jeudi 19 novembre 2015

"Etat d'urgence". Interdiction de la manifestation de soutien aux migrants à Paris : une censure inacceptable. Un communiqué de ce jour de Lutte Ouvrière



Interdiction de la manifestation de soutien aux migrants à Paris : une censure inacceptable

Il est significatif qu’une des premières victimes de l’état d’urgence instauré par le gouvernement et soutenu par l’ensemble du personnel politique de la bourgeoisie soit la manifestation de solidarité en faveur des migrants, prévue dans la région parisienne pour le dimanche 22 novembre. Les préfets des départements de la région viennent de publier un arrêté « portant interdiction des manifestations sur la voie publique dans les départements de la région Ile-de-France ».
         Justifié au nom de « la guerre contre le terrorisme », l’état d’urgence est utilisé contre ceux qui ont dû fuir leur pays précisément en raison de la terreur exercée sur la population notamment par l’État islamique, et contre ceux qui, ici en France, souhaitent exprimer leur solidarité avec eux.
         L’interdiction de cette manifestation révèle clairement l’escroquerie du gouvernement qui consiste à détourner l’émotion légitime ressentie par toute la population devant l’horreur des attentats terroristes, pour tenter de l’embrigader derrière sa politique de va-t-en guerre au Moyen-Orient. Cette escroquerie bénéficie de la complicité de tous les partis politiques de la bourgeoisie, du Front national au Parti socialiste.
         La prétention de protéger la population est un mensonge grossier. De la gauche gouvernementale à l’extrême droite, tous les partis se livrent à une surenchère de gesticulations qui non seulement sont inefficaces pour juguler les groupes terroristes mais contribuent à aggraver le climat de méfiance entre leurs victimes en fonction de leur origine. Instaurer la suspicion et la crainte, c’est ce que recherchent les groupes terroristes eux-mêmes.
         Lutte ouvrière se joint à tous ceux qui protestent contre l’interdiction de la manifestation de solidarité avec les migrants, et considère que la censure que cette interdiction implique à l’égard de femmes, d’hommes, d’organisations qui rejettent clairement le terrorisme, est inacceptable.

Lutte Ouvrière, NPA : dans le viseur des calomniateurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière. Venez vous le procuer à notre table de presse demain vendredi de 17 h.15 à 18 h.15 devant chez Paul



Hargne et mensonges contre Lutte ouvrière et le NPA

Au lendemain des attentats, les responsables politiques des grands partis ont tous annoncé « la suspension de la campagne électorale »… qui n’avait d’ailleurs pas officiellement commencé. Cela n’a pas empêché les mêmes de défiler sur toutes les chaînes de télévision et de radio. La prétendue « suspension » a surtout suspendu le peu d’interventions médiatiques auxquelles les courants révolutionnaires avaient accès, à commencer par Lutte ouvrière.
         Mais ne pas donner la parole à notre courant n’a pas empêché certains journalistes et politiciens de nous calomnier. Au contraire, il est même plus commode de cracher sur un courant en transformant ses propos quand ceux-ci ne sont justement pas relayés.
         Ainsi, sur le site Internet atlantico.fr, le journaliste Benoît Rayski a commis un article aussi injurieux que mensonger avec pour titre « Oui, le carnage de Paris était prévisible ! Et le NPA et Lutte ouvrière sont là pour nous révéler que c’est Hollande, Sarkozy, Le Pen et la bourgeoisie qui ont tout préparé… » Il est inutile de citer plus cet individu dont la hargne envers l’extrême gauche se traduit par des injures.
         Avec une audience nettement plus importante, le journal Ouest-France a publié, dimanche 15 novembre, un article déclarant que « l’extrême gauche, en toute impunité, légitime le bain de sang en plaçant au même niveau la violence faite aux terroristes et la violence que les terroristes nous infligent ». Dans la même édition, un article censé faire le résumé des points de vue des différents partis politiques écrit par le même éditorialiste, Michel Urvoy, résume les prises de position de Lutte ouvrière et du NPA sous le titre « Ils excusent les tueurs ». Que les bribes de citations venant ensuite ne permettent évidemment en rien de justifier cette présentation calomnieuse, ne gêne apparemment pas l’auteur. Ce sont sans doute son anticommunisme et son envie de « punir » l’extrême gauche qui l’ont guidé, sûrement pas l’honnêteté intellectuelle.
         Enfin, le 16 novembre sur France Inter, le député PS Malek Boutih a tenu à vomir sur les partis d’extrême gauche qui « avec les communiqués qu’ils ont produits dans ces quarante-huit dernières heures sont tombés du côté du fascisme ». Malek Boutih recycle les vieilles injures du stalinisme qui, à une époque, ne savait pas qualifier ses critiques de gauche autrement que d’« hitléro-trotskistes ».
         Il n’y a pas à s’étonner de ces calomnies à l’encontre d’un courant révolutionnaire qui s’oppose à toute une propagande visant à défendre la politique de la bourgeoisie impérialiste alors qu’elle se trouve de plus en plus dans l’impasse. Les mouvements ouvrier et communiste en ont connu bien d’autres et d’une autre ampleur. Mais elles montrent ce que sont l’honnêteté et l’attachement aux « valeurs » d’une partie de la presse.

                                                                                 Pierre ROYAN

Conseil municipal d'Argenteuil (suite) : quand il est question d'une "tunique"



Bondieuserie municipale

Un point à l’ordre du jour du conseil municipal de lundi concernait un vêtement dénommé la « sainte tunique » bien connu du clergé de la ville. Le conseiller municipal chargé de présenter le point, tout en n’y croyant pas, apparemment y croit un peu à la sainteté christique de la tunique, malgré le fait que toutes les études ont démontré que les bouts de tissus qui la composent datent de nombreux siècles après le début de ce que l’on appelle l’ère chrétienne. Normalement, ce linge était sorti tous les 50 ans, mais pour d’obscures raisons, alors que la dernière présentation publique remonte à 1984, 32 ans plus tard, une nouvelle présentation de la relique va avoir lieu l’an prochain.
         Selon le conseiller enthousiaste, 150 000 visiteurs sont attendus, de quoi remplir d’aise les commerçants de la Ville, car des retombées (plus terrestres que célestes) sont attendues.
         Comme l’objet est tout de même antérieur à 1905 et à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, il est en conséquence la propriété de la commune, et il fallait donc l’autorisation du conseil municipal pour qu’il n’y ait pas d’accroc… dans l’affaire de sa sortie.
         Mais au fait, si c’est un objet si rare, la commune pourrait peut-être le vendre à un musée, ou aux enchères, de quoi diminuer dans une proportion notable la dette de la Ville !