les métiers dits « d’avenir ou en tension ».
         Envoyer des milliers de chômeurs en formation pour les sortir des chiffres du chômage permettra peut-être d’inverser la courbe sur le papier et à Hollande de se présenter pour 2017, mais ce n’est pas cela qui créera de vrais emplois !
         Et puis, il y aura la loi de la ministre du Travail, El Khomri, censée réécrire le code du travail pour faciliter la tâche des patrons. CDI, 35 heures, indemnités prud’homales, exonérations de cotisations sociales, le patronat pousse pour remettre tous les droits des salariés en cause. Pourquoi se gênerait-il quand le gouvernement a, jusqu’à présent, satisfait toutes ses exigences ?
         Les voilà donc repartis pour une campagne d’intox sur « les freins à l’embauche » et « la peur du patronat d’embaucher ». Et pendant ce temps, tous les grands groupes continueront de planifier des suppressions d’emplois, comme chez Air France, à la SNCF ou dans l’Automobile.
         Sans que cela fasse la une de l’actualité, les licenciements se poursuivent. C’est le cas du groupe Pentair qui veut fermer son usine à Ham dans la Somme avec 130 licenciements à la clé, d’Avenir Telecom qui a planifié la fermeture de 60 agences et 260 licenciements, du groupe Tetra qui veut licencier 111 salariés au Havre-Octeville-sur-Mer. Et combien d’autres dans le pays ?
          Un véritable plan d’urgence imposerait d’arrêter cette hémorragie et d’interdire à tous ces groupes de licencier. Il imposerait la répartition du travail entre tous les salariés sans baisse de salaire, à commencer par l’embauche immédiate des intérimaires et CDD. Mais, pour cela, il faudrait déclarer l’état d’urgence contre la rapacité patronale dont le gouvernement est complice.