Les amnésiques du canton
Parmi les principaux candidats
aux prochaines élections départementales (ex-cantonales), Argenteuil possèdent
deux sortes d’amnésiques. Les premiers que l’on pourrait appeler les amnésiques
chronologiques et les seconds qui relèvent de l’amnésie géographique.
De
la première, il y a les candidats UMP dont leur parti est à la diète
gouvernementale depuis deux ans et qui voudraient nous faire oublier les années
où leurs mentors successifs tombaient à bras raccourcis sur le monde du
travail. Il faut se souvenir de tous les mauvais coups que celui-ci subit de
leur part, comme contribuables, retraités, chômeurs, utilisateurs des services
publics. Dans l’ombre de ces mentors, pratiquement pendant 14 ans, de 1993 à 2012, leur chef
local, le maire actuel d’Argenteuil, joua le rôle de l’homme au vote à tout
faire, c’est vrai discrètement, mais d’une façon toute aussi efficace contre le
monde du travail. Ces gens-là n’aiment pas qu’on leur rappelle ces temps-là.
C’est si doux d’être amnésiques dans cette situation.
Et
il y a la seconde catégorie, les amnésiques géographiques. Ceux-là, candidats
du parti dit socialiste aimeraient que l’on en reste à la Ville, au canton, au
Val d’Oise. Mais que l’on ne leur parle surtout pas de ce que font leurs petits
copains à l’Elysée, à Matignon, et au Palais-Bourbon. Les mauvais coups que
leurs amis y pratiquent contre le monde du travail n’existent pas, ou s’ils
existent, eux les gentils candidats sont là pour apporter le réconfort aux victimes. Qu’ils
regardent de près la misère qui monte dans leurs cantons, les difficultés
croissantes pour se soigner, la situation d’une école des quartiers populaires
en déroute, les retraités qui n’arrivent plus à vivre, les organisations
caritatives débordées, le sentiment d'être détroussé au profit des riches… Et si au moins, ces obsédés de l’échelle cantonale
avaient crié leur refus de la politique
de leur parti, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Mais non, mille fois non. Le
doigt est à la couture du pantalon.
Face
aux amnésiques de tous poils qui se présentent toujours neufs comme des sous
neufs, il ne reste au monde du travail, à notre camp, qu’à avoir, lui, de la
mémoire.