mercredi 27 mai 2015

Agglomération Argenteuil-Bezons : une dissolution à grands risques



A sept mois de la date butoir, quels lendemains pour l’Agglomération et ses travailleurs ?

L’article du Parisien-95 ci-dessous de Mairam Guissé d’aujourd’hui résume bien l’embrouillamini occasionné par la dissolution de l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons et des conséquences calamiteuses qu’elle risque d’avoir pour les personnels et la population.
         Cette dissolution doit prendre effet le 1er janvier prochain, mais qu’en sera-t-il des activités effectuées par cette Agglomération ? Quelles sont les intentions véritables du maire d’Argenteuil qui promet le retour des personnels mis à disposition de l’Agglo à la Ville d’Argenteuil ? Tous, même ceux embauchés directement depuis 2006, date de création de l’intercommunalité ? Quel sort véritable est-il prévu pour les agents non-titulaires ? Quels sont les risques de privatisation d’un certain nombre d’activités, au-delà des formes que cette privatisation puisse prendre ? Ces nombreuses questions sont légitimes alors mêmes que les contours des structures et leur pouvoir du Grand Paris ne sont pas encore ni définies ni décidées.
         A toutes ces questions, nous aimerions prendre acte des réponses publiques, précises et écrites du maire et du député, et les engagements qu’ils prennent dès aujourd’hui.
         En tout cas, les personnels, mais aussi la population auraient tout intérêt à les exiger, et de manière pressante.

Argenteuil - Bezons : le casse-tête de la dissolution d’une agglo de 650 agents


L’avenir de l’agglomération d’Argenteuil-Bezons semble scellé. Les deux communes vont bel et bien divorcer. La faute, notamment, à une incompatibilité d’humeur entre le président PS de l’agglo, Philippe Doucet, et le maire UMP d’Argenteuil, Georges Mothron.

Mais dissoudre une collectivité de 650 agents n’est pas si simple. Et à quelques mois de l’échéance, de nombreuses questions demeurent.
Sera-t-elle vraiment dissoute au 31 décembre 2015 ? Le sous-préfet, Yves Rousset, et le maire (UMP) d’Argenteuil, Georges Mothron, ne laissent pas de place au doute. « Oui », assurent-ils. « Argenteuil rejoindra la Métropole du Grand Paris (MGP) au 1er janvier 2016. Certains pensent qu’il pourrait y avoir un amendement à la loi NOTRe sur l’organisation territoriale de l’Etat, repoussant la date de création de la MGP. Mais même dans ce cas, le schéma régional de coopération intercommunale s’appliquerait, détaille Yves Rousset. Dans ce document, Bezons rejoint les Yvelines. Dans tous les cas, l’agglomération sera donc dissoute. » Philippe Doucet, président (PS) de l’agglomération, n’est pas si catégorique. « C’est vrai à 80 %. La deuxième lecture de la loi NOTRe n’est même pas encore passée. Peut-être qu’Argenteuil quittera l’agglo au 31 décembre, mais ça sera sportif. Pour le moment, on ne peut pas dire ce qu’il va se passer au 31 décembre. »
Que vont devenir les agents ? Ils sont au total 650, et leur avenir reste encore flou. « Ils seront, selon la nature des fonctions exercées, soit repris par les villes d’Argenteuil et Bezons, soit transférés dans les intercommunalités », précise le sous-préfet. Cela concerne uniquement les titulaires. Pour les contractuels, « ils seront pris selon les besoins et les compétences », ajoute Yves Rousset. Le maire d’Argenteuil assure de son côté « que les agents mis à disposition par Argenteuil retournent dans cette commune. Idem pour ceux de Bezons. Quant aux agents qui ont été embauchés entre-temps, on ne sait pas, détaille Georges Mothron, pour qui la masse salariale de l’agglo s’élève 29 M€. » Là encore, Philippe Doucet n’est pas sur la même longueur d’ondes. « Nous avons interpellé le maire d’Argenteuil car les agents nous ont saisis du problème, insiste Philippe Doucet. Nous avons envoyé un courrier resté sans réponse. C’est aux maires de Bezons (NDLR : Dominique Lesparre, PC) et d’Argenteuil de se mettre autour de la table pour se mettre d’accord sur le processus de fonctionnement. »
Comment seront répartis les équipements et la dette ? La dette s’élève à « 85 M€ », selon Yves Rousset. « Elle devrait être répartie environ à 80 % pour Argenteuil et 20 % à Bezons. Il faut aussi prendre en compte les actifs. L’agglo est propriétaire de terrains, d’équipements (NDLR : le Figuier blanc, la Cave Dîmière, le Théâtre Paul-Eluard…) L’idéal, c’est qu’Argenteuil et Bezons se mettent d’accord. S’ils n’y arrivent pas, le préfet répartira la dette et les actifs en fonction de critères objectifs, de sorte que tout soit rétabli équitablement.Avant cela, il faut attendre de voir quelles compétences seront données aux villes, aux conseils de territoire et aux intercommunalités. »
Que va devenir Bezons ? « La ville rejoindra les Yvelines comme précisé selon l’arrêté du préfet de région, indique Yves Rousset. Elle rejoindra deux communautés d’agglomération et une communauté de communes qui vont fusionner. C’est un mariage forcé des deux côtés.
                                                                                        Mairam Guissé »


Le personnel inquiet pour son avenir

Dans les services de l’agglomération d’Argenteuil - Bezons, les agents se posent de nombreuses questions. Au total, ils sont 650, des fonctionnaires et des contractuels. Pour tous, l’inquiétude est présente. « Je devrais avoir un poste soit à Argenteuil, où je travaillais avant, ou au sein du conseil de territoire, croit savoir un Nadir*, un employé. Mais je me pose des questions car je ne sais pas si cela va vraiment être le cas. Personne ne nous dit rien. » Un avis partagé par Marcel, Roger et Norbert en poste depuis « longtemps ». Ils ne « supportent plus le climat actuel » et préfèrent s’exprimer sous couvert d’anonymat. « On ne travaille même plus. Les appareils dont nous avons besoin pour exercer nos tâches ne fonctionnent pas. C’est très compliqué », pestent-ils.
*Tous les prénoms ont été modifiés.

Turquie, Espagne, Allemagne, quelques nouvelles réjouissantes



Travailleurs en grève en Turquie

Lundi 25 mai, la grève se poursuivait dans quatre usines automobiles et métallurgiques à Bursa, en Turquie. Quelque 20 000 ouvriers de Renault, Tofas (Fiat) et d’autres sont en grève pour les salaires. Ils ne se laissent intimider ni par les menaces patronales, ni par les déploiements de police.
Vive la grève des travailleurs en Turquie !

Espagne : le gouvernement désavoué

Le Parti populaire, de droite, au pouvoir depuis 2011, vient d’être désavoué lors des élections municipales et régionales. Le Parti socialiste recule également. En revanche, les forces issues du mouvement des Indignés, comme le parti Podemos, progressent.
L’électorat populaire rejette les deux grands partis qui lui ont fait durement payer la crise, en particulier l’immense dette publique. Un Espagnol sur quatre, un jeune sur deux sont au chômage. Il ne suffit certes pas d’être un parti nouveau pour mener une politique favorable aux classes populaires. Alors les travailleurs espagnols vont devoir continuer à se battre pour défendre leurs intérêts.

Allemagne : des travailleurs en grève

Les conducteurs de train allemands ont fait grève la semaine dernière pour la neuvième fois en un an. Certaines de ces grèves ont paralysé le réseau, et l’une d’elles a duré neuf jours.
Les politiciens et les médias français nous rabâchent que l’Allemagne, ses politiques patronales et ses reculs pour les droits des salariés seraient un modèle, bien accepté par la population. Les grèves s’y sont multipliées, dans les transports ferroviaires et aériens, la poste, les banques, les crèches, etc. En quatre ans, le nombre de journées de grève a été multiplié par six.
Alors, vive les luttes des travailleurs allemands, nos frères de classe !

mardi 26 mai 2015

Fête de Lutte Ouvrière 2015 à Prelses : une superbe édition.



Qu’ils se méfient de l’eau qui dort

A l’occasion de notre fête annuelle de Presles de ce week-end, un commentateur de France inter a pu railler dans son billet d’ « humour » la « ringardise » de ces trotskystes qui survivent à l’effondrement de l’Union soviétique, alors qu’il y aurait sur son marché politique, des idées tellement plus porteuses d’avenir, du côté des écologistes !
         Si ce monsieur était venu sur place à Presles en s’intéressant vraiment à son sujet, quel étonnement aurait été le sien, comme l’est celui de tous les nouveaux visiteurs, de voir un mouvement politique, aujourd’hui certes minoritaire, mais exprimer une telle vitalité, une telle fraternité, générer sur dix hectares de telles activités et de tels échanges de qualité.
         C’est en tout cas, nous qui y étions là avec des centaines d’Argenteuillais, parmi des dizaines de milliers de participants venus d’ici et d’ailleurs, ce que nous avons vécu et ressenti pendant ces trois jours de fête de Lutte Ouvrière à Presles.
         Non seulement ce grand rassemblement populaire du monde du travail est bien toujours là, mais il a connu cette année, malgré les difficultés pour notre classe et la morosité des temps actuels, une belle réussite et une affluence en croissance.
         Un vraiment beau moment de bonheur dans ce monde capitaliste de brutes qui, demain, doit disparaître.
         Pour en revenir à ce commentateur de radio qui ne doit certainement pas connaître cette image de Marx comparant l’action révolutionnaire de la classe ouvrière à la taupe creusant tranquillement sa galerie sans que l’on s’y intéresse et qui surgit au grand jour quand on ne l’imagine pas, nous lui offrons cette citation : " reconnaissons notre vieille amie, notre vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement...".