Interdiction
de la manifestation de soutien aux migrants à Paris : une censure inacceptable
Il est significatif qu’une des
premières victimes de l’état d’urgence instauré par le gouvernement et soutenu
par l’ensemble du personnel politique de la bourgeoisie soit la manifestation
de solidarité en faveur des migrants, prévue dans la région parisienne pour le
dimanche 22 novembre. Les préfets des départements de la région viennent de
publier un arrêté « portant interdiction des manifestations sur la voie
publique dans les départements de la région Ile-de-France ».
Justifié
au nom de « la guerre contre le terrorisme », l’état d’urgence est utilisé
contre ceux qui ont dû fuir leur pays précisément en raison de la terreur
exercée sur la population notamment par l’État islamique, et contre ceux qui,
ici en France, souhaitent exprimer leur solidarité avec eux.
L’interdiction
de cette manifestation révèle clairement l’escroquerie du gouvernement qui
consiste à détourner l’émotion légitime ressentie par toute la population
devant l’horreur des attentats terroristes, pour tenter de l’embrigader
derrière sa politique de va-t-en guerre au Moyen-Orient. Cette escroquerie
bénéficie de la complicité de tous les partis politiques de la bourgeoisie, du
Front national au Parti socialiste.
La
prétention de protéger la population est un mensonge grossier. De la gauche
gouvernementale à l’extrême droite, tous les partis se livrent à une surenchère
de gesticulations qui non seulement sont inefficaces pour juguler les groupes
terroristes mais contribuent à aggraver le climat de méfiance entre leurs
victimes en fonction de leur origine. Instaurer la suspicion et la crainte,
c’est ce que recherchent les groupes terroristes eux-mêmes.
Lutte
ouvrière se joint à tous ceux qui protestent contre l’interdiction de la
manifestation de solidarité avec les migrants, et considère que la censure que
cette interdiction implique à l’égard de femmes, d’hommes, d’organisations qui
rejettent clairement le terrorisme, est inacceptable.