lundi 6 octobre 2014

Mexique : 50 étudiants assassinés par la la police et les gangs unis



On vient d’apprendre que  les corps de 28 étudiants sur les 43 disparus avaient été retrouvés dans une fosse commune d’un gang local. Ils ont été assassinés par l’action conjointe de la police et des bandes maffieuses.

L’article écrit avant cette information, extrait du numéro de cette semaine de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière :



Mexique : massacre d'étudiants par la police

Vendredi 26 septembre, dans l'État de Guerrero, la police mexicaine a commis un véritable massacre. Les étudiants de l'école normale d'Iguala, à 100 kilomètres au sud de Mexico, qui se formaient pour devenir professeurs, manifestaient contre une réforme de l'enseignement et des mesures les défavorisant. C'est au moment où ils prenaient des bus pour quitter la manifestation que la police a tiré pour tuer.
Elle a même pris pour cible le car d'une équipe de football, tuant le chauffeur et un footballeur âgé de 15 ans. En tout six personnes, dont trois étudiants, ont perdu la vie et plus d'une vingtaine ont été blessés.
Une cinquantaine d'étudiants ont « disparu » ce jour-là, sans que l'on sache encore s'ils se sont enfuis et cachés dans les collines pour échapper au massacre ou bien s'ils sont retenus illégalement. L'enlèvement contre rançon est fréquent au Mexique, y compris de la part de policiers corrompus ou qui trempent dans le trafic de drogue.
Depuis, les autorités de l'État de Guerrero ont été obligées de reconnaître qu'il n'y avait eu « aucune justification pour l'usage d'armes à feu ». Le maire et le chef de la police ont été convoqués par les autorités judiciaires et 22 policiers sont détenus. Cette réaction vient après l'arrestation, quelques jours auparavant, d'un officier et de sept soldats qui s'étaient rendus coupables du massacre de plus de vingt personnes en juin, en rapport avec le trafic de drogue.
La police et l'armée mexicaines sont coutumières d'actes de brutalité extrême. La lutte contre les cartels du trafic de drogue, ou en fait pour leur contrôle, s'accompagne de meurtres et de tortures au quotidien. Amnesty International notait récemment dans un rapport que 7 000 plaintes avaient été enregistrées ces quatre dernières années contre les forces de répression, en hausse de 600 % sur dix ans.
Devant les scandales à répétition que la mise au jour de ces pratiques engendre, le président Enrique Peña Nieto, issu du Parti révolutionnaire institutionnel, un parti qui a une longue histoire de corruption, n'a trouvé comme parade que de créer une nouvelle force armée, la Gendarmerie nationale. Il n'est pas certain qu'un nouveau nom et un nouvel uniforme mettent ces forces à l'abri des tentations offertes par le trafic de drogue et les sommes colossales qu'il génère.
Dans ce pays où une grande partie de la population se débat dans la misère, la captation d'une partie de cette manne est un enjeu permanent pour l'appareil d'État, de son sommet politicien jusqu'à sa base policière. Tout contribue à entretenir une violence sociale dont les événements de l'État de Guerrero ne sont qu'un exemple.
Lucien DÉTROIT

dimanche 5 octobre 2014

Impôts locaux, difficultés des communes, journée du 15 octobre



Hausse des impôts locaux et cynisme des élus

A propos des impôts locaux dont les avis nous parviennent actuellement, il n’y a pas eu ces derniers jours le type de « papiers » dans les boîtes à lettres, à la façon de ceux de ces derniers mois, où l’ancien et le nouveau maire s’étripent sur le thème « c’est pas moi c’est lui ».
C’est que, face à cette énorme ponction supplémentaire qui représenterait une moyenne de 315 euros de plus par foyer à débourser, P. Doucet et G. Mothron sont finalement d’accord… pour que les Argenteuillais paient. Nous reprenons-là les déclarations qu’ils ont faites à l’hebdomadaire La Gazette du Val d’Oise ou reprises par ce dernier.

Les Argenteuillais paieront, façon P Doucet

«Cette décision était connue de tous. Nous avons supprimé cet abattement en raison de la situation financière de la commune et aussi parce que quasiment plus aucune ville ne pratiquait un tel abattement de 25%. Ce n’est même plus légal d’ailleurs. Il s’agissait donc d’une remise en ordre».

Les Argenteuillais paieront, façon G Mothron

« …vus les 17 millions d’euros engagés en 2013 (Ndlr, par l’ancienne majorité) qui n’ont pas été payés, comme l’a confirmé la chambre régionale des comptes, et qu’il va falloir régler cette année, on a donc malheureusement besoin de cet impôt supplémentaire prélevé par mon prédécesseur».

         Quand on pratique ce genre de justifications qui, pour l’un, sortent du chapeau pour la circonstance, et, pour l’autre, font fî de ses promesses électorales, cela s’appelle pratiquer le cynisme.
Ils n’en font preuve que dans la mesure où ces messieurs ne sont pas encore massivement contestés.

Argenteuil à l’image de ce qui se passe dans le pays

Selon un rapport du ministère des finances l'endettement des collectivités locales, communes, départements, régions,… , a bondi, entre 2012 et 2013, de 3,7 à 9,2 milliards d'euros.
La masse salariale des collectivités territoriales a ainsi augmenté de 3,1 % en 2013 après avoir déjà crû de 3,5 % en 2012. Les dépenses d'investissement ont, elles, augmenté de 8,1 % en 2013, « un taux jamais égalé depuis 2009 ».
Cette hausse s'explique aussi par le fait que, subissant des baisses de dotation de l'Etat – qui vont atteindre 3,7 milliards en 2015 – les collectivités ont dû davantage puiser dans leur épargne et avoir recours à l'emprunt pour investir.
         Bref, la situation d’Argenteuil se retrouve partout au niveau du pays.
         Cela est lié certes à l’échéance des élections municipales de mars 2014, mais bien davantage parce que ces dotations d’Etat sont bien inférieures à ce qui serait nécessaire pour faire face aux tâches toujours plus importantes déléguées aux communes.

Les décideurs doivent être les payeurs

Le mercredi 15 prochain, pour faire face à la demi-journée « banalisée » décrétée par la ministre de l’Education nationale, la municipalité a décidé de laisser les écoles ouvertes, et d’en appeler au personnel des Ecoles de la Ville pour s’occuper des enfants. Nous avons déjà indiqué qu’un préavis de grève avait été déposé par la CGT.
         Mais ce qui est fort de café pour les parents qui n’auraient d’autre solution que d’envoyer leurs enfants à l’école cette matinée-là, ils devront s’acquitter du paiement d’une demi-journée de centre de loisirs !
         C’est l’Education nationale qui met tout le monde devant le fait accompli. C’est à elle que la municipalité doit envoyer la facture.