mardi 13 octobre 2015

Commerce supprimé, de la convivialité et de la sociabilité qui meurent



Coup de froid sur un commerce utile

Le marchand de glaces et de crêpes de l’avenue Gabriel Péri à Argenteuil fermera définitivement à la fin de la semaine après trois ans d’activité. Un autre magasin proche, ouvert en même temps, de prêt-à-porter, qui n’a été ouvert que durant une toute petite période, est toujours en déshérence, à vingt mètres du premier sur le même trottoir.
         Le maire précédent avait, à sa manière sans doute, aidé à l’installation d’un certain nombre de commerces sur cette avenue. Pourquoi faut-il qu’ils aient tant de mal à survivre ?
         Concurrence des grands centres commerciaux, en tout cas pour certains ?
         Evitement d’une fraction de  la population de la commune qui, parfois, ne connaît même pas l’existence de tels commerces, et qui rejoint rarement le centre de la commune ?
         Ostracisme d’un camp politicien à l’encontre de ce qui a été mis en place avec l’aide de l’autre ?
         Montée indéniable de la pauvreté qui fait que l’on supprime toute dépense superflue ?
         Il y a plusieurs de ces raisons dans le cas de ce glacier qui nous occupe. Une fermeture, dans tous les cas, extrêmement dommageable pour tous, car un lieu de pause, de sociabilité, et de rencontre en moins sur Argenteuil où ils sont rares.

Maisons de retraites : de gigantesques profits sur la vie des travailleurs. Grève dans un de ces établissements



En lutte contre la surexploitation

Les travailleurs d’une maison de retraite de Montigny-les-Cormeilles ont entamé ce lundi leur seconde semaine de grève.
         Des horaires à rallonge qui épuisent et brisent la vie de famille, des postes non remplacés, des conditions de travail inacceptable, voilà le sort que les grévistes rejettent.
         Ce qui est vrai dans cette maison de retraite l’est dans des centaines d’autres.
          Celle de Montigny appartient à FamiliSanté et est gérée par un groupe Orpéa qui gère près de 70 000 lits et près de 700 établissements en Europe occidentale. Les bénéfices de ce groupe ne cessent d’augmenter alors même qu’il acquière toujours plus de nouveaux établissements.
         Les maisons de retraites sont un des secteurs d’activité parmi les plus juteux. Profits record d’un côté, et surexploitation de l’autre, situation vécue à Montigny-les-Cormeilles comme ailleurs, c’est la potion amère du capitalisme.

lundi 12 octobre 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 12 octobre 2015



À Air France et ailleurs, la lutte de classe existe bien

« Scandaleux », « la chienlit » (Sarkozy), « des voyous » (Valls) : la hargne anti-ouvrière s’est déchaînée toute la semaine contre les salariés d’Air France à grand renfort d’images sorties de leur contexte et déformées par les médias parlant de « lynchage », là où deux cadres n’y ont laissé que leur chemise.
Ce lundi, on annonce l’arrestation à l’aube de cinq salariés comme s’il s’agissait de dangereux criminels. Après les politiques et les médias, la police et la justice vont donc s’acharner contre eux. C’est la lutte de classe dans toute sa brutalité.
Tant que les travailleurs subissent l’exploitation et les licenciements sans renâcler ; tant que le patronat porte les coups contre les travailleurs, les Sarkozy et les Hollande, la police et la justice ne trouvent rien à redire.
Mais que les salariés essayent de rendre ces coups, qu’ils laissent éclater leur colère contre les dirigeants et leurs larbins, et tout ce beau monde se ligue avec le patronat contre les travailleurs !
À longueur de journée, ces messieurs nous expliquent que la lutte de classe n’existe plus et que les intérêts des travailleurs et du patronat concordent parfaitement, mais, eux, ils la mènent en prenant fait et cause pour le patronat contre les salariés, en défendant les licencieurs contre les licenciés, les exploiteurs contre les exploités.
Sans perdre une minute, Hollande a condamné les salariés d’Air France. Tout juste rentré du Japon, Valls a organisé un conseil de guerre avec les dirigeants de l’entreprise, s’engageant à punir lourdement les « voyous » et cautionnant par avance les 2900 licenciements programmés.
Après avoir déversé sa bile contre le monde ouvrier, la droite a ordonné aux dirigeants syndicaux de se désolidariser des salariés et de les condamner sans appel. Et si elle a critiqué la direction d’Air France, c’est pour ne pas avoir licencié plus et plus tôt !
Quant au Front national, il s’est bien entendu joint à ce chœur anti-ouvrier avec Marion Maréchal Le Pen qui a dénoncé un « lynchage » et demandé l’intervention de la police.
Le FN prétend « défendre » les travailleurs, mais quand ceux-ci essayent de se défendre eux-mêmes, il hurle avec les loups. En condamnant les salariés d’Air France, le FN montre de façon éclatante son vrai visage, celui d’un parti profondément dévoué à l’ordre bourgeois et hostile aux luttes ouvrières. Il fait de la démagogie vis-à-vis des ouvriers et des plus pauvres, mais il les aime quand ils obéissent au patronat sans broncher. Dans l’opposition, le FN prend déjà fait et cause pour le patronat, cela en dit long sur la politique pro-patronale qu’il mènerait au pouvoir.
Tous ceux qui se placent dans le camp des travailleurs ne peuvent qu’être solidaires de la réaction des salariés d’Air France face à l’annonce des 2900 licenciements. Que croyaient les dirigeants d’Air France ? Qu’après avoir accepté depuis des années le gel de leur salaire, les milliers de suppressions d’emplois, l’aggravation de leurs conditions de travail, ils allaient sagement se laisser mettre dehors sans rien dire ? Eh bien non, les dirigeants d’Air France ont eu le retour de bâton et ils ne l’ont pas volé !
Air France a renoué avec les bénéfices ; le taux de remplissage de ses avions est excellent ; le marché aérien est en développement. Cela n’empêche pas la direction de s’en prendre aux salariés, de diviser et de monter des catégories les unes contre les autres et de faire un chantage à la faillite. Les mêmes manœuvres, les mêmes mensonges et les mêmes attaques patronales sévissent dans toutes les grandes entreprises du pays, et c’est cela qu’il faut combattre.
Et il s’agit bien là de violence. Car la vraie violence, c’est celle de la précarité et des salaires qui ne permettent pas de vivre, c’est celle qui condamne aujourd’hui six millions de femmes et d’hommes privés d’emploi, c’est celle de l’exploitation. Oh, les dirigeants qui décident de baisser les salaires, de licencier ou d’aggraver la charge de travail n’ont pas besoin d’élever la voix, ils ont le pouvoir. Mais leurs décisions sont autant de coups contre les travailleurs.
La domination patronale et sa violence épuisent les travailleurs et les chômeurs d’ici et tuent des millions de femmes et d’hommes au travers de la famine et des guerres. Il faut les combattre.
Et cela passe par un rapport de force, une colère collective organisée. Face à des travailleurs divisés et inorganisés, les patrons sont tout-puissants ; mais si la classe ouvrière s’organise, si elle se sert réellement de sa force collective, ce ne sont pas seulement deux chemises de hauts cadres, mais la dictature de la bourgeoisie qui sera menacée.