« Quand j’entends le mot « culture », je sors mon
marteau-piqueur. »
Rue des Gobelins à Argenteuil,
une banderole municipale « fleurit » la palissade devant la Maison
des Jeunes et de la Culture : « Argenteuil investit pour la jeunesse ».
Que
cette municipalité utilise le terme « investit » sans que cela lui
pose de problème est bien révélateur de gens qui ont été à l’école de la
défense d’un capitalisme et d’un profit où il importe que l’on « investisse »
dans les coquillettes ou les chars d’assaut du moment que les objectifs sont
atteints.
Mais surtout,
derrière cette annonce surtout ridicule, il y a l’opération de liquidation de
la MJC d’Argenteuil qui vient de commencer.
Cette
association a, pendant des décennies, et continue à le faire contre
vent-et-marée, proposé des activités qui « élèvent », activités de sorties,
de randonnées, d’expression corporelle, de danse du monde entier, de découverte
de la montagne, d’apprentissage des langues, de reliure, et l’on en passe car
la liste est longue.
C’est
à tout cet ensemble d’activités « culturelles » que la municipalité
UMP d’Argenteuil s’en prend.
Voilà
l’exemple qu’elle veut donner à la jeunesse, et qu’elle tient particulièrement
à donner à la jeunesse des quartiers populaires du centre-ville : s’en prendre
à des activités qui mêlent toutes les origines et les dépassent, qui unissent
jeunes, moins jeunes, et plus anciens. C’est la politique du bulldozer.
La
MJC d’Argenteuil vit et vivra malgré ces mauvais coups, et les premiers coups
de marteau destructeurs. Car combattre pour la culture, c’est aussi combattre
pour un avenir meilleur pour cette société qui s’enfonce dans son impasse. D
Mariette