La seule solution serait l’annulation
pure et simple !
Un des points important de
l’ordre du jour du dernier Conseil municipal d’Argenteuil, le 31, portait sur les emprunts toxiques qui
continuent à grever les finances publiques de la commune d’Argenteuil comme de
bien d’autres communes populaires.
Il
ressort de la discussion qui a eu lieu que pour une fois, la municipalité
actuelle responsable en son temps de ces emprunts très coûteux n’a pu cette
fois esquiver la question, puisque le point portait sur la renégociation de
deux de ces emprunts et la liquidation de leur caractère toxiques pour un coût
énorme de 12, 5 millions d’euros. On apprend également que
l’ « Etat » prendra en charge 45% de ce surcoût, soit 7 millions
et demi d’euros.
Le
problème est que l’ « Etat » en l’occurrence, ce sont les impôts
payés par les habitants, de la commune comme du reste du pays. Que ceux-ci
paient directement localement, ou indirectement par l’intermédiaires des
finances publiques revient finalement au même.
Mais
il y a un grand gagnant dans cette affaire. Ce sont les banques qui ont réalisé
des profits colossaux dans le cadre de ces emprunts bien particuliers appelés
publiquement « toxiques ».
Pour
ce commentaire, nous nous appuyons en l’occurrence sur le compte-rendu que le
conseiller municipal du groupe d’opposition Frédéric Lefebvre-Naré effectue en
temps réel. (Cf. le blog « Engagés pour Argenteuil »). Ci-dessous in
extenso son compte rendu de ce point 31 quelque peu abscons :
« 31.
Étalement des indemnités de renégociation de la dette
Xavier
Péricat rappelle
que cet étalement des indemnités est autorisé, à concurrence de la durée de
l’emprunt. Le Fonds de soutien apportera 7,5 M€ au titre des réaménagements
opérés en 2015.
En
fait, depuis 8 ans que dure le débat sur ses emprunts toxiques de la fin du
mandat précédent, c'est la première fois que lui-même et son équipe
reconnaissent ce que cela peut coûter à la Ville…
12
millions 350000 euros supplémentaires à la
charge de la Ville, en une seule délibération.
12
millions 350000 euros en échange de rien du tout, sinon le soulagement que 2 de
vos emprunts toxiques soient enfin détoxifiés.
Mais
vous nous disiez en décembre 2014, Monsieur l’Adjoint aux Finances, que, je
vous cite, « les emprunts structurés avec risque de change, il n'y en a
plus beaucoup ; un a été renégocié en décembre. Le risque est supprimé ».
Manque
de pot, pour vous peut-être, mais surtout pour les Argenteuillais, nous
apprenions, le 12 février suivant, que les deux emprunts toxiques basés sur le cours
du franc suisse allaient nous coûter, à eux seuls, 3 millions et demi
d’intérêts pour la seule année 2015. Sans parler des suivantes. Ça fait cher
pour un risque inexistant.
Avec
cette renégociation, premièrement,
vous transférez les 3 millions et demi à payer en 2015 sur les prochaines
années.
Vous
avez eu le culot tout
à l'heure de prétendre avoir économisé ces 3 millions 5 grâce à votre plan
d’économies, alors que vous les avez tout simplement ajoutés à notre dette.
Et
deuxièmement, vous rachetez le
risque sur les années suivantes pour 8 millions 850000 € d’indemnités de plus
(ce qui continue à faire cher pour un risque inexistant), auxquels s’ajoutera ce que nous
allons payer sous forme de taux d’intérêts élevés sur les nouveaux emprunts.
Heureusement
que l’État vient au secours des collectivités qui renégocient leurs emprunts
toxiques, avec une aide qui peut aller jusqu’à 45% du coût. Nous ne paierions
donc que 55% de votre facture, ça fait tout de même lourd.
Nous
espérons au moins que vous intégrerez ces 7 millions ½ d’aide d’État dans vos
campagnes d’affichage, et que vous ferez savoir à tous les Argenteuillais à
quel point le gouvernement actuel augmente, à un niveau jamais atteint,
historique, ses financements pour notre Ville.
Alors
bien sûr, il faut débarrasser Argenteuil du risque que font peser ces emprunts
toxiques que vous aviez contractés avant 2008. Bien sûr, il faut profiter de
l’aide de l’État. Et bien sûr, la facture que nous voyons aujourd’hui, c’est
celle de votre mandat 2001-2008 et non celle de votre mandat 2014-2020. Mais
vous trouverez certainement juste que nous vous en laissions la pleine et
entière responsabilité : c’est pourquoi nous ne prendrons pas part à ce
vote.
Xavier
Péricat me
rappelle en réponse que les 7,5 M€ viennent bien en déduction des 12,35 M€.
« On vous laisse les plus si vous nous laissez les moins ».
Xavier
Péricat ne nie
pas les propos qu’il avait formulés en décembre 2014 — mais les réinterprète
d’une façon que je n’ai pas comprise, il pourra préciser en
commentaires ! »