jeudi 26 novembre 2015

FRAM, LBO, Karavel Promovacances : les affaires sont les affaires. Et le sort de tous les travailleurs ?



Des centaines de travailleurs à terme sur le carreau

Le voyagiste FRAM vient d’être finalement cédé à un fonds d’investissements LBO qui possède déjà l’enseigne Karavel Promovacances. Le fondateur de cette dernière, interrogé sur France Info, s’il a confirmé le maintien de 429 salariés sous statut CDI sur 650, a été beaucoup moins clair sur ceux sous statut CDD, et encore moins pour les plus de 700 travailleurs employés par FRAM dans les autres pays.
         En outre, à terme, on imagine mal que les « économies d’échelle » et autres « mutualisations » qu’il évoque n’aient pas de conséquences sur les salariés. Ainsi, nous pensons aux salariées qui travaillent dans le centre d’Argenteuil, dans les deux agences, celle de FRAM et celle de Promovacances, distantes de… 100 mètres. Bien évidemment si la pérennité des emplois de ces salariées argenteuillaises n’est pas spécialement visée, on peut penser, en revanche, que celle de ces deux agences l’est.
         Cette reprise est une affaire de gros sous, et de grandes espérances pour les actionnaires de ce fonds d’investissements. La plus grande méfiance demeure de rigueur pour les travailleurs du voyagiste, travailleurs d’ici et d’ailleurs.

Elections régionales, liste, et gros sous



Une liste composée de membres du monde du travail

Nous avions déjà diffusé la liste des candidats du Val d’Oise de notre liste « Lutte ouvrière – faire entendre le camp des travailleurs ». A la réception de l’enveloppe électorale avec les circulaires et de nombreux bulletins de vote, certains se sont étonnés de ne pas y trouver le bulletin Lutte Ouvrière. Qu’ils se rassurent. Ils trouveront bien ce bulletin dans les bureaux de vote le 6 décembre prochain.
         Cette campagne électorale revient énormément cher pour une organisation encore minoritaire comme la nôtre. Vous pouvez nous soutenir financièrement comme de bien entendu. Mais en attendant, nous avons choisi de faire l’économie de l’envoi à domicile de ce bulletin de vote. C’est une économie de centaines et de centaines de milliers d’euros.
         Voilà à nouveau ci-dessous la liste de nos candidats dans le Val d’Oise.

1 Dominique M MARIETTE Enseignant retraité

    2 F Cécile PERRAUDIN Employée d'agence touristique
    3 M Patrick GAYRAUD Ouvrier de l'aéronautique
    4 F Hélène HALBIN Institutrice
    5 M Michel CAMPAGNAC Professeur en lycée professionnel
    6 F Danièle HANRYON Agent de sûreté aéroportuaire
    7 M Abdel-Basett NEFTIA Ouvrier de l'aéronautique
    8 F Agnès REINMANN Professeure des écoles spécialisée
    9 M Eric CASSAN Conducteur de bus
    10 F Claire LEBRUN Professeure des Écoles
    11 M Juan MUNOZ Technicien
    12 F Maria Josefa MENDOZA Enseignante
    13 M Bruno POTREL Postier
    14 F Valérie SUAREZ Employée de lycée
    15 M Alain DE LA TORRE Ingénieur
    16 F Françoise LE CORRE Agent territorial retraitée
    17 M Rémi GAJDOS Ouvrier de l'automobile
    18 F Aline GRESSIER Employée territoriale retraitée
    19 M Emmanuel GOMIS Aide médico-psychologique
    20 F Belinda BOHER Laborantine
    21 M Abdelatif EL MARBATI Aide-soignant
    22 F Céline GEORGELIN Agent des écoles
    23 M Yves GAILLARD Employé d'assurances

Etat d'urgence... contre les contestations. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.



Prolongation de l’état d’urgence : silence dans les rangs !

L’Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité, le 19 novembre, la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, le Sénat faisant de même le lendemain.
         Du FN aux députés Front de gauche, des Républicains au PS, en passant par la quasi-totalité des élus écologistes, tous ont voté le texte. Il n’a manqué que sept voix, six contre et une abstention, à l’Assemblée nationale. Au Sénat, douze sénateurs se sont abstenus, mais aucun n’a voté contre. C’est, paraît-il, le texte le mieux voté depuis 2002.
         Histoire de faire taire les réticences, les présidents des principaux groupes parlementaires s’étaient mis d’accord d’avance pour limiter les débats. La veille, un député socialiste avait opportunément déposé un amendement instaurant un « contrôle parlementaire », permettant ainsi aux députés du PCF de voter un texte qualifié de « fondé et nécessaire » par le député PCF André Chassaigne. Qu’importe si, comme l’a précisé Valls, ce contrôle parlementaire se résume à une simple « information du Parlement des mesures prises ». Seul le député Noël Mamère a protesté à la tribune contre l’état d’urgence.
         Poursuivant sur leur lancée, la quasi-totalité des députés ont voté les amendements durcissant les conditions de l’assignation à résidence ou autorisant la fermeture de sites Internet soupçonnés d’apologie de terrorisme, pendant que Valls se faisait applaudir en lançant que « la sécurité est la première des ­libertés » et que « d’autres libertés ont été ou peuvent être temporairement limitées ».
         Aucun n’a pourtant expliqué en quoi le fait de se passer de juges pour perquisitionner ou, pire, l’interdiction des manifestations permettait de lutter contre l’État islamique. Et puis, une fois les trois mois d’état d’urgence écoulés, que fera le gouvernement ? Le prolongera-t-il de nouveau, prétextant que la lutte contre Daech n’est pas terminée ? Il est vrai que les ténors de la droite réclamaient déjà sa prorogation pour six mois. Tous sont en compétition, et pas seulement pour les régionales de décembre.
         En fait, tous, et le gouvernement le premier, savent pertinemment que ces gesticulations ne protégeront en rien la population de nouveaux attentats. Par contre, les mesures sécuritaires seront utilisées contre ceux qui, ici, contestent sa politique ou s’opposent au patronat.
                                                                                 Jacques Le Gall